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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Chronique française
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238

L'ART.

heures du soir, le ier mars, au secrétariat de l'Ecole des Beaux-
Arts. Le jugement du prix aura lieu le lundi 13 mars prochain;
il sera précédé et suivi d'une exposition publique qui sera faite
les 10. 11, 12 et 14 mars à l'Ecole nationale des Beaux-Arts,
salle de Melpomène, de 10 heures à 4 heures.

Le jury est composé de MM. Champfleury, Deck, Adrien
Dubouché, Duc, Galland, Guillaume, Lameire, Louvrier de
Lajolais, du Sommerard, membres du conseil de perfectionne-
ment de la manufacture nationale de Sèvres, de M. Robert,
administrateur de la manufacture, et de M. Garnier, en sa qua-
lité d'architecte de l'Opéra.

— Nous sommes heureux d'apprendre qu'une exposition et
une vente de tableaux vont prochainement avoir lieu au profit
d'un peintre qui a eu son moment de célébrité, Philippe Auguste
Jeanron. Aujourd'hui le nom de cet artiste est presque oublié :
c'est qu'en France on est facilement ingrat.

Jeanron, qui a au Luxembourg un excellent tableau, a fait
plusieurs marines remarquables. Les amateurs des arts n'ont
point oublié qu'il fut en 1848 nommé directeur du Louvre et des
musées nationaux, et qu'en moins de deux ans il fit preuve de
la plus intelligente activité, montrant une initiative, un goût, une
abondance d'idées que nos administrateurs ordinaires sont loin de
posséder. C'est lui qui organisa la fameuse exposition libre où
plus de cinq mille œuvres d'art furent admises à la fois, qui
acheva et restaura la Galerie d'Apollon, qui classa les tableaux

du Louvre par ordre chronologique et par école, qui organisa la
chalcographie, ouvrit le Musée égyptien, établit une imprimerie
en taille-douce pour les besoins du musée, fit achever le fameux
Salon dit des sept cheminées, pour l'Ecole française, et installa
cette Galerie du bord de l'eau où il voulait exposer à la fois
vingt mille dessins.

Aujourd'hui cet homme de bien, cet artiste de talent est vieux
et pauvre. Il n'y a pas bien longtemps encore que nous le voyions,
courbé par la maladie et par l'âge, monter péniblement les six
étages d'une maison située dans le faubourg Saint-Germain, où
était son atelier. Il essayait de peindre, mais sa main affaiblie lui
refusait tout service. Il restait alors devant ses toiles inachevées
et nous regardait d'un œil découragé. Certes, il ne se plaignait
pas, et l'on n'aurait pu deviner qu'on avait devant soi un des
hommes à qui les amateurs des beaux-arts doivent tant de recon-
naissance ! Maintenant le pauvre artiste passe son temps à écrire
de curieux Mémoires, dont quelques amis ont pu déjà apprécier
l'importance et l'intérêt.

Nous faisons de tout cœur des vœux pour que la vente pro-
chaine qu'on vient d'organiser mette les derniers jours du pauvre
vieillard à l'abri du besoin. Les noms des donateurs nous garantis-
sent d'ailleurs le succès. M. Jules Dupré a envoyé une Alarme
superbe; M. Daubigny, un Bord de rivière et plusieurs autres
encore des œuvres dont nous parlerons lorsque l'exposition sera
ouverte.

CHRONIQUE

Allemagne. — Le Printing Times and Lithographer de
Londres, dans son numéro du 15 janvier, consacre une notice à
un procédé héliographique inventé par M. Aubel, de la maison
Aubel et Kaiser, de Cologne. Il publie, à titre de spécimen, une
reproduction héliographique de la gravure de Desnoyers, la
/ ierge de la maison d'Albc. d'après Raphaël. L'inventeur assure
que son procédé se distingue de tous les autres systèmes, tant
par la conception que par les résultats pratiques. La gélatine,
l'asphalte et les substances analogues sont écartées. La reproduction
est directe. Le négatif photographique est transformé lui-même
en gravure. L'inventeur donne son système comme applicable à
la reproduction des dessins originaux, quel qu'en soit le procédé,
des gravures sur cuivre, sur acier, sur bois, des lithographies;
la reproduction conserve exactement le caractère de l'original, et
le tirage est illimité. Le spécimen publié par le Printing Times
donne une assez bonne idée de l'invention Aubel. Il est probable
que le baron Desnoyers ne s'y tromperait pas, mais il faut recon-
naître que le trait a de la netteté, et que la gravure Aubel, bien 1
que tirée sur pierre, a l'aspect de la gravure au burin.

Angleterre. — Contrairement à l'attente générale, les
administrateurs du British Muséum ont refusé d'acquérir la col-
lection appartenant à M. Alexandre Castellani, de Rome, le
gouvernement n'ayant pas voulu allouer des fonds spécialement
affectés à cet achat.

— La nouvelle attraction de Londres est une entreprise fon-
dée par actions sous le titre de Royal Aquarium und Summer
and tf'mter Garden. Une vaste galerie de tableaux est au
nombre des principales distractions offertes aux visiteurs; elle
contient plus d'un millier de toiles et d'aquarelles, dont un grand
nombre ont déjà figuré soit à la Royal Academy. soit dans des
expositions de moindre importance ; un plus grand nombre en-
core est de si mince mérite que de pareilles œuvres sont indignes
d'être exposées. Au milieu de tant de médiocrités affligeantes, il
y a cependant quelques tableaux intéressants : M. Millais a
envoyé de petites études de chiens qui révèlent un côté en quel-
que sorte inconnu de son talent; M. Armitage est représenté par
deux importantes compositions décoratives, et M. Elmore par un
sujet fantaisiste qui n'est pas de grande valeur. De trois artistes |

ÉTRANGE RE

2; février 1876.

plus jeunes et moins connus, il y a un portrait par M. Greavcs,
un groupe de dames dans un verger par M"" Topling, et un
paysage par M. Colin Hunter. Un côté digne d'une attention
toute spéciale, c'est la résolution prise d'affecter un capital impor-
tant à donner des prix aux œuvres exposées qui auront le plus de
succès. Ce principe de récompenses au mérite artistique est d une
application fort rare en Angleterre.

Le Royal Aquarium, qui réunit aux attraits d'un jardin d'hi-
ver toutes les séductions d'un jardin d'été, a été construit avec
une rare énergie et une extrême rapidité dans une situation ad-
mirablement choisie près du Parlement, de Whitehail, de Tra-
falgar Square et des quais grandioses de la Tamise, mais il a eu la
malchance de débuter par une direction qui a fait preuve d'une
éclatante incapacité dès le jour de l'inauguration, et depuis lors
chaque jour davantage. Aussi les administrateurs de la Société,
voyant que tout marchait de mal en pis, ont pris la résolution de
changer de directeur. Leur nouveau choix s'est intelligemment
arrêté sur un homme qui a fait ses preuves, M. G. Reeve Smith,
qui a dirigé depuis sa fondation le magnifique aquarium de
Brighton.

— Le résultat financier de l'exposition posthume des œuvres
de Frederick Walker n'a pas été moins brillant que son succès
artistique.

— Un nouveau drame historique, emprunté à l'histoire d'Anne
de Boleyn, a été joué à Haymarket Théâtre, à Londres. L au-
teur est M. Tom Taylor, critique d'art du Tunes et rédacteur
en chef du Punch. La première représentation n'a pas été un
succès bien franc.

— M. Newton, conservateur des Antiques au British Mu-
séum, est sur le point de se rendre en Grèce en compagnie de
M. le professeur Colvin.

— Le successeur de feu Sir George Harvey à la présidence
de la Royal Scotch Academy. M. Macnee, portraitiste de grand
renom, vient d'être nommé chevalier comme son prédécesseur.

— The Academy publie un long compte rendu de l'exposi-
tion de peinture ouverte dans les galeries du Fine Arts Institute
de Glasgow; elle contient entre autres l'important tableau de
Sir John Gilbert : la Reine Marguerite conduite prisonnière au-
 
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