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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Chronique française
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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0057

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46 L'A

huit mètres, représente l'Apothéose de Marie de Médicis. Cette
œuvre importante n'empêche pas l'artiste de préparer pour le
Salon deux portraits qui seront admirés par les uns, critiqués
par les autres, à coup sûr remarqués de tous. Le premier est
celui d'une grande dame italienne debout dans un escalier aux
marches d'ébène ; à côté d'elle un palmier étend ses larges feuilles.
Le fond est d'une tonalité claire. La robe, en satin blanc couvert
de perles, dessine très-fidèlement ce corps de femme qui, très-droit
sur les hanches, le bras gauche étendu sur la rampe, vise un peu
trop peut-être à la tournure et à la crânerie ; le visage, qu'enca-
drent des cheveux roux, ne paraît pas d'une grande distinction
féminine.

A côté de cette harmonie blanche, une harmonie noire : le
portrait de M. Emile de Girardin. Je ne suis pas un admirateur
enthousiaste de AI. Carolus Duran, mais je reconnais que voilà
une fort belle chose. Ici un coloris bien sobre; M. de Girardin se
détachant sur un fond sombre, est présenté de face écrivant sur
une table recouverte d'un tapis noirâtre. Une seule note chantante :

RT.

la décoration rouge. La tête, un peu relevée, regarde en face et
reçoit la pleine lumière ; le visage, puissamment modelé, est
énergique, vivant, impressionnant. M. Carolus Duran n'a jamais
fait mieux.

— Le comité de perfectionnement de la manufacture natio-
nale de Sèvres vient de donner le sujet du concours pour 1876. Il
demande la composition d'un vase destiné à être placé sur les
cheminées du grand foyer du théâtre de l'Opéra. Les concurrents
devront remettre avant le 1" mars un dessin de la forme géné-
rale, et deux compositions pour la décoration, représentant,
l'une, la Musique, et l'autre la Danse. La hauteur du vase devra
être comprise entre im,40 et im,6o de hauteur. La largeur est
laissée à l'arbitraire des concurrents. Ceux-ci devront écrire une
devise sur leur dessin et y joindre un pli cacheté portant la
même devise ainsi que leurs noms et adresse.

Comme l'année dernière, deux épreuves auront lieu : la pre-
mière réservera quatre projets qui seront exécutés en plâtre, aux
frais de l'Etat, avant le jugement définitif.

CHRONIQUE

Angleterre. — Les administrateurs et directeurs de la
National Gallery ont accepté le legs Wynn' Ellis, dont nous
avons parlé dans notre précédente chronique étrangère. Selon le
vœu exprimé par le testateur, l'importante collection de tableaux
anciens qu'il a léguée à la National Gallery sera placée pendant
dix ans dans une salle spéciale qui portera le nom de M. Wynn
Ellis.

— Les nombreux admirateurs du talent de l'illustre histo-
rien Thomas Carlyle ont fait frapper une médaille en son hon-
neur, à l'occasion de son quatre-vingtième anniversaire, et la
lui ont présentée avec une adresse qui porte les signatures de
l'élite des lettres, des sciences et des arts.

— MM. Seeley, Jackson and Halliday, les éditeurs du Portfolio,
viennent de publier un nouveau volume du rédacteur en chef de
cet excellent recueil mensuel. The Sylvan Year, Leaves from the
Note-Book of Raoul Dubois l, tel est le titre du livre de M. Philip
Gilbert Hamerton, que nous ne saurions trop recommander pour
son esprit et son charme pénétrant. L'habile écrivain, qui est
doublé d'un artiste, tout en demandant à ce dernier d'illustrer de
huit eaux-fortes ses pages d'un si vif intérêt, s'est souvenu qu'il
habite la France, et s'est adressé pour les douze autres planches
à MM. Amédée Greux, Gustave Greux, Edouard Hédouin,
Auguste Lançon et L. Massard.

— Il y aura une exposition d'hiver de tableaux de maîtres
anciens dans les galeries de la Royal Academy, mais elle ne com-
prendra pas l'œuvre d'un ou de plusieurs artistes anglais décédés.
Il est possible, mais la question n'est pas encore tranchée, que le
public soit admis aussi à voir la collection des tableaux de récep-
tion des académiciens et les trésors artistiques appartenant à
l'Académie. Plusieurs des tableaux de réception ont écé envoyés
à l'Exposition universelle de Philadelphie.

— Les diverses expositions de tableaux modernes, ouvertes
cet hiver à Londres, sont tout à fait médiocres. La Dudley Gallery
n'offre rien qui soit digne de sérieuse attention, et la galerie de
M. Wallis, dans PallMall, est peuplée d'ouvrages fort au-dessous
de a moyenne habituelle.

— Deux poètes anglais, M. Swinburne et M. Rossetti, ont
consacré d'éloquentes pages à l'étude des œuvres de Blake, que
M. Comyns Carr a fait connaître à nos lecteurs2. Comme Blake
lui-même, M. Rossetti est peintre et poète.

— La Reine d'Angleterre vient de conférer l'ordre du Bain

ÉTRANGÈRE

16 décembre 1875.

à M. Newton, l'éminent conservateur du département des anti-
ques, au British Muséum.

— Mme Heyvood a offert à la ville de Manchester la statue en
bronze de Cromwell, par M. Noble. C'est le premier monument
élevé au grand politique.

Autriche. — Une exposition de tableaux du défunt peintre
autrichien Joseph Selleny vient de s'ouvrir à Vienne. La collec-
tion contient 600 de ses ouvrages, principalement des études de
la végétation des Alpes, de ses tempêtes de neige, des esquisses
de paysages de l'Amérique du Sud, de la Chine et de l'Australie.
M. Selleny ayant été attaché à l'expédicion de la Novara en avait
rapporté un millier d'études, dont quelques-unes seulement sont
exposées à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne.

Belgique.— Dans sa séance du 2 décembre, le Conseil com-
munal d'Anvers, après une longue discussion, a tranché la question
de l'emplacement du Nouveau Musée. Conformément aux conclu-
sions des commissions des Beaux-Arts et des Travaux publics, le
Nouveau Musée d'Anvers sera érigé en face d'un square, dans
le quartier qui va s'élever sur les terrains livrés à la ville par la
démolition de la citadelle du Sud, l'ancienne citadelle du duc
d'Albe.

— Une manifestation des plus flatteuses a été organisée à
Bruxelles en l'honneur de M. Edouard Huberti, dont nous avons
eu occasion de louer le talent si distingué, si fin, si poétique.
Un banquet, présidé par M. le représentant Hagemans, qui a
souvent plaidé devant la Chambre belge la cause de l'art et des
artistes, a réuni autour de M. Huberti et de ses deux fils une
centaine de convives, artistes et écrivains, empressés à rendre
hommage à son talent et à son caractère. Le nom du peintre,
malgré un éclatant succès au dernier Salon de Bruxelles, a été
oublié sur la liste des récompenses décernéesen cette circonstance.
Le banquet empruntait à cet oubli le caractère d'une protesta-
tion, que personne n'a soulignée, mais que tout le monde a com-
prise. Les boutonnières des convives décorés, — et ils étaient
nombreux, — s'étaient dérubannées comme par enchantement.
M.Hagemans aportéen termes excellents la santé du héros de la fête
qui a répondu par une allocution où chacun a retrouvé les
qualités de sincérité, d'émotion et d'élégance qui caractérisent
le talent du peintre et la nature même de l'homme. Le Cercle

1. On peut se procurer le nouvel ouvrage de M, Hamerton à la librairie de l'Art, 3, rue de la Chaussée-d'Antin, à Paris.
3. Voir l'Art, tome ii, pages 169, 26s.
 
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