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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

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Heulhard, Arthur: Art dramatique, [6]
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Guide raisonné de l'amateur et du curieux
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0385

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GUIDE RAISONNÉ DE L'AMATEUR ET DU CURIEUX

35 (

plaisir ce Mariage d'Olympe que le public rejette obstinément
de la scène. On en sait le sujet : il s'agit d'une fille nommée
Olympe Taverny qui, portée par les circonstances, épouse le
comte Henri de Puygiron et qui, étant retournée à la boue
dont elle est issue et dont elle a la nostalgie (le mot est de
M. Augier), meurt de la main du marquis de Puygiron. Trois
ans auparavant, M. Dumas fils avait, dans une œuvre de
sentiment, capable de tourner la tète aux cadets de famille,
tenté la réhabilitation de la courtisane ; à la Dame aux Camé-
lias, qui mettait une auréole au front des vendeuses d'amour,
M. Augier, avec son bon sens robuste et sa logique incisive,
riposta par le Mariage d'Olympe, condamnation énergique
jusqu'à la brutalité du semblant de thèse soutenu par son
devancier. Et il est arrivé ceci, qu'en l'espèce M. Dumas fils
ayant mieux doré sa pilule que M. Augier, le public a donné
raison à celui qui avait tort et tort à celui qui avait raison. Ces
choses-là se voient. M. Augier plaide la déchéance fatale, irré-
médiable de la femme tombée, avec une impétuosité tellement
hors de proportions, il termine sa péroraison par une décharge
de pistolets si fâcheuse, que son héroïne rebondit sous les coups
au lieu d'en être accablée, et bénéficie de la violence même des
arguments entassés contre elle. C'est ce défaut qui empêchera

toujours le Mariage d'Olympe de réussir à souhait. Les rema-
niements qu'y a faits M. Augier ne portent malheureusement
pas sur le dénouement ; sans doute il s'est efforcé, en accumulant
tous les griefs sociaux contre Olympe Taverny , d'amener la
catastrophe finale à un certain point de vraisemblance , afin de
provoquer le moins de protestations possible. Mais le marquis
de Puygiron n'en demeure pas moins un assassin, et il serait
condamné en cour d'assises avec d'autant plus de raison que
le côté philosophique de son acte paraît lui échapper complète-
ment. M. Dumas fils a au moins le mérite des conclusions
claires quand il plaide une thèse au théâtre. M. Augier ne
touche pas un mot dans le Mariage d'Olympe de la seule
alternative sociale qui s'olire à M. le marquis de Puygiron : le
divorce. J'entends bien l'objection : le divorce n'existait pas plus
en 1855 qu'en 1881. Mais il fait partie depuis longtemps des
théories de M. Augier, et il eût été adroit de le proposer au
moins comme un correctif à l'assassinat.

Notez que je ne prends pas ici la défense du divorce : c'est
un moyen de théâtre que j'indique sans prétention, comme un

j amateur envoie la solution juste d'un problème d'échecs posé

| à la quatrième page d'un journal.

Arthur Heulhard.

GUIDE RAISONNÉ DE L'AMATEUR ET DU CURIEUX

N° 440. Pan, bronze d'Andréa Briosco Riccio. — 5,850 fr.,
à M. Mcge.

XIII

i.a vente his de t.a salle

La saison de 1880-1881 a brillamment débuté par la vente
des bronzes de la collection de feu M. His de la Salle, qui a eu
lieu à Londres chez MM. Sotheby, Wilkinson et Hodge, le
22 novembre et les trois jours suivants.

Le catalogue avait été rédigé par M. Joseph Curt, un des
amis du célèbre collectionneur.

Les prix, ont dépassé toutes les prévisions, comme on en
pourra juger par les quelques exemples suivants :

N° 15 du Catalogue : Malatesta Novello, médaille de Pisano
(Armand : les Médailleurs italiens, page 4, n° 17). — 1,025 fr-j
à M. Thibaudeau.

N» 18. Malatesta, par Matteo de' Pasti (Armand, page 11,
n<> 9). — 812 fr. 50 cent., à MM. Rollin et Feuardent.

N° 19. Isotta Malatesta da Rimini, par le même (Armand,
page 12, n° 17). — i .000 fr., à M. Egger.

N" 21. Piccinino, par Pisano (Armand, page 4, n" 19). —
2,025 fr., à M. Egger. ! qu'il est question d'installer au Louvre. Dès qu'on a vu que

XIV

vente de la galerie de m. john w. u'ilson

C'a été le premier grand événement artistique de la saison
à Paris, et ces enchères qui ont eu lieu dans l'hôtel même du
vendeur, 3, avenue Hoche, demeureront célèbres.

Leur total s'est élevé à 2,032,425 francs.

Le 14 mars, M* Charles Pillet, assisté de M. Georges Petit,
expert, a procédé à l'adjudication des tableaux modernes.

N° 165. L'Ancien Campanile de Rotterdam, un Jongkind
d'une extrême finesse de tons, a été acquis par M. Lutz au prix
de 4,600 fr.

N" 182. Fruits, par Saint-Jean. — 5,800 fr., à M. Poiret.

N° 177. Portrait de Gustave Ricard, par lui-même. —
{,100 fr., à M. Edmond Turquet, sous-secrétaire d'État des
Beaux-Arts, pour la nouvelle Collection de portraits d'artistes

N° 23. Alphonse II d'Aragon, par Guaccialotti (Armand,
page 51, n" 7). —1,575 fr.( à M. Dreyfus.

N° 30. Pic de la Mirandola, par Petrecini (Armand, page 20,
n° 2'. — 1,875 fr., à M. Addington.

N° 36. Francesco Sfor^a, quatrième duc de Milan, par
Sperandio (Armand, page 50, n° 41). — 2,400 fr., à M. Hess.

N° 39. Octaviano Riario Sforja, Seigneur de Forli. —
3,000 fr., à MM. Rollin et Feuardent.

N° 63. Bentivoglio (Giov., II), Seigneur de Bologne, par
Sperandio (Armand, page 43, n» C). — 3,125 fr., à M. Thibau-
deau.

N° 67. Cardone, le poète de Ferrare, par Sperandio
(Armand, page 44, n» 13.) — 3,800 fr., à M. Hess.

N° 266. Judith, plaque attribuée à A. Zuano. — 2,525 fr.,
à M. Dreyfus.

N° 3 3 5. Comédien grec, bronze antique. — 5,500 fr., à
M. Hoffmann.

1. Voir l'Art, 6' année, tome [V, page 2;.|.

M. Turquet poussait le portrait de Ricard, il y a eu comme une
convention tacite dans l'assistance pour ne pas surenchérir
contre l'État.

N" 178. Portrait de femme, par Gustave Ricard. — 4,ioofr.
N° 197. Soleil couchant, par Ziem. — 2,3 50 fr., à M. Favre-
Cadet.

N° 149. Un hussard, par Détaille. — 6,000 fr., à M. Brame.

N° 18;. C'est la superbe marine que Troyon avait brossée
de verve sur un des volets de la maison d'Alphonse Karr, à
Sainte-Adresse, et que M. Théophile Chauvel a îi admirablement
gravée pour l'Art'. — 8,900 fr.

N° 176. Le Message, par Roybet. — r'2,0)Ofr., à M. Brame.

N° 152. La Mare, par Diaz. — 12,300 fr.

N° 141. Le Marais, un Daubigny de la plus rare, de la plus
belle qualité. —• 12,550 fr.

N° 156. Mare sous bois, petite grisaille exquise de Jules
Dupré. — 6,000 fr.
 
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