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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Pinchart, Alexandre: Les tapisseries représentant l'histoire de la conquête de Tunis
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0462

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LES

L'HISTOIRE DE

TAPISSERIES

représentant

LA CONQUÊTE DE TUNIS

u lle part en Europe il n'existe de tapisseries de haute lisse qui
puissent rivaliser pour le nombre, la qualité et l'état de conserva-
tion, avec celles du palais de Madrid. On en compte plus de cinq
cent cinquante qui datent de l'époque où la maison d'Autriche
régnait en Espagne, et qui toutes paraissent de provenance fla-
mande. Il y en a plus de douze cents qui sont sorties des fabriques
fondées à Séville et à Madrid au xviii" siècle.

Parmi les plus belles on peut citer la tenture composée de douze
pièces, dite l'Histoire de la conquête de Tunis : elles remontent au
règne de Charles-Quint. Si, au point de vue de la composition, elles
ne peuvent être placées au premier rang, aucune autre ne saurait leur être comparée pour la richesse
du tissu, ainsi qu'on le verra plus loin.

L'empereur était allé en Afrique dans le double but de replacer Mouleï-Hassan sur le trône de
Tvmis, dont Khaër-Eddin, dit Barberousse, le souverain d'Alger, l'avait dépossédé, et pour délivrer les
chrétiens que l'usurpateur y maintenait en esclavage. Le succès couronna l'entreprise, et Charles-
Quint revint dans ses Etats couvert de gloire.

Cette expédition, qui dura à peine cinq semaines (du 16 juin au 21 juillet 1535), s'était faite avec
beaucoup d'apparat : l'armée impériale se composait d'environ 33,000 hommes, y compris la cavalerie,
et l'on débarqua à terre plus de cent pièces de canon. Le monarque avait amené avec lui des écri-
vains, des poètes et des artistes : les uns ont laissé des narrations de la conquête de Tunis en latin, en
français et en espagnol; les autres se sont plu à la chanter en vers1. Un peintre du nom de Jean
Vermeyen fut chargé de traduire par le crayon et la couleur le souvenir des principaux épisodes de la
guerre. C'est à lui que fut plus tard confiée l'exécution des cartons des tapisseries auxquelles nous
consacrons cet article.

Vermeyen n'est pas un nom inconnu dans l'histoire de l'art : les meilleurs biographes en ont
parlé, et entre autres Van Mander'2 et Nagler3. On sait que le Livre des peintres du premier de ces
auteurs a paru en 1606; la notice de l'écrivain allemand renferme beaucoup de détails qui ne se trouvent
pas ailleurs. Vermeyen était né à Beverwyck, près de Haarlem. Jérôme Wiericx a gravé son portrait
pour la collection publiée par J. Cox, à Anvers, en 1^72. Quoi qu'en ait écrit M. Jules Houdoy dans
la Galette des Beaux-Arts 4, ce n'est pas sur les dessins de Vermeyen que furent exécutés les trois tom-
beaux encore existants dans l'église de Brou-lez-Bourgs, en Bresse. Si l'on cherchait bien dans les
musées et les palais, on trouverait peut-être des œuvres de ce peintre. Van Mander en cite
quelques-unes; nous en avons mentionné d'autres dans notre article intitulé : Tableaux et Sculptures de
Marie de Hongrie"'. C'est là que nous disons que Vermeyen obtint du conseil de Brabant, le

1. Voy. les Bulletins de la Commission royale d'histoire. Bruxelles, ire série, tome T, pages 158 et 202; tome VU, page 276; tome IV,
pages 237 et 247, et tome xiii, page 2^4, etc., etc.

2. Het sckiïder-boèck.

j. Nettes allgemeines Kttnstler-L xicon.
4. Livraison du 1" juin 1872.

Revue universelle des arts} tome III, page 127.
 
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