L' art: revue hebdomadaire illustrée (2.1876 (Teil 1))

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beaucoup moins rare que le numéro précédent. J'en connais une
épreuve au cabinet des Estampes, une autre chez M. Eudoxe
Marcille, une autre chez M. Laperlier.

Le portrait peint (H. 6i c, L. 51 c.) a été exposé sous le
n° 1049 au Salon de 1822.

Un passage d'une lettre de Prud'hon, publiée par les Archives
des Arts, et que M. Clément croit écrite vers 1780, lettre adres-
sée au baron de Joursanvault, indique d'une manière très-positive
que l'artiste a gravé, pendant sa jeunesse, quelques pièces à Peau-
forte pour son protecteur. Voici le passage de cette lettre :
« Voulez-vous me permettre de vous dire, monsieur, que vous
me flattez un peu trop, soit au sujet du tableau que je vous ai
fait, soit à celui des gravures que y ai eu ou que j'aurai l'honneur
de vous faire. » Malheureusement, jusqu'à ce jour aucun collec-
tionneur n'a pu mettre la main sur ces pièces — peut-être tirées
à deux ou trois exemplaires — et qui ont bien pu périr.

Quelques estampes, attribuées à Prud'hon, manquent de
preuves assez probantes pour les donner avec certitude au Maître.

Une vignette sans nom de peintre et de graveur représentant

RT.

des Amours sous des palmiers et composée pour la méthode de
basse de M. de Joursanvault, serait, d'après la tradition, une
composition de Prud'hon gravée par lui-même. Cette vignette
appartient au docteur Michaud de Beaune. Une autre pièce m'a
été aimablement communiquée par M. Dusseigneur. C'est sur la
même planche deux essais à l'aqua-teinte dans le genre anglais.
L'essai de droite représente un buste de femme, l'essai de gauche,
une femme à genoux appuyée sur une cruche dans un bois. En
dépit de la mention : Prud'hon aqua Jorti mise au bas de ce der-
nier, je ne trouve rien de la main de Prud'hon dans ces deux
petites gravures. Je dirai plus, je ne reconnais pas dans ces deux
compositions le caractère du dessin du Maître.

Enfin M. Eudoxe Marcille conserve dans ses cartons une
gravure au burin d'après Poussin « un Mars désarmé par Vénus »,
que le fils de Prud'hon assurait avoir été gravé par son père.
Pour moi j'ai une certaine peine à croire que jamais Prud'hon ait
été un faiseur de tailles aussi académique que le graveur de cette
planche.

Edmond de Concourt.

ERREURS ET RECTIFICATIONS

L

— Un de nos abonnés nous demande si le double diptyque :
Jésus succombant sous la croix, donné à Martin van Heemskerk
dans la troisième édition du Catalogue du Musée royal de Bel-
gique (1869, pages [36 et suivantes) est réellement de ce maître,
dont il ne retrouve nullement dans cette œuvre les qualités
magistrales qu'il vient d'admirer au Musée municipal de Harlem.

La question ne peut être résolue que négativement ; le tableau
du Musée bruxellois est d'une extrême médiocrité ; on y cherche
en vain quoi que ce soit qui puisse justifier l'ancienne et témé-

raire attribution au célèbre fils de Jacob van Veen ; on ne voit là
pas la moindre trace de sa manière de composer, de son dessin,
de sa couleur, de son style si accentué et de son exécution si
serrée ; pas de caractère, nulle allure, rien qui sente le maître, et
Martin van Heemskerk a tous les droits à ce titre pour quiconque
l'a étudié et a admiré à Harlem, surtout dans cette superbe page
généreusement cédée au Musée par M. Six van Hillegom qui
l'avait sauvée du vandalisme de l'administration communale de
Delft, lorsque, enlevée de l'hôtel de ville de cette cité, elle y fut
vendue publiquement pour six cents florins des Pays-Bas!

(Sera continué.)

CHRONIQUE

— Par décret du 9 février, rendu sur la proposition du
ministre de l'instruction publique, des cultes et des beaux-arts,
ont été nommés dans l'ordre national de la Légion d'hon-
neur :

M. Dubouché, conservateur du Musée de Limoges, fondateur
du Musée de céramique dans cette ville; — M. Leloir, peintre,
médaillé, aux expositions de 1864, 1868 et 1870; —M. Dcla-
planche,'sculpteur, médaillé aux expositions de 1864, 1868
et 1870; — M. Coquart, architecte, auteur des tombeaux des
généraux Lecomte et Clément Thomas.

— Nos lecteurs apprendront certainement avec plaisir que le
Conseil municipal de Limoges vient de décider qu'à l'avenir le
Musée de céramique portera Je nom de notre honorable collabo-
rateur, M. Dubouché, qui l'a fondé.

— L'Académie des Beaux-Arts vient de fixer ainsi qu'il suit
la marche de ses travaux pour les concours des prix de Rome
pour l'année 1876 :

Section du peinture : Jugement du premier essai, le
1" avril; des deux essais, le 19 avril; jugement définitif,
19 juillet.

Section de sculpture : Jugement du premier essai, le 8 avril;
des deux essais, le ier mai ; jugement définitif, le 31 juillet.

Section d'architecture : Jugement du premier essai, le
15 mars; du deuxième essai, le 18 mai; jugement définitif,
le 5 août.

Section de gravure : Jugement du concours d'essai, le
25 mars ; jugement définitif, le 29 juillet.

Section de musique : Jugement du concours d'essai, le 20 mai ;

FRANÇAISE
>

jugement des candidats, le 26 mai; jugement définitif, le
ier juillet.

— Voici les résultats du concours semestriel d'architecture
de l'Ecole des Beaux-Arts :

Rendu de 1" classe. — Médailles : MM Cléret, élève de
M. André; Galeron, élève de MM. Vaudoyer et Coquart.

Quatre secondes médailles à MM. Hénart, élève de M. Hénart;
Davrillé, élève de AL Daumet; Gauthier, élève de M. Coquart;
Bernard (Joseph), élève de M. Questel-Pascal.

Le concours était tellement brillant que le jury s'est trouvé
dans la nécessité de décerner, en outre, dix-sept mentions hono-
rables.

Sur esquisse.— Médailles : MM. Cléret, élève de M. André;
Douillet, élève de M. Guadet; Fauconnier, élève de M. André.

Cinq secondes médailles ont été décernées à MM. Bunel,
élève de M. Vaudremer; Chancel (Abel), élève de M. Moyaux ;
Boussi, élève de M. Guénepin; Larche, élève de M. Guadet; Le-
maire, élève de M. Coquart.

— Le ministre de l'.instruction publique, des cultes et des
beaux-arts a décidé la publication d'un ouvrage destiné à tenir
une place importante parmi les livres d'archéologie mis par le
Gouvernement français à la disposition des savants pour fournir
à leurs études de précieux et nombreux documents. Il s'agit d'un
recueil qui comprendra l'ensemble de la numismatique gau-
loise.

L'ouvrage projeté se composera de deux parties. La première
sera le catalogue raisonné et méthodique de la collection des mon-
naies gauloises du cabinet de France, à la Bibliothèque nationale.