Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

DOI Heft:
Chronique étrangère
DOI Heft:
Nécrologie
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0051

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext


L'ART.

les gens de quelque valeur apprécient hautement l'esprit, le cœur
et le talent. Il fait bien de l'honneur aux « hacks » de la basse
presse anglaise en se défendant contre leurs attaques. Quand on
est Ruskin, on ne devrait pas prêter la moindre attention à ces
clabauderies. « Bien faire et laisser dire » est une devise que
nous prendrons la liberté de recommander au savant critique. On
jurerait qu'elle a été inventée exprès pour lui.

Grèce. — Un correspondant de Y Academy, M. J. P. Mahaffy,
envoie à ce journal quelques renseignements intéressants sur le
fameux lion de Chéronée. Ce monument commémoratif de la
bataille gagnée par Philippe de Macédoine contre les troupes de
Thèbes et d'Athènes (338 avant J.-C), hommage rendu au cou-
rage des vaincus, est dans un pitoyable état, et cependant
M. Mahaffy estime qu'il faudrait peu de chose pour le restaurer.
Elevé sur une montagne, il est maintenant en ruines au fond
d'une sorte de cavité. Il fut mis en pièces, il y a environ un
siècle, par des brigands grecs qui espéraient y trouver quelque
trésor, mais les fragments sont tous de grande dimension, et
il serait possible de les rajuster sur place. La pierre est d'un
gris bleuâtre. La tête est renversée, mais il y a moyen de la voir,
et l'on admire l'art du sculpteur qui a exprimé sur la face du
lion la rage et la douleur sans trop s'écarter de cette sobriété, de
cette dignité qui caractérisent les chefs-d'œuvre de la sculpture
grecque. Il semble qu'aucun fragment n'ait été perdu, et, d'après
M. Mahaffy, quelques livres sterling suffiraient à la restauration
du monument. Malheureusement l'emplacement est trop éloigné
des routes battues pour que beaucoup de gens puissent le visiter,
mais la photographie aurait bientôt fait de populariser cette
relique sculpturale aussi intéressante au point de vue de l'art
qu'au point de vue de l'histoire.

Italie. — On sait comment l'Angleterre a su changer en un
éclatant triomphe l'échec si complet que lui fit subir, sous le rap-
port du goût, l'Exposition universelle de 1851. Les Italiens ne
laissent échapper aucune occasion de démontrer pratiquement
combien ils apprécient cet intelligent exemple; les applications de
l'art à l'industrie sont l'objet de leurs constantes préoccupations;
des concours spéciaux, des exhibitions locales s'y organisent
presque sans interruption par le seul fait de l'initiative privée.
C'est ainsi que la Société des Tapissiers de Florence vient de
mettre à l'étude l'organisation d'une prochaine exposition de |
tout ce qui a rapport à la tapisserie et à l'ameublement.

Le conseil d'administration, qui est présidé par M. G. S. Te-

deschi, a nommé une commission directrice de cette exposition
avec le comte Canevaro pour président et M. Tedeschi pour
vice-président.

— Le Musée Etrusque de Florence, qui est exclusivement dû
à l'initiative de M. le commandeur Aurelio Gotti, de M. Ga-
murrini et de M. le marquis Carlo Strozzi, vient de s'enrichir
d'une nouvelle salle. L'infatigable Directeur général des Musées
florentins s'occupe de l'organisation de trois ou quatre nouvelles
salles aux Offices ; elles sont destinées à recevoir quelques fort
beaux tableaux provenant de couvents supprimés, entre autres
deux Botticelli et un Léonard. On espère pouvoir inaugurer ces
brillantes annexes dans le courant du mois d'avril.

— MM. Alinari frères, les photographes si artistes de la Via
Naiionale, à Florence, continuent, avec un succès toujours crois-
sant, leurs superbes reproductions des chefs-d'œuvre de la Renais-
sance. C'est ainsi qu'ils viennent de publier le mausolée de Gio-
vanni et Pietro dei Medici, d'Andréa Verrocchio, qui se trouve
à San Lorenjo, et les deux chaires de la même église dont Dona-
tello a composé les bas-reliefs en bronze, ainsi que toute la
fameuse série de fresques dont Domenico Ghirlandajo, le maître
de Michel-Ange, a orné le chœur de l'église de Santa Maria
Novella.

C'est à MM. Alinari que M. John Ruskin, le célèbre cri-
tique anglais, a commandé l'an dernier la reproduction des
fresques de Sandro Botticelli de la chapelle Sixtine.

On leur doit aussi la récente publication d'un chef-d'œuvre
d'Hugo van der Goes, le triptyque de ce maître conservé dans la
galerie de l'hôpital de Santa Maria Nuova et le magnifique haut-
relief, la Madone du Verrocchio, qui fait partie de la même col-
lection.

— M. Gamurrini ayant quitté Florence pour Rome, où le
gouvernement a nommé ce savant éminent à d'importantes fonc-
tions, c'est M. le comte Giancarlo Conestabile, le célèbre archéo-
logue et professeur à l'Université de Pérouse, qui vient d'être
appelé à remplacer, au Musée Etrusque et Egyptien, M. Gamur-
rini.

— Le chevalier A. Sieri Pepoli a légué à la ville de Trapani
sa collection archéologique comprenant 3,000 objets d'antiquités,
à la condition qu'elle soit conservée à part, et en stipulant le
retour aux héritiers si l'on faisait mine de l'annexer à un autre
musée.

NECROLOGIE

Les journaux allemands annoncent la mort du sculp-
teur autrichien Thomas Greinwald, auteur des statues du
pont Sainte-Elisabeth et de l'Arsenal impérial à Vienne. Il
n'y a pas bien longtemps qu'il avait achevé un relief en
marbre, représentant la Réconciliation de sainte Elisabeth
et de son époux.

— M. Alexandre Colin, peintre assez distingué, est
mort le 23 novembre à Paris, à l'âge de soixante-dix-sept
ans. Il s'était fait connaître par un tableau, Christophe
Colomb découvrant l'Amérique, qui est placé au Musée du
Luxembourg.

— M""' Mary Harrison, membre dès le début de la nou-
velle Société des Aquarellistes {the New Society of Painters in
natcrcolours.maintenant appelé the Institute); vient de mourir
à l'âge de quatre-vingt-sept ans. Ses tableaux de fleurs, dont
les premiers furent exécutés il y a quelque soixante ans, ont

été très-recherchés, et marquèrent un progrès constant. Ses
envois annuels à l'exposition de la Société consistaient sur-
tout en fleurs des champs, pris sur nature et sur pied. Le
25 novembre, s'étant assurée que ses tableaux pour l'expo-
sition qui vient de s'ouvrir avaient été expédiés, elle s'est
éteinte tranquillement sans souffrance, après une vie de
labeur, ayant eu, à un moment de sa carrière, une famille de
douze enfants à soutenir.

— M. Arthur Boyd Houghton, un des associés les plus
distingués de la Société des Aquarellistes, et très-connu
comme dessinateur et illustrateur de livres, est mort le
23 novembre, à l'âge de trente-neuf ans. Parmi ses illustra-
tions d'œuvres populaires, on cite surtout les Mille et une
Nuits. M. Houghton a plusieurs fois exposé à la Royal
Academy. où il envoyait, en 1860, un Pécheur, et, en 1870,
son tableau représentant Saint Jean-Baptiste devant Hérode.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
Annotationen