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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Guitton, Gaston: La porte du Palais Stanga de Cremone au Louvre, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0191

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LA PORTE

PALAIS STANGA DE CREMONE

AU LOUVRE

algré leur incontestable supériorité d'ensemble sur les autres Musées
d'Europe, nos collections du Louvre nous laissent encore, çà et là,
quelques motifs de regrets, quand nous y constatons l'absence de monu-
ments bien typiques de certaines époques de l'histoire des arts.

Pour ne parler que de la sculpture, au milieu d'une quantité consi-
dérable d'oeuvres d'une valeur incalculable, nous sommes quelquefois
amenés à nous attrister de ne pas trouver à suivre, depuis son origine,
et sans interruption, la tenue et la continuité des productions de cet art,
dans lequel, bien plus qu'en tout autre, cette tradition est indispensable.
Nous pouvons en France, mais en dehors de nos Musées, suivre cette étude avec les monuments
qui couvrent notre sol si riche encore, malgré le temps et les hommes.

Depuis les sculpteurs des monuments romans, sans arrêt, sans lacunes, siècle par siècle, année
par année, presque jour par jour, nous pouvons arriver jusqu'à nos sculpteurs modernes; il nous est
loisible de les étudier, les apprécier et les admirer à loisir; nos hommages leur sont acquis à tous
quand ils sont grands et leurs œuvres admirables; souvent aussi, nos études trouvent encore à profiter de
leurs défaillances et de leurs erreurs mômes. La perfection n'est pas seule un enseignement ; les hési-
tations d'un artiste de talent ou de génie, les transformations de son œuvre, nous font aussi bien souvent
comprendre les moyens et nous montrent la voie par laquelle il est arrivé au faite de sa grandeur.

Les traditions qui se^sont succédé et améliorées les unes par les autres avec la suite des temps
peuvent seules nous faire sentir que le but le plus sublime de l'art a toujours été atteint par une suite
d'intelligences humaines développant l'une après l'autre et se transmettant leur connaissance de la
nature jusqu'à ce qu'un grand génie atteigne le suprême but.

L'utilité, la nécessité d'une suite sérieuse dans nos collections sont incontestées; il faudrait que
chaque échelon gravi par nos maîtres nous laissât une trace de leurs pas et une preuve de leurs efforts.

L'éducation des artistes et des hommes de goût ne se fait qu'à cette condition, de ne négliger
aucune tradition et d'apprécier, même dans les œuvres bizarres ou incomplètes, les côtés encore
inconnus dans lesquels des indices de nouvelles voies ouvertes se révèlent avec quelque certitude.

L'ensemble de nos Musées, pour la peinture, nous permet de ne laisser que peu de vides à remplir
dans notre chronologie ; nous pouvons acquérir une connaissance assez exacte des peintres italiens
presque sans sortir de chez nous.

Tome IV. 23
 
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