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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Champfleury: La Tour et quelques femmes de son temps, [2], La Marquise de Pompadour
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0300

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LA TOUR

ET QUELQUES FEMMES DE SON TEMPS

SUITE1,)

II.

LA MARQUISE DE FOMPADOUR.

ui dit Pompadour évoque pour un certain nombre d'esprits une période
historique charmante et élégante : le joli nom de la marquise, qui
semblait devoir se faner avec la favorite, au contraire s'est agrémenté
avec le temps. De nom il est devenu mot et a pris place dans la
langue. Introduit comme caractéristique de formes particulières dans
l'art industriel, il donne une idée presque précise de cette chose si
impalpable, le goût, d'un petit goût assez corrompu, il est vrai, dans les
dernières années de la moitié du xvme siècle.

C'était alors la véritable époque de la femme, et M",e de Pompadour
eut la bonne fortune de naître à l'heure où la femme était appelée à
assister au grand mouvement social et philosophique imprimé par quelques hommes hors ligne. Alors
de multiples aptitudes semblèrent le lot naturel des femmes qui devinrent savantes, poètes et encyclo-
pédistes.

Voltaire, Diderot, Jean-Jacques, vivent entourés de femmes de tous les mondes et de toutes les
conditions ; elles font partie du même groupe, qu'elles soient impératrices, courtisanes ou bour-
geoises. Les Confessions de Rousseau, la Correspondance de Voltaire, les Lettres de Diderot
dénotent les aspirations d'un certain nombre de cénacles, de salons au milieu desquels la femme
domine, l'appui qu'elle prête aux lutteurs, les soins empressés dont elle les entoure, la préoccupation
qu'elle porte non-seulement aux lettres et aux arts, mais avix mathématiques, à l'astronomie, à la
métaphysique.

Rien ne paraît ardu à la femme, qui étudie jusqu'à l'économie politique pour ne pas être déplacée
dans la société des hommes qui préparent une si grande révolution dans l'ordre social • un tel accord
existe entre les deux sexes que ce siècle, si sceptique qu'il nous apparaisse, accepte la femme pour

i. Voir tome IV, page 226.
Tome IV.
 
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