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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Yriarte, Charles: La Villa Barbaro, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0064

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LA VILLA BARBARO

(fin<.)

IV.

Trois grands artistes vénitiens de la Renaissance se sont
réunis pour décorer cette villa du Trévisan, André Palladio, le
célèbre architecte de La Salute, Paolo Caliari, dit le Véronèse,
et Alessandro Vittoria, le sculpteur qui repose à Saint-Zacharias.

Le Palladio, l'architecte, était né à Vicence d'une famille du
Frioul; il avait révélé les plus hautes qualités dans la construction
de l'Hôtel de ville d'Udine et s'était encore distingué en élevant
la belle façade du palais du grand-duc de Toscane au Campo-
Marzo. Déjà l'une des gloires de cette belle ville de Vicence, si
pleine aujourd'hui de ses œuvres et fière de son souvenir, il avait
été l'un des fondateurs et des fermes appuis de la célèbre Aca-
démie olympique de cette cité. Sa réputation était arrivée à Venise,
et le Sansovino, ce cumuleur de génie, qui tenait alors le sceptre
de l'architecture et de la sculpture, avait été le premier à dénoncer
au Sénat toute la haute valeur du jeune artiste qui venait de con-
struire pour les Foscari, sur le canal de la Brenta, la magnifique
loge d'ordre ionique qui est l'ornement de leur palais. Quoiqu'il
. -, , fût un savant dans son art, qu'il eût étudié Vitruve et créé une

La Damé a l eventail. ' *

- . . - _ „ architecture, ou plutôt appliqué à la vie de son temps les éléments

Dessin de Bocourt, gravure de Tourfaut, * •** * r

„ , de l'architecture antique, ce n'était point un de ces artistes qui se

d après une fresque de P. Véronèse. 1

confinent dans leur pays, ou étudient seulement dans les livres;
il avait voulu voir sur place les chefs-d'œuvre des Brunelleschi, des Bramante, des Michel-Ange
et des Raphaël; et, à l'égal de Serlio, de Peruzzi, qui passaient d'une ville à l'autre en mesurant les
monuments antiques et les vestiges du passé, aussi bien que les œuvres de leurs contemporains, il
avait séjourné à Rome et dans les principales villes d'Italie, il était même venu jusque dans le midi de
la France, à Nimes, à Orange, à Saint-Chamas, en quête des traces du passage des artistes de la Rome
antique. A Rome, sa réputation l'avait précédé et les moines de Saint-Jean-de-Latran lui avaient
confié la construction de leur monastère ; à son retour à Venise il avait pris la direction des travaux

t. Voir tome 111, page 409,01 tome IV, page J.
Tome IV.

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