L'A
RT.
Leeuwarden et de la Frise. Il a consacré un chapitre à l'art et a
réuni plusieurs notices intéressantes sur les artistes frisons.
L'une de ces notices regarde Hobbema, au sujet duquel M. Ee-
khoff a trouvé une particularité remarquable. On savait, par les
recherches de M. Scheltema, l'archiviste d'Amsterdam, que
Meyndert Hobbema, peintre d'Amsterdam, âgé de 30 ans, assisté
de Jacob Ruysdael, « se maria le 22 octobre 1668 avec Aeltje
Vink, de Gotinchem. » Donc, Hobbema naquit en 1638. Mais
où? M. EekhofF pense qu'il naquit à Leeuwarden; i° parce que
la famille des Hobbema est une famille frisonne qui a résidé
jusqu'à nos jours à Leeuwarden; 20 parce qu'il a trouvé, dans
le registre des mariages de l'église protestante à Leeuwarden, un
Arcnt Hobbema, officier sous les ordres du capitaine Boudewyn
van Loo, qui épousa Reinuke Jans, en septembre 1637. Comme
Meyndert naquit l'année suivante, c'est une hypothèse très-vrai-
semblable que ce furent là ses parents. Nous pouvons l'admettre
jusqu'à preuve contraire.
Suisse. — M. H. Goerg et M. Cherbuliez, libraires à
Genève, ont fait paraître le second volume du Catalogue du
Musée Fol. Il est consacré aux Antiquités : Glyptique et verrerie.
que M. Walther Fol, le fondateur de ce beau Musée dont il a
si généreusement fait don à la ville de Genève, décrit avec
un savoir profond et la plus attachante autorité. Quinze belles
planches chromolithographiques, tirées avec une extrême habi-
leté dans l'établissement de MM. Cleman et Belli, à Rome,
où habite M. Fol, accompagnent cet élégant volume, qui fait
honneur aux presses des imprimeurs génevois, Rumboz et Schu-
chardt.
— Un autre ouvrage considérable est édité aux frais de la
ville de Genève, en l'honneur du même musée, chez H. Georg,
à Genève, Bâle et Lyon. Il a également pour auteur M. Wahher
Fol qui le publie sous ce titre général : le Musée Fol. Etudes
d'art et d'archéologie sur VAntiquité et la Renaissance. Le pre-
mier volume, qui est accompagné de trente-et-une planches com-
prenant trois cent soixante-neuf sujets, est consacré à un Choix
d'Intailles et de Camées. Antiques, Gemmes et Pâtes.
CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT
— La semaine a été plus qu'insignifiante. Il n'y a absolument
rien qui vaille réellement la peine d'être signalé. Heureusement
que nous entrons enfin dans la période des ventes importantes,
qui débuteront le 7 février par les B-onfes, Aquarelles, Tableaux.
Cires. Terres cuites, Marbres. Plâtres, Modèles avec droit de
reproduction, dépendant de la succession de Barye. La vente du-
rera six jours, et comprendra 730 numéros, parmi lesquels
99 tableaux et études peintes, 70 aquarelles, 57 lithographies,
dessins et croquis de calques, plus de 200 bronzes en fort belles
épreuves, etc., etc.
M. Charles Pillet prépare un fort beau catalogue illustré
de la collection de M. Lechevalier de Lippmann, de Vienne.
Les eaux-fortes sont confiées à M. W. Unger, qui est établi à
Vienne, et à plusieurs des plus habiles graveurs français.
Nous aurons bientôt l'occasion de revenir sur les œuvres de
ces derniers, qui reproduisent un superbe Van der Cappelle,
un Emmanuel de Witte de premier ordre, et un puissant et
poétique Ruysdael. Nous reparlerons également des planches
de M. \V. Unger, en examinant les principaux tableaux de la
collection.
Nous aurons aussi prochainement à appeler l'attention sur la
collection formée avec tant de goût par M. Paul Tesse, dont le
magnifique Tiepolo — la Cène — est à la gravure, ainsi qu'un
très-beau Troyon, et la Léda} de Gustave Moreau.
NÉCROLOGIE
— FrédérickLemaître vient de mourir à l'âge de soixante-
seize ans. Il avait depuis longtemps abandonné la scène, non
sans regret. Il avait essayé d'y reparaître à plusieurs reprises
dans ces dernières années, mais il n'avait plus la force phy-
sique nécessaire pour rendre ses rôles comme il les compre-
nait.
Par le lyrisme, par l'élan, par la puissance de l'expres-
sion et l'ampleur de son jeu, Frédérick Lemaître a écé certai-
nement le plus grand acteur de ce siècle. Il est venu à point
pour soutenir les grandes luttes du drame, et son nom reste
attaché pour jamais à celui de Victor Hugo. Il a créé plu-
sieurs types, dont le plus connu est celui de Robert Macaire.
Il n'a pas abordé le Théâtre-Français. Il est douteux que sa
nature exubérante eût pu se renfermer dans les limites un
peu étroites de la tragédie classique.
— Le 22 janvier est mort à Edimbourg le président de
l'Académie des Beaux-Arts d'Ecosse, sir George Harvey.
L'Athenatum esquisse en ces termes la biographie de cet
artiste très-populaire en son pays :
« George Harvey est né prés de Stirling en 1805 ou 1806.
A dix-huit ans, poussé par un goût très-décidé pour la pein-
ture, qu'il avait cultivée dans ses heures de loisir, il quitte
une librairie où il était en apprentissage à Stirling, part pour
Edimbourg et entre à l'école d'art de cette ville, malheureu-
sement sous l'influence de la dernière manière un peu lâchée
de Wilkie... L'établissement de l'Académie écossaise en 1826,
mit bientôt Harvey très en vue. Elu académicien en 1829,
membre actif et distingué de la Société, il en devint bientôt
le président. Il a produit un grand nombre de tableaux de
genre, peintures romantiques, généralement habiles, d'une
certaine sentimentalité de conception, d'une remarquable
spontanéité de dessin. Son tableau le plus célèbre est la
Première lecture de la Bible dans la Crypte de saint Paul,
daté de 1847 et gravé. Sa meilleure œuvre, et de beau-
coup à notre avis, est les Bulles de savon, « Children
« blon ing bubbles in the old Grey Friars churchyard, Edin-
« burgh. »
— Le 7 janvier est mort à Berlin, le Dr O. F. Gruppe,
secrétaire perpétuel de l'Académie royale des Beaux-Arts
depuis 1863, etprofesseur à la Faculté de philosophie depuis
1844. Philosophe, poète, archéologue, M. Gruppe s'était
beaucoup occupé de critique d'art.
ERRATA. — Le fleuron qui se trouve à la page 125 est de Zecman. — La tapisserie, dont nous avons donné la gravure hors texte dans le précédent numéro,
qui représente Vertumne présidant à la récolte des vergers, se trouve non pas au Musée, mais au Palais de Madrid.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
RT.
Leeuwarden et de la Frise. Il a consacré un chapitre à l'art et a
réuni plusieurs notices intéressantes sur les artistes frisons.
L'une de ces notices regarde Hobbema, au sujet duquel M. Ee-
khoff a trouvé une particularité remarquable. On savait, par les
recherches de M. Scheltema, l'archiviste d'Amsterdam, que
Meyndert Hobbema, peintre d'Amsterdam, âgé de 30 ans, assisté
de Jacob Ruysdael, « se maria le 22 octobre 1668 avec Aeltje
Vink, de Gotinchem. » Donc, Hobbema naquit en 1638. Mais
où? M. EekhofF pense qu'il naquit à Leeuwarden; i° parce que
la famille des Hobbema est une famille frisonne qui a résidé
jusqu'à nos jours à Leeuwarden; 20 parce qu'il a trouvé, dans
le registre des mariages de l'église protestante à Leeuwarden, un
Arcnt Hobbema, officier sous les ordres du capitaine Boudewyn
van Loo, qui épousa Reinuke Jans, en septembre 1637. Comme
Meyndert naquit l'année suivante, c'est une hypothèse très-vrai-
semblable que ce furent là ses parents. Nous pouvons l'admettre
jusqu'à preuve contraire.
Suisse. — M. H. Goerg et M. Cherbuliez, libraires à
Genève, ont fait paraître le second volume du Catalogue du
Musée Fol. Il est consacré aux Antiquités : Glyptique et verrerie.
que M. Walther Fol, le fondateur de ce beau Musée dont il a
si généreusement fait don à la ville de Genève, décrit avec
un savoir profond et la plus attachante autorité. Quinze belles
planches chromolithographiques, tirées avec une extrême habi-
leté dans l'établissement de MM. Cleman et Belli, à Rome,
où habite M. Fol, accompagnent cet élégant volume, qui fait
honneur aux presses des imprimeurs génevois, Rumboz et Schu-
chardt.
— Un autre ouvrage considérable est édité aux frais de la
ville de Genève, en l'honneur du même musée, chez H. Georg,
à Genève, Bâle et Lyon. Il a également pour auteur M. Wahher
Fol qui le publie sous ce titre général : le Musée Fol. Etudes
d'art et d'archéologie sur VAntiquité et la Renaissance. Le pre-
mier volume, qui est accompagné de trente-et-une planches com-
prenant trois cent soixante-neuf sujets, est consacré à un Choix
d'Intailles et de Camées. Antiques, Gemmes et Pâtes.
CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT
— La semaine a été plus qu'insignifiante. Il n'y a absolument
rien qui vaille réellement la peine d'être signalé. Heureusement
que nous entrons enfin dans la période des ventes importantes,
qui débuteront le 7 février par les B-onfes, Aquarelles, Tableaux.
Cires. Terres cuites, Marbres. Plâtres, Modèles avec droit de
reproduction, dépendant de la succession de Barye. La vente du-
rera six jours, et comprendra 730 numéros, parmi lesquels
99 tableaux et études peintes, 70 aquarelles, 57 lithographies,
dessins et croquis de calques, plus de 200 bronzes en fort belles
épreuves, etc., etc.
M. Charles Pillet prépare un fort beau catalogue illustré
de la collection de M. Lechevalier de Lippmann, de Vienne.
Les eaux-fortes sont confiées à M. W. Unger, qui est établi à
Vienne, et à plusieurs des plus habiles graveurs français.
Nous aurons bientôt l'occasion de revenir sur les œuvres de
ces derniers, qui reproduisent un superbe Van der Cappelle,
un Emmanuel de Witte de premier ordre, et un puissant et
poétique Ruysdael. Nous reparlerons également des planches
de M. \V. Unger, en examinant les principaux tableaux de la
collection.
Nous aurons aussi prochainement à appeler l'attention sur la
collection formée avec tant de goût par M. Paul Tesse, dont le
magnifique Tiepolo — la Cène — est à la gravure, ainsi qu'un
très-beau Troyon, et la Léda} de Gustave Moreau.
NÉCROLOGIE
— FrédérickLemaître vient de mourir à l'âge de soixante-
seize ans. Il avait depuis longtemps abandonné la scène, non
sans regret. Il avait essayé d'y reparaître à plusieurs reprises
dans ces dernières années, mais il n'avait plus la force phy-
sique nécessaire pour rendre ses rôles comme il les compre-
nait.
Par le lyrisme, par l'élan, par la puissance de l'expres-
sion et l'ampleur de son jeu, Frédérick Lemaître a écé certai-
nement le plus grand acteur de ce siècle. Il est venu à point
pour soutenir les grandes luttes du drame, et son nom reste
attaché pour jamais à celui de Victor Hugo. Il a créé plu-
sieurs types, dont le plus connu est celui de Robert Macaire.
Il n'a pas abordé le Théâtre-Français. Il est douteux que sa
nature exubérante eût pu se renfermer dans les limites un
peu étroites de la tragédie classique.
— Le 22 janvier est mort à Edimbourg le président de
l'Académie des Beaux-Arts d'Ecosse, sir George Harvey.
L'Athenatum esquisse en ces termes la biographie de cet
artiste très-populaire en son pays :
« George Harvey est né prés de Stirling en 1805 ou 1806.
A dix-huit ans, poussé par un goût très-décidé pour la pein-
ture, qu'il avait cultivée dans ses heures de loisir, il quitte
une librairie où il était en apprentissage à Stirling, part pour
Edimbourg et entre à l'école d'art de cette ville, malheureu-
sement sous l'influence de la dernière manière un peu lâchée
de Wilkie... L'établissement de l'Académie écossaise en 1826,
mit bientôt Harvey très en vue. Elu académicien en 1829,
membre actif et distingué de la Société, il en devint bientôt
le président. Il a produit un grand nombre de tableaux de
genre, peintures romantiques, généralement habiles, d'une
certaine sentimentalité de conception, d'une remarquable
spontanéité de dessin. Son tableau le plus célèbre est la
Première lecture de la Bible dans la Crypte de saint Paul,
daté de 1847 et gravé. Sa meilleure œuvre, et de beau-
coup à notre avis, est les Bulles de savon, « Children
« blon ing bubbles in the old Grey Friars churchyard, Edin-
« burgh. »
— Le 7 janvier est mort à Berlin, le Dr O. F. Gruppe,
secrétaire perpétuel de l'Académie royale des Beaux-Arts
depuis 1863, etprofesseur à la Faculté de philosophie depuis
1844. Philosophe, poète, archéologue, M. Gruppe s'était
beaucoup occupé de critique d'art.
ERRATA. — Le fleuron qui se trouve à la page 125 est de Zecman. — La tapisserie, dont nous avons donné la gravure hors texte dans le précédent numéro,
qui représente Vertumne présidant à la récolte des vergers, se trouve non pas au Musée, mais au Palais de Madrid.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.