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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Véron, Eugène: Exposition des oeuvres de Barye au Palais des Beaux-Arts, [2]
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Véron, Eugène: Notre bibliothèque
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0048

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NOTRE BIBLIOTHÈQUE. 37

cotés où il marquait avec tant de soin et de conscience les proportions de chacune des parties de leur
corps. H y a là, dans ces études qu'il faisait pour lui seul, un scrupule d'exactitude, un luxe de détails
véritablement merveilleux. Quelques-uns sont finis avec une patience, une minutie, au delà desquelles
on ne peut rien imaginer et qui tranchent singulièrement avec la largeur, qui est le caractère dominant
de son œuvre.

Il ne voulait rien laisser au hasard. A ne voir que ces études, on se figurerait un esprit méticu-
leux et froid, qui réduit l'art à l'imitation servile de la réalité, une intelligence sans élan et sans inspi-
ration, qui s'en remet de tout au compas et sacrifie l'effet sculptural à l'exactitude des détails, un géo-
mètre plutôt qu'un artiste.

Il ne manque pas, en effet, de théoriciens qui croient élever l'art en le dégageant de toutes ces
considérations misérables par lesquelles il se rattache à la matière et qui le confinent dans ces régions
supérieures de l'empyrée où l'inspiration] seule peut atteindre. Ces doctrines supraterrestres séduisent
naturellement les jeunes gens, qu'elles délivrent de l'obligation d'un travail ennuyeux de mesurages
sans cesse répétés. Il est si commode de s'en remettre à l'inspiration, de se prendre soi-même comme
la règle suprême de l'art, de se lancer au hasard de son caprice personnel dans la région complai-
sante des à peu près !

La vue des études de Barye en fera peut-être réfléchir plus d'un. Elle démontrera du moins par
un exemple indiscutable qu'il n'y a aucune incompatibilité nécessaire entre le travail sérieux et l'inspi-
ration artistique, mais que le point capital est de mettre chacune des deux choses à leur place : le
travail d'abord, l'inspiration ensuite. Ce n'est qu'après avoir longuement réfléchi, après avoir bien fixé
le point de départ de son raisonnement et la conclusion à laquelle il doit s'arrêter, après avoir, en un
mot élucidé et classé ses idées, que l'écrivain ou l'orateur peut sans danger se laisser aller à réchauf-
fement qui résulte de leur mouvement et qui n'est autre que l'inspiration d'où résulte l'éloquence. En
dehors de cela, il n'y a que le hasard, et si parfois il se rencontre un hasard heureux, il est toujours
imprudent de s'y fier.

11 n'en est pas autrement pour l'art. Il y faut un travail de préparation qui assure la pensée et
donne à la main comme à l'esprit la sécurité dont elle a besoin pour déployer toutes ses ressources.
C'est dans ces études préliminaires, qu'il a poursuivies depuis le commencement jusqu'à la fin, que
Barye a trouvé cette assurance magistrale qui lui permettait de poser ses esquisses dans le mouvement
vrai du premier coup, et de laisser derrière lui cette multitude d'œuvres parfaites où la grandeur de
l'effet et l'intensité de la vie s'associent si heureusement à l'exacte proportion des parties.

C'est par là enfin que Barye a pu devenir un artiste complet, qui ne redoute aucune comparaison.

Eugène Véron.

NOTRE BIBLIOTHÈQUE

sans leur donner des développements inconciliables avec son
cadre, il renvoie aux publications spéciales.

Une innovation trés-heureuse et très-utile que nous remar-
quons dans ce volume, c'est l'introduction dans le texte d'une
multitude de petites figures qui représentent les ustensiles, les
symboles, les emblèmes égyptiens, et qui remplacent très-avan-
tageusement des descriptions qui auraient tenu beaucoup plus de
place sans atteindre à la même netteté.

Ce livre s'adresse spécialement aux archéologues ; mais natu-
rellement l'art égyptien y tient une grande place, et à ce titre
nous ne pouvions pas le passer sous silence, surtout en ce moment
où les questions qui s'y rapportent commencent à entrer dans le
domaine public.

Eugène Vérok.

XLVIII.

DICTIONNAIRE D'ARCHEOLOGIE ÉGYPTIENNE, par Pâli.
PlERRET, conservateur adjoint du Musée égyptien du Louvre.
Paris, 1875; Rollin et Feuardent, éditeurs, 4, rue de Louvois.
Un vol. in—18 de J72 pages.

e volume que vient de publier le savant conserva-
teur adjoint du Musée égyptien du Louvre, est
destiné à rendre de grands services à tous ceux
qu'intéresse l'archéologie égyptienne. Les ouvrages
sur cette matière sont rares, surtout les ouvrages
bien informés. M. Pierret a composé son dictionnaire d'articles
précis, courts, remplis de faits condensés et sévèrement contrôlés.
Pour les questions les plus importantes, qu'il n'aurait pu épuiser
 
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