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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Chronique française
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C H RON I Q.UE

FRANCA ISE
>

■)^ \ e Conseil de perfectionnement de la Manufacture
de Sèvres s'est réuni, lundi à o heures, à la salle
Melpomène, pour juger le concours du vase de Sè-
vres, dont les dessins étaient exposés depuis ven-
dredi. Trente-neuf concurrents s'étaient présentés;
à la suite d'un premier examen, quatorze projets ont été classés et
le scrutin a été ouvert pour le choix des quatre artistes qui seront
admis à l'épreuve définitive. Le dépouillement des votes a eu le
résultat suivant. Sont admis à concourir :

MM. Paul Avisse (projet n° 4).

Paul Langlois (projet n° 17).

Joseph Chéret (projets noS 24, A et D).

Les projets classés à la suite sont ceux qui portent les numé-
ros 1, 2, 5, 9, 13, 21, 22, 27.

Nous reviendrons sur ce concours qui nous a paru, au pre-
mier examen, assez faible; convenons du reste qu'il était difficile
de suivre toutes les fantaisies de l'architecture du foyer de
l'Opéra.

— M. Guillaume, directeur de l'Ecole des Beaux-Arts, et
M. Perraud viennent d'être chargés d'exécuter, le premier, un
buste de M. Patin, le second, celui de M. de Carné.

— Le cabinet des médailles à la Bibliothèque nationale a reçu
de M. le marquis de Turgot une série nombreuse et très-com-
plète de monnaies et médailles du temps de la Révolution.

— La porte de Crémone va avoir une place d'honneur au
Louvre. Elle sera encastrée dans le mur qui sépare la salle
Michel-Ange de la salle Michel-Colomb; les visiteurs du Musée
étant obligés de passer sous le beau monument, ne pourront man-
quer de l'admirer. A droite et à gauche de la porte on placera
les Esclaves de Michel-Ange.

Les remaniements occasionnés par ces travaux vont avoir un
résultat dont nous nous félicitons. On sait que la magnifique et
célèbre porte de Riccio, placée actuellement dans la salle des
Antiques sous la tribune de Jean Goujon, est à peu près invi-
sible. Elle va être transportée dans la même salle que la porte
de Crémone et sera disposée d'une façon plus heureuse.

—■ Il y a quelques semaines nous constations avec plaisir, à
propos de l'Exposition artistique qui va avoir lieu à Orléans,
qu'un mouvement artistique tout à fait louable se manifeste
dans la province. Aujourd'hui nous apprenons que la Société des
Amis des Arts de Reims a pris l'initiative d'une Exposition des
Beaux-Arts qui aura lieu dans cette ville le 16 avril prochain et
dont la durée sera de deux mois.

CHRONIQUE

Angleterre. — La statue du Prince-Consort, placée au cen-
tre du monument élevé à Londres dans Hyde Park, à la mémoire
de l'époux de la Reine Victojia, a été inaugurée sans aucune cé-
rémonie le-8 mars. La Reine n'était pas présente et aucun dis-
cours n'a été prononcé. La statue est dorée et en harmonie avec
l'ensemble qui l'entoure.

— La collection de M. Alessandro Castcllani a été retirée du
British Muséum où elle était exposée ; elle va être transportée en
Amérique où il est probable qu'elle sera acquise par l'un des
Musées municipaux. Le gouvernement anglais, qui a commis une
grande faute en refusant de sanctionner le vote d'achat des ad-
ministrateurs du British Muséum, vient d'en commettre une bien
plus grave encore en diminuant considérablement le budget des
Beaux-Arts. Si, pour 1876, les écoles gouvernementales de science
et d'art reçoivent une augmentation de crédit de 17,218 livres
scerling (430,450 francs), cet accroissement de ressources est dé-
plorablement compensé par une diminution de 7,^297 livres
(182,425 ft.)} dans les dépenses du South Kensington Muséum.
par un rabais de 100,000 fr. (4,000 livres sterling) sur les fonds
affectés aux achats d'objets d'art, de 1,500 livres (37,500 fr.) sur le
crédit alloué pour la bibliothèque artistique, et de même somme
sur le budget destiné aux moulages et aux reproductions
photographiques d'oeuvres d'art. Ces réductions ne mécontentent
pas seulement très-fort toute la direction du South Kensington
Muséum, mais tout le public artiste. Rien ne saurait être moins
populaire que de lésiner sur les fonds à allouer au South Ken-
sington Muséum qui a tant fait pour développer et épurer le
goùc national. On ne peut qu'être péniblement surpris que ce sys-
tème d'économies funestes s'introduise sous le ministère de
M. Disraeli qui s'est vanté d'être a Gentleman of the Press, et
qui, en cette qualité, s'était, lors de ses précédents ministères, tou-
jours montré très-intelligemment favorable aux mesures de large
libéralité en faveur de la littérature, des arts et des sciences.

Les mesures prises, en cette circonstance, par le ministère de

ÉTRANGÈRE

16 mars 1876.

M. Disraeli sont à l'encontre de l'esprit qui anime les hommes
d'État anglais; on est en effet habitué à les voir toujours tenir
compte de l'opinion publiqu e, quel que soit le parti auquel ils
appartiennent. Cette fois, c'est précisément le contraire qui a lieu;
on semble résolument la braver par des économies tout à fait in-
dignes de la grandeur de l'Angleterre et qui atteignent profondé-
ment les ressources des institutions les mieux faites pour exciter
l'admiration des autres nations. M. Disraeli oublie par trop que
le South Kensington Muséum, par exemple, n'a jamais eu un bud-
get en rapport avec l'immensité des services qu'il a rendus et qu'il
rend chaque jour.

Une dernière résolution, plus que mesquine, semble près de
combler la mesure : la collection des gravures des Sibylles de
Sandro Boticelli dont nous avons récemment parlé1, n'a pas été
achetée par le British Muséum, au grand mécontentement des
admirateurs de l'art italien primitif, qui ne comprennent point
pareille abstention alors que le Musée ne possède aucune belle
épreuve de ces planches exquises. Ce n'est pas en faisant preuve
d'une pareille parcimonie qu'on parviendra à continuer efficace-
ment la révolution radicale entreprise avec tant de persévérance
et de succès depuis YIntçrnational Exhibition de 1851, révolution
dont l'établissement du South Kensington Muséum a été l'expres-
sion la plus caractéristique et la plus efficace.

— L'exposition d'hiver de la Royal Academy, consacrée aux
maîtres anciens, a été close à Burlington House le 4 mars. Les
artistes s'occupent à terminer leurs tableaux pour la prochaine
exposition d'été. Il est douteux que M. Leighton parvienne à ter-
miner à temps la grande composition à laquelle il travaille, mais
d'autres académiciens et membres associés seront prêts; M. Mil-
lais exposera un paysage écossais et des portraits. M Marks,
une scène du Roméo et Juliette de Shakespeare, et M. Leslie,une
charmante scène de la vie domestique du commencement de notre
siècle. M. Fildes, qui n'est pas de l'Académie mais qui a vive-
ment attiré l'attention, il y a deux ans, par ses Vagabonds de-

1 Voir l'Art, tome IV, page ■iùC.
 
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