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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Ballu, Roger: L' oeuvre de Pils, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0279

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L'ŒUVRE DE PILS

(F.Ni.)

'arrive aux esquisses de la décoration de l'escalier du grand Opéra. Elles
peuvent donner une idée du prodigieux travail auquel, malgré ses souffrances,
Pils ne craignait pas de se livrer : elles occupent une place importante dans la
salle Melpomène. J'imagine qu'elles ont été d'un grand secours pour M. Clairin.
On sait en1 effet que Pils n'eut pas la satisfaction de mettre la dernière main à
son œuvre ; terrassé par le mal, il ne put, quelque temps avant l'inauguration
du théâtre, monter à son échafaud et confia à son élève le soin de faire les
dernières retouches et d'apposer sa signature. Deux critiques sont généralement faites : on trouve la
composition confuse et un peu banale peut-être, et on reproche à la couleur quelque chose de heurté
et de tranchant qui nuit à l'harmonie de l'ensemble. La première de ces critiques me parait de tout
point fondée ; l'aliégorie est ici incompréhensible : comme toujours je vois Apollon sur son quadrige,
Orphée avec sa lyre, Minerve avec sa branche d'olivier, Neptune et son cheval blanc; mais je ne peux
me faire une idée exacte des sujets qu'a voulu représenter le peintre: le Triomphe de l'intelligence et des
arts sur les forces aveugles de la nature, la Puissance prophétique êe la poésie et l'empire qu'elle exerce sur le

Artilleurs pointant une pièce.

Fac-similé d'un dessin de Saint-Elme Gautier, d'après Pils.

monde, la Bienheureuse influence des arts sur les mœurs, etc., etc. Quant à la seconde observation je crois
qu'on ne se rend pas assez compte de la difficulté en face de laquelle s'est trouvé Pils. Il faut remarquer
en effet que la peinture au lieu d'être entourée d'un cadre d'or qui l'aurait fait valoir, a à se défendre
contre l'éclat cru et mat de la pierre. Cette blancheur refroidit les tons et rend dures les ombres.

Le plafond de l'Opéra termine la liste des œuvres peintes à l'huile, nous avons hâte de parcourir
les aquarelles; nous y trouverons des merveilles d'harmonie, de souplesse, de facilité et de couleur.
Pils devient en effet coloriste quand il prend ses pinceaux d'aquarelliste. Allez voir sa Bataille de l'Aima
réduite pour entrer dans les dimensions d'une feuille de papier; l'éclat en est fin, lumineux, argenté et
contraste avec la grande toile jaunâtre suspendue au fond de la salle. Et c'est une variété infinie, un
panorama qui se déroule en renouvelant sans cesse ses aspects. Nous voici tout au plaisir des yeux ;
exempt des préoccupations de la critique, on retrouve l'artiste qui s'abandonne à ses impressions, et les

i. Voir tome IV, page 232.
 
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