Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

DOI Heft:
Chronique étrangère
DOI Heft:
Chronique de l'hôtel Drouot
DOI Heft:
Nécrologie
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0139

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ART.

découverte d'une s; a tue en marbre de Pœonios, un des collabo-
rateurs de Phidias. Ils annoncent maintenant qu'on a trouvé des
fragments des bas-reliefs qui ornaient le fronton du temple.

Voici, au sujet de la statue de Pœonios, quelques détails
résumant les articles de la presse allemande.

Les fouilles entreprises à Olympie par des savants allemands
ont amené déjà une découverte du plus haut intérêt. On mande
en effet de Pyrgos, ancienne colonie des Mysiens, que ces fouilles
ont fait découvrir une Nike, une déesse de la victoire, en marbre,
que les Messéniens, émigrés à Naupacte, pendant la troisième
guerre de Messénie, avaient dédiée dans le temple d"01ympie,
comme l'atteste l'inscription bien conservée.

La Gajette nationale donne les détails explicatifs qui suivent
sur cette découverte :

« Le sculpteur de la Nike se nomme Pœonios, un contem-
porain de Phidias : il était originaire de Mende, et travailla au
fronton du temple de Jupiter à Olympie.

• Ce temple même, comme l'on sait, fut l'œuvre de l'archi-
tecte Libon, et achevé vers l'an 435 avant J.-C. ; son plus splen-
dide ornement était le Jupiter de Phidias, œuvre si grande et si
puissante, que Pausanias a pu dire qu'on avait peine à com-
prendre comment le temple pouvait contenir la statue.

« Dans sa main' droite étendue, le Jupiter Olympien tenait une
Nike d'or et d'ivoire, qui, attentive à son signe, s'élançait vers
le dieu avec le diadème de victoire. Cette déesse, sœur de Zelos.
de Kratos et de Bia (rivalité, force et violence), avait, ainsi que
ses frères et sœurs, le privilège d'habiter toujours dans l'Olympe,
auprès de Jupiter, parce qu'à son appel pour combattre les
Titans, ils s'étaient rendus les premiers avant les autres dieux. »

Une corespondance adressée de Berlin, le 25 décembre, à la
Galette de Cologne, donne de bonnes nouvelles plus récentes
d'Olympie :

« A l'est comme à l'ouest du temple de Jupiter, on a trouvé
des torses appartenant aux groupes du fronton décrits par Pau-
sanias, notamment celui de Kladecs, dieu de rivière. Ces figures
et la Nike précédemment découverte sont ainsi sans aucun doute
les œuvres de sculpteurs fameux de l'époque de Phidias. On
attend avec impatience les prochaines lettres qui nous appren-
dront le degré de conservation des morceaux de sculpture trouves
jusqu'ici. »

Un archéologue distingué, le professeur Overbeck, écrit sur [
ce sujet à la Ga\ette générale de Lcipug : I

CHRONIQUE DE L

Toutes les ventes qui ont eu lieu jusqu'ici sont sans impor-
tance sérieuse; en dehors des quelques objets que nous avons
signalés, rien ne mérite une mention spéciale.

Mais l'animation ne tardera pas à renaître à l'hôtel des ventes
mobilières; la saison s'annonce très-brillante. Me Charles Pillet

« La statue «loin il s'agit est mentionnée et décrite par Pau-
sanias (V, 26, 1). Il dit que cette statue, qui était dressée sur
une colonne, avait été offerte et dédiée par les Messéniens
doriques, — lesquels, chassés de leur patrie dans la troisième
guerre de Messénie, obtinrent des Athéniens pour s'y établir la
ville de Naupacte (port sur le golfe de Corinthe) ; d'après l'in-
scription, la statue avait été élevée avec lë butin fait par les
Messéniens sur les (ffiniades et les Acarnaniens (01. 87, 4 —
428 avant J.-C), tandis qu'au dire des Messéniens eux-mêmes
elle eut pour origine leur victoire remportée avec l'aide des
Athéniens dans l'île de Sphakteria. Le vaincu n'était pas nommé
(dans l'inscription) par crainte des Lacédémoniens (ceux-ci avaient
essuyé la défaite) ; mais les (JEniades et les Acarnaniens n'inspi-
raient aucune crainte (c'est pourquoi ceux-là sont nommés).

« Pausanias donne pour auteur de la statue Pœonios, dont il
parle encore dans un autre passage (V, 10, 6); ce maître, origi-
naire de la ville de Thrace Mende, avait travaillé aux groupes
du fronton (côté de l'est) du temple de Jupiter (décrits dans ce
même passage), tandis que les groupes du côté ouest étaient
l'œuvre d'Alkamenès, élève de Phidias. On voit par là qu'il
s'agit d'un artiste considérable, dont l'œuvre doit exciter un vif
intérêt, d'autant plus que les rapports de l'auteur avec Phidias
ne sont pas connus clairement encore, et que c'est une question
de savoir si on doit ou non le compter dans l'école du plus grand
des maîtres.

« La Nike qui vient d'être découverte rendra possible vrai-
semblablement de juger jusqu'à quel point Pœonios a subi l'in-
fluence attique de Phidias et de son école. Quoi qu'il en soit, le
nombre des œuvres que nous possédons de la meilleure période
de l'art grec n'est pas si grand que nous ne devions saluer avec
la joie la plus vive cette nouvelle pièce dont nous nous enrichis-
sons. Mais chacun se rendra compte immédiatement de toute
l'importance de la découverte nouvelle, en songeant que la Nike
d'Olympie est la première œuvre originale que nous puissions
apprendre à connaître d'un maître célèbre du plus bel âge de
l'art grec. Car l'étroite liaison de l'œuvre sculpturale du Parthé-
non avec l'atelier de Phidias n'est rien moins qu'établie, et les
seules œuvres originales que nous possédions jusqu'ici d'artistes
dont les noms soient certains appartiennent à l'école d'art
attique nouvelle, d'Asie Mineure et d'Italie méridionale, du der-
nier siècle avant notre ère. »

HOTEL DROUOT

vendra les collections de tableaux de M. le chevalier J. Lipp-
mann de Lissingen, de Vienne, et de feu M. Jacobson, de
La Haye, et Me Escribe est chargé de la vente de la galerie
laissée par M. Schneider, l'ancien président du Corps légis-
latif.

NECROLOGIE

— L'Angleterre vient de perdre un de ses hommes
politiques et écrivains les plus distingués, en la personne de
Lord Stanhope, l'historien de la Guerre de la succession
d'Espagne. Lord Stanhope avait été pendant plusieurs
années président de la Société des Antiquaires. Il était l'un
des administrateurs du British Muséum, et c'est à lui prin-
cipalement qu'est dû l'établissement d'une Galerie nationale
de portraits. Il est mort à Bournemouth, île de Wight, le
24 décembre 1875, âgé de soixante et onze ans.

— Le 26 novembre 1875 est mort à Augsbourg le
peintre Jean Geyer, né en février 1807. Geyer cultivait le
genre historique, avec une pointe d'humour. Il affectionnait
le siècle et les costumes Louis XIV, et traitait habile-
ment les étoffes, surtout le satin blanc, si bien qu'il man-
quait rarement d'en mettre dans ses tableaux. De là une
certaine monotonie dans son talent, qui a eu son apogée de
1830 à 1840. Un assez grand nombre de ses œuvres ont été
reproduites par la gravure ou la lithographie.

le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
Annotationen