Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

DOI Artikel:
Buisseret, Augustin: George Romney
DOI Artikel:
Hutchinson, George: Courrier des États-Unis
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0135

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
égoïste accompli, il se souvient alors qu'il a femme et enfants,— !
il ne les avait jamais revus qu'une seule fois, en 1767, et se bor-
nait à leur envoyer de quoi ne pas connaître tout à fait la pau-
vreté; — il se dit que c'est le devoir de sa femme de le soigner
et va la rejoindre; il devait bien la connaître, car elle le reçut
sans un mot de reproches, l'entoura d'une sollicitude de tous les
instants et, jusqu'au 15 novembre 1802, date de la mort du peintre
à Kendal, elle ne cessa de veiller sur cet être vieilli avant l'âge
et complètement retombé en enfance.

Telle est la vie de Romney comme l'esquisse rapidement l'ex-
cellent Dictionary of Artists of the English School; de M. Samuel
Redgrave '. Le savant critique, qui est l'un des éminents auteurs ,
de A Century of Pointers of the Bricish School, tout en consta-
tant que Romney fut, pendant quelque temps, le rival de Sir
Joshua Reynolds, me semble porter un jugement beaucoup trop
sévère sur le talent de l'adorateur d'Emma Lyon. Sa première
éducation artistique a été tellement sommaire qu'il est tout natu-
rel que son dessin prête parfois à la critique et que ses connais-
sances anatomiques ne soient pas des plus sérieuses ; mais il est
inexact que sa couleur soit entachée de vulgarité et de lourdeur ;
llomney est au contraire un très-remarquable coloriste, qui a su
trouver sur sa palette des gammes exquises ; il est non moins
injuste de prétendre que ses portraits manquent d'individua-
lité; ils ont un accent très-personnel. Où je suis d'accord avec

T.

M. Samuel Redgrave , c'est quand il dit que Romney a sur-
tout été le peintre des femmes; ses portraits en ce genre sont
exécutés avec une ampleur magistrale et empreints d'une extrême
originalité. Il suffit de les voir pour comprendre que l'artiste a
profondément pénétré l'esprit du modèle et que c'est la vie même
qu'il a fixée sur la toile. Je n'en veux de meilleures preuves que
ces deux séductions de l'Exposition rétrospective de la Royal
Acadcmy en 1872: Miss Luilcy. Sister of AIrs.R. B. Sheridan et
Mrs. Vandergucht. —cette Mrs. Firxherbert. l'un des joyaux de la
collection de M. William T. Blodgett, si admirablement gravée
pour l'Art, par M. Charles Waltner, —et cette femme en blanc
assise de face dans un parc et vous souriant sous un large cha-
peau blanc abritant ses traits d'enchanteresse ; c'est un chef-
d'œuvre ce portrait, — j'ai dit le mot, j'y tiens, — et je sais
bien des amateurs qui ne reculeraient devant aucun sacrifice
pour l'enlever à son heureux propriétaire, le marquis de Nor-
manton.

En résumé, Georges Romney, très-mauvais père et exécrable
mari, est une des meilleures gloires artistiques de l'Angleterre.
Il a, sans aucun doute, fait plus d'un portrait médiocre, mais
ceux qui sont bons sont excellents et seraient l'honneur de toute
Ecole.

Augustin de Buisseret.

COURRIER DES

L'Exposition universelle. — Quelques renseignements I
sur notre grande exposition universelle de 1876, spécialement |
en ce qui concerne les beaux-arts, intéresseront sans doute vos
lecteurs.

Vous savez que les bâtiments de l'exposition sont au nombre
de cinq :

i° Le palais principal de l'Exposition [Main exhibition Buil-
ding);

2° La galerie des Arts (Art gallery)-

30 Le bâtiment des machines (Machincry Building) ;

40 Le bâtiment de l'horticulture (Horticultural Building) ;

5" Le bâtiment de l'agriculture (Agricultural Building) ;

Les travaux de construction sont déjà très-avancés.

La galerie des Arts, celle qui vous intéresse le plus, couvre
la partie la plus importante du grand plateau Lansdoivne. Elle
s'élève sur une terrasse située à 6 pieds au-dessus du niveau
général du plateau, — le plateau même formant une éminence
de 116 pieds au-dessus de la surface de la rivière Schuylkill.

L'édifice entier est dans le style de la Renaissance moderne.
Les matériaux sont le granit, le verre et le fer. Aucun bois n'est
employé dans la construction, et le bâtiment est entièrement à
l'épreuve du feu. Il mesure 365 pieds de longueur, 210 pieds de
largeur et 59 pieds en hauteur au-dessus d'une base ou assise
spacieuse de 12 pieds de hauteur; un dôme couronne l'édifice.

La façade principale regarde le sud ; elle présente trois détails
caractéristiques de construction et d'ornementation :

i° Une entrée principale, au centre de l'édifice, consistant en
trois ouvertures ou passages à arches colossales d'égales dimen-
sions;

20 Un pavillon à chaque extrémité;

30 Deux arcades reliant les pavillons au centre; section cen-
trale . 95 pieds de longueur, 72 de hauteur ; pavillons : 45 pieds
de longueur et 60 de hauteur ; arcades : chacune, 90 pieds de
longueur, 40 de hauteur.

La façade ou le côté méridional de la section centrale déploie i
une série de treize marches devant l'entrée, large de 70 pieds. I

ÉTATS-UNIS

Philadelphie, 15 décembre 187J.

L'entrée comprend trois passages à arches, chacun de 40 pieds
de hauteur et 15 de largeur, donnant accès dans une grande
salle. Entre les arches des passages sont des faisceaux ou groupes
de colonnes se terminant par des dessins emblématiques, sym-
boles des sciences et des arts.

Les portes, en fer, sont rehaussées de panneaux en bronze,
portant les armes de tous les Etats et territoires confédérés de
la République américaine.

Au centre de la frise principale, les armes des États-Unis.

La corniche principale est surmontée d'une balustrade avec
candélabres. Aux deux extrémités, deux figures allégoriques, la
Science et l'Art.

Le dôme se dresse au centre de l'édifice, à la hauteur de
150 pieds au-dessus du sol. Construit en fer et en verre, il se
termine par une cloche gigantesque d'où se lève la figure de la
Colombie étendant les mains.

Une figure de dimension colossale s'appuie à chaque angle de
la base du dôme. Ces figures représentent les « quatre » parties
du globe. L'Australie est oubliée comme dans le groupe de la
fontaine Carpeaux, à Paris.

Chaque pavillon est muni d'une fenêtre de 30 pieds de hau-
teur et de 12 pieds de largeur; il est également orné de carre-
lages, de guirlandes de chêne et de laurier, de treize étoiles dans
la frise, et d'un grand aigle à chacun de ses quatre angles.

Les arcades, motif général d'ornementation dans les vieilles
villas romaines, mais entièrement nouvelles ici, sont établies pour
couvrir les longues murailles de la galerie.

Ces arcades, — qui consistent chacune en cinq arches accou-
plées, — .forment des promenades d'où l'on domine au dehors
le parc et au dedans les jardins ouverts qui s'étendent derrière
le mur principal du bâtiment. Ces jardins, qui ont chacun
90 pieds de longueur sur 36 de profondeur, sont ornés de fon-
taines et disposés pour recevoir l'exposition des œuvres de la
statuaire. Un chemin à escaliers partant de ces jardins atteint la
ligne supérieure des arcades, formant une seconde promenade
élevée de 35 pieds au-dessus du sol. Sa balustrade, qui est ornée

1. Un volume in-8° de 474 pages. Londres, Lougmans, Giecn and C. 1874.
 
Annotationen