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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Réforme de l'enseignement du dessin
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0112

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CHRONIQUE FRANÇAISE.

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divers faubourgs de Bruxelles, en dehors de toute ingérence
gouvernementale, d'excellentes écoles qui, celles-là, sont exclusi-
vement consacrées à l'enseignement du dessin. Un de nos abonnes
nous écrit que M. Edouard Reynart, le directeur si artiste des

Musées de Lille, est allé récemment visiter une de ces écoles et
est revenu émerveillé de leur organisation et des résultats obte-
nus. Il appartiendrait à un homme aussi distingué de se mettre à
la tête d'un mouvement semblable dans le département du Nord.

CHRONIQUE FRANÇAISE

L'Académie des Beaux-Arts, dans sa séance du 8 janvier, a
procédé à l'élection d'un membre titulaire dans la section de
peinture, en remplacement de Pils. Les candidats étaient, comme
on sait, MM. Bouguereau, Laugée, Bonnat, Jalabert, Boulanger,
Timbal et Landelle. Le nombre des votants était de 33. Au pre-
mier tour de scrutin, M. Bouguereau a recueilli 24 voix,M. Bon-
nat 6, M. Jalabert, 1, M. Laugée, 1, M. Timbal, 1. En consé-
quence, M. Bouguereau a été proclamé membre de l'Académie
des Beaux-Arts.

Dans la même séance, M. Mcissonier, vice-président de
Tannée dernière, est monté au fauteuil de la présidence, et, sui-
vant l'usage admis, l'Institut a nommé un vice-président qui,
l'année prochaine, passera président de droit. C'est sur M. Fran-
çois, graveur, que se sont portés les suffrages de l'Académie.

— Voici le résultat du jugement préparatoire sur esquisses,
rendu le 7 janvier à l'école des Beaux-Arts, pour le prix Achille
Leclère. Sont admis au concours définitif les numéros 5, 7, 11,

13, !7i 24, 25, 2<5, 28> 29, 3°i 33, 34, 35, 37, 38- Le jugement
des projets rendus aura lieu le samedi 6 mai. Ces projets devront
être remis à l'école des Beaux-Arts le mardi 2 mai, avant quatre
heures.

— Nous sommes en mesure de donner quelques renseigne-
ments précis sur la fondation Cressent. Un concours préalable
est ouvert pour le poëme. Les manuscrits peuvent être déposés
à la direction des Beaux-Arts, rue de Valois, 1, à partir du
Ier juin 1876 jusqu'au 1e1' juillet de la même année. Ils ne de-
vront pas porter de titre, et devront être accompagnés d'un pli
cacheté renfermant le titre du poëme, le nom, les prénoms et le
domicile de l'auteur. Sur la partie extérieure de ce pli cacheté le
concurrent inscrira une ou plusieurs initiales qui ne seront pas
celles de ses noms ainsi que l'indication de la localité où l'on
devra lui adresser poste restante, aux initiales précitées, l'accusé
de réception de son envoi. —Après le jugement, le poëme cou-
ronné sera remis à tout compositeur qui en fera la demande,
toutefois (et c'est sur ce point que le programme est obscur) le
musicien n'est pas obligé de travailler sur le livret couronné, il
peut prendre tel poëme qui lui conviendra, mais, dans ce cas, il
a deux chances contre lui, puisqu'il faut à la fois que son livret
et que sa musique soient supérieurs au livret choisi par le jury et
à la partition faite sur ce livret. L'auteur du poëme choisi dans le
concours préalable recevra d'abord une prime de 1,000 francs.
Si la partition couronnée a été écrite sur le poëme choisi dans le
concours préalable l'auteur des paroles ayant déjà reçu une
prime de 1,000 francs recevra un supplément de 1500 francs;
le compositeur recevra de son côté la prime entière de 2,500 fr.

Un délai de dix mois à partir du jugement des livrets est
laissé aux compositeurs pour écrire leurs partitions.

— L'exposition des œuvres offertes par les artistes pour
être vendues au profit des inondés du Midi, comme nous l'avions
annoncé, a été ouverte le 3 janvier. La petite salle du Cercle
littéraire et artistique est encombrée des œuvres offertes par les
artistes. Peu ou point de tableaux, à vrai dire, — beaucoup
d'études et d'esquisses, mais pour l'amateur, l'étude est parfois
plus intéressante que le tableau lui-même. Elle révèle l'artiste
en le montrant complètement sincère. Dans une exposition comme
celle-ci, la critique doit réserver un peu ses sévérités; la géné-
rosité, en face de laquelle elle se trouve, a tout d'abord droit à
son hommage ; parmi les exposants, je sais bien qu'il s'en trouve
quelques-uns qui ont saisi avec joie l'occasion qu leur était

offerte de voir leurs noms pour la première fois écrits dans un
catalogue d'oeuvres d'art. Leurs envois à coup sûr ne seront pas
d'un gros profit pour les inondés. Nous ne parlerons pas de ces
artistes de bonne volonté, et nous ne nous occuperons dans cette
rapide revue que des œuvres qui nous semblent particulière-
ment intéressantes.

La Tète de femme, par M. Henner, est une étude sans pré-
tention, mais une œuvre exquise. Ce visage de femme coiffée
d'une ample chevelure châtain clair s'enlève sur un fond sombre ;
la peau a de ces blancheurs transparentes, de ces éclats blonds,
qui font penser à la pulpe des camélias blancs. — Non loin, se
trouve une Etude de femme, par M. Carolus Duran. Sur un
rideau d'un bleu violet aux reflets de satin, un fin profil se des-
sine, dans un modelé délicat; la gamme générale est douce
et distinguée. — A côté du maître, il faut placer l'élève.
Mllc Louise Abbema est une artiste qui promet quoiqu'ayant
beaucoup tenu, qui a déjà trouvé, mais qui cherche encore; sa
Tète d'étude, d'une grandeur nature, est un excellent morceau
de peinture; je me rappelle une divine petite oreille; il y a de la
puissance dans ce pinceau-là. M. Mouchot a envoyé, sous le
titre de Vue d'un canal à Venise, une pochade très-juste d'effet;
la perspective s'enfuit dans l'étroit canal, au milieu de ce papillo-
tement de couleurs particulières à Venise. — Les Naufragés,
de M. Feyen Perrin, nous représentent des paysannes debout sur
un rocher qui s'avance au bord de la mer. C'est un tableau de
petite dimension et d'un effet fondu dans le gris. — La toile de
M. Bastien Lepage, un Pré; effet du matin, témoigne un peu de
la confiance que le jeune peintre a dans la valeur de ses œuvres.
C'est une ébauche à peine ébauchée, qui a une prétention à un
effet qu'on ne trouve pas. — Une bien spirituelle et bien amu-
sante étude, c'est le Planton de M. Neuville. Fier de sa grande
barbe, un sapeur est assis à califourchon sur une chaise, les bras
croisés sur le dossier, dans l'attitude et dans la résignation de
l'attente. — Non loin, remarquons une aquarelle du regretté Pils,
représentant une scène du siège. Un mobile, sur un feu qu'il
attise, fait cuire un chat dont la peau est pendue au mur. —
M. Laurens a envoyé une Etude pour la coupole de la Légion
d:honneur, de même que M . Barrias a exposé un charmant motif
de sa décoration du foyer du grand Opéra, Daphnis et Chloc.
Chloé, assise sur la verdure, écoute les mélodies de Daphnis,
qui, couché tout de son long à côté d'elle, joue de la flûte.

On connaît l'histoire du tableau que M. Bonnat destinait aux
inondés. L'artiste venait de finir de peindre une petite fille ita-
lienne, tenant une conque en cuivre de sa main droite, lorsqu'un
amateur proposa 5,000 francs de l'œuvre. M. Bonnat accepta et
envoya généreusement au comité cette somme importante. Le
tableau est exposé, mais ne figure naturellement pas au Cata-
logue.

La toile du sculpteur Falguière est bien intéressante. Une
après-midi à Cernay représente un paysage dans lequel est assis
un groupe de personnes au bord d'une mare. L'effet est très-
amusant; au point de vue des taches et de l'enveloppement des
figures dans la verdure, ce tableau présente des qualités remar-
quables. Je sais bien que le paysage est un peu fermé peut-être,
qu'il y a quelques imperfections dans le second plan, mais voilà
l'œuvre d'un véritable artiste. M. Jules Garnier dans son offrande
et son Duo interrompu nous montre comme toujours qu'il a une
très-belle collection de costumes, c'est là un avantage, mais est-ce
bien un mérite? Un peintre à qui l'on a souvent reproché son ori-
 
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