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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Champier, Victor; Pougin, Arthur: Notre bibliothèque
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Chronique française
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Chronique étrangère
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CHRONIQUE FRANÇAISE. 51

musical, et M. Reyer, qui n'avait jamais manifesté jusqu'alors
une bien grande sympathie artistique pour M. Verdi, confesse
que la' partition à? Aida est une œuvre fort remarquable, qui
décèle dans la manière du maître lombard une modification pro-
fonde et des visées toutes nouvelles. A la suite de ces chapitres,
dont l'intérêt est vraiment très-vif, vient une série d'études et de
portraits qui ne leur cèdent en rien et qui sont d'un ton
excellent et d'une allure remarquable. L'analyse du Struensée de
Meyerbeer, du Lohengrin de M. Richard Wagner, du Fidelio
de Beethoven, du Requiem de M. Verdi sont des pages maîtresses
de critique, écrites d'une plume élégante et ferme, qui sait ce
qu'elle veut dire et ne dit pas autre chose. Les souvenirs sur
Berlioz, pleins d'une admiration émue, et qui semblent comme
un hommage rendu par un disciple fervent à la mémoire d'un
maître glorieux, sont aussi remplis d'intérêt. Enfin, les pages con-
sacrées à Rossini, à Auber, à Fétis, à Carafa, témoignent d'un
grand sens critique, sens assez rare, il faut le dire, chez ceux qui
produisent en même temps qu'ils apprécient, c'est-à-dire chez

•ceux qui font à la fois de l'art et de la critique, ce dont il faut
leur savoir gré. Berlioz, pour ne parler que de celui-là, était
loin de posséder cette double qualité, et si sa critique était admi-
rable lorsqu'elle s'adressait à des œuvres et à des maîtres qui se
trouvaient en communion avec son génie personnel, Gluck,
Spontini, Beethoven, Weber, elle le laissait souvent amer et
injuste pour des conceptions artistiques qu'il ne pouvait ni ne
voulait comprendre et qui n'en avaient pas moins leur très-grande
valeur. Sous ce rapport, l'esprit de M. Reyer me paraît plus
ouvert — et plus juste — que celui de Berlioz. Je regrette seu-
lement que, sous le titre de Petites Notes, il ait laissé place dans
son livre à certaines plaisanteries inutiles, qui en altèrent jusqu'à
un certain point le ton général et la sérénité. Cette légère réserve
faite, on ne peut que louer l'esprit de ce recueil critique, dans
lequel le lecteur intelligent et attentif puisera des notions saines
en matière musicale, et trouvera à la fois intérêt, plaisir et profit.

Arthur Pougin.

CHRONIQUE FRANÇAISE

L'Académie des beaux-arts, dans sa séance du 18 décem-
bre 1875, a élu M. Bailly, architecte, en remplacement de feu
Labrouste. Le nombre des votants était de 32 ; la majorité de
17 voix : deux tours de scrutin ont été nécessaires. Au premier
tour, M. Bailly a obtenu 10 voix, M. Vaudremer 10, M. Cler-
get 4, M. Davioud 3, M. Ginain 3, M. Godebeuf 1, M. Dieto,
M. Magne o. Une voix a été perdue. Au second tour,
M. Bailly a recueilli 17 suffrages, M. Vaudremer 13, M. Cler-
ger 1, M. Ginain 1. En conséquence, M. Bailly a été proclamé
membre de l'Académie des beaux-arts.

On a procédé ensuite au classement des candidats pour la sculp-
ture. La section a présenté une liste ainsi composée : MM. Tho-
mas, Paul Dubois, Crauk, Chapu.

L'Académie a ajouté les noms de MM. Gruyer, Maillet,
Villain et Rochet.

Le monde des arts apprendra avec stupeur le rang de
M. Chapu, qui ne vient qu'en quatrième ligne.

Dans la même séance, l'ouverture des lettres de candidature
.1 été faite pour les peintres. Les sept candidats à la succession i
de M. Pilssont, par ordre alphabétique : MM. Bonnat, Bougue-
reau, G. Boulanger, Jalabert, Landelle, Laugée et Timbal.

—Une intéressante découverte vient d'être faite au palais delà
Bourse. En faisant nettoyer les murs noircis de l'ancienne salle
du Tribunal de commerce, M. Huillard, architecte, chargé de
l'entretien du monument, a trouvé des peintures en grisailles
parfaitement conservées sous la couche de poussière qui les
recouvrait. Ces peintures, un peu académiques, mais d'un beau
style néanmoins, sont datées de 1826, elles sont signées de Blon-
del, Degeorges et Vinchon (le premier a été membre de l'Aca-
démie des beaux-arts et, un temps, immortel); elles courent tout

autour la voûte de et représentent des sujets allégoriques : la
Vigilance, l'Ordre, l'Etude, le Travail, l'Economie, la Prudence
et le Calcul.

— La Municipalité d'Alençon avait mis au concours un pro-
jet de reconstruction de l'église Saint - Pierre du Montsot.
L'exposition des œuvres des concurrents a eu lieu mercredi ,
15 décembre, à l'Ecole des beaux-arts, dans la grande salle de
Louis XIV. Le jugement a été rendu le lendemain; cinquante
architectes avaient pris part au concours : trois prix et sept
mentions honorables ont été accordés.

Le premier prix a été décerné sans hésitation au projet n° 19
qui est de M. Hédin. La supériorité de ce plan est incontestable
et universellement reconnue même des concurrents ; 2e prix,
MM. Breasson et Ewald, n° 51; 3e prix, M. Coisel, n° 33.
Première mention. M. Dememieux; 2e mention. MM. Tougard et
Boismilon ; 3e mention. M. Durand; 4e mention, M. Renault;
5e mention. MM. Chardon et Millet; 6e mention, M. Lenfant;
7"' mention, M. Albrigio.

Le lauréat, M. Hédin, n'est pas un inconnu pour les abonnés
de ï'Art. On. se rappelle son projet de l'école des Barbanègres,
qui fut exposé au Salon de 1875, et 4U' ^ut remarqué et apprécié
par notre confrère, M. A. de Baudot. Son église, du style
roman, est d'une simplicité rendue nécessaire par la modicité des
crédits alloués. Le devis est en effet de 200,000 francs. N'est-
ce pas un mérite de plus que de faire une jolie chose sans le
secours d'une ornementation complaisante?

— La Prélecture de Seine-et-Marne vient d'ouvrir un con-
cours pour la construction d'un palais de justice à Provins. On
trouvera à l'Ecole des beaux-arts le plan du terrain et les con-
ditions du programme.

CHRONIQUE

Angleterre. — L'exposition d'hiver de la Royal Academy
sera ouverte au public le ier janvier. Les galeries royales auront
fourni un grand contingent. Sa Majesté la Reine aura prêté vingt-
sept tableaux, dont quelques-uns provenant des galeries royales de
tableaux et plusieurs des appartements privés de Windsor Castle.

ÉTRANGÈRE

18 décembre 1875.

Allemagne. — Le grand tableau de M. Charles Hermans,
A l'aube, le succès le plus retentissant de la jeune école belge au
dernier Salon de Bruxelles, est exposé en ce moment à Diissel-
dorf, dans la galerie permanente de Bismeyer et Kraus, où il
attire un grand nombre de visiteurs et fait une véritable sensation.

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