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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Guitton, Gaston: La porte du Palais Stanga de Crémone au Louvre, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0360

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LA PORTE

DU

STANGA DE CRÉMONE

AU LOUVRE

(suite V)

vec les gravures d'ensemble et de détails que nous publions ici de
ce beau monument, une longue description semble à peu près su-
perflue; nous nous contenterons donc de donner quelques appré-
ciations des sujets que représentent les sculptures de l'œuvre.

La légende d'Hercule foufnit le plus grand nombre des motifs ;
la statue du héros, grande comme nature, est le complément de
cette ornementation si variée et si complexe. Son pendant est une
figure, aussi de grandeur naturelle, portant sur un cartouche indi-
cateur, placé sous ses pieds, la dénomination de Perseus.

Ce Persée paraît représenter de la façon la plus certaine, sans
toutefois que nous en ayons des preuves écrites, le Stanga qui a fait construire la porte qui nous
occupe. Son costume, qui caractérise nettement son époque, son type de téte, la coupe particulière
de sa chevelure, longue sur les tempes et courte sur le front, tout en lui donne bien l'idée d'un guer-
rier du xve siècle.

La forme et l'exécution de l'Hercule, au contraire, sont remplies du souvenir de la sculpture
antique : la tête rappelle bien les portraits si connus du héros grec.

Pour nous raconter les hauts faits d'Hercule, les artistes qui ont conçu les ornements de cette porte
nous le montrent aux prises, ici avec Antée,là avec l'Hydre; plus loin on le voit étouffant, dans ses bras
puissants, le lion de Némée ; deux compositions dans le style de Mantegna le figurent enchaîné par
Omphale, et endossant la tunique de Nessus.

Un grand médaillon contient une représentation du monstre à sept têtes ; cette hydre, qui n'avait
pas encore, que nous sachions, de signification politique, et que quatre siècles n'ont pu détruire, est
là un simple trophée à la gloire du fils d'Alcmène.

En pendant, et pour indiquer clairement le Persée, un second médaillon, presque de même di-
mension, est rempli par trois tètes de Gorgones et par un cheval ailé qui ne peut être que Pégase.

L'ensemble de l'ornementation, en dehors des sujets relatifs à Hercule, se compose de rinceaux
au milieu desquels sont semées de toutes parts des images de Sirènes, de Tritons, de Centaures, de
Centauresses, de Griffons, de Dauphins, enfin de tous les monstres créés par l'imagination des poètes et
des artistes anciens ; cette décoration, exubérante et pleine de fantaisie, couvre sans pitié toutes les
parties de l'œuvre sans laisser une seule place où l'œil puisse trouver un peu de repos.

L'aspect général remet en mémoire les arcs antiques; les divisions et les proportions sont à peu
près les mêmes; ce qui change ce caractère et en fait bien une œuvre de la renaissance italienne, c'est
seulement la forme des deux colonnes appliquées sur les pieds-droits. Elles constituent un avant-
corps supporté par des bases triangulaires et montent, en suivant des courbes variées à l'infini, jusqu'à
la première corniche surmontant l'archivolte. '

i. Voir tome iv, page 173.
 
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