Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

DOI Artikel:
Hutchinson, George: Courrier des États-Unis
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0136

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
COURRIER DES ÉTATS-UNIS.

111

de vases, est désignée pour recevoir des statues. Les corniches,
les attiques et les chapiteaux sont partout très-ornementés.

Les murs des côtés est et ouest de l'édifice embrassent les
pavillons et les murs des galeries de peinture, et sont rehaussés
par cinq niches désignées pour abriter des statues ; la frise est
richement décorée.

L'arrière, ou la façade nord, est du même caractère que la
façade principale; mais en place de l'arcade est une série de
fenêtres cintrées au nombre de douze, avec une entrée au centre;
en tout treize ouvertures, en une ligne non interrompue, s'éten-
dant sur toute la longueur de l'édifice ; entre les pavillons est
placé le grand balcon, promenade de 275 pieds de longueur sur
45 de large, élevée de 40 pieds au-dessus du sol, et regardant
dans la direction du nord le vaste panorama du Parc-Fairmont.

L'entrée principale ouvre sur un hall de 82 pieds de lon-
gueur sur 60 de largeur et 53 de hauteur, décoré dans le style
de la Renaissance moderne; sur le côté opposé de cette salle,
trois passages, chacun de 16 pieds de large sur 25 de haut,
ouvrent sur le hall central, qui a 83 pieds carrés, le plafond
du dôme le dominant à une hauteur de 80 pieds.

A ses côtés est et ouest s'étendent les galeries, chacune de
98 pieds de longueur sur 48 de largeur et 35 de hauteur. Ces
galeries comportent des divisions temporaires pour l'exposition
plus avantageuse des peintures. Le hall central et les galeries
forment un grand salon de 287 pieds de longueur et 85 pieds
de largeur, pouvant contenir huit mille personnes, à peu près
deux fois les proportions de la salle la plus grande du pays. Des
passages font communiquer les deux galeries avec deux galeries
plus petites, de 28 pieds de largeur sur 87 pieds de longueur-
Celles-ci donnent accès au nord et au sud dans des appartements
privés, qui sont joints à des pavillons ou salles, formant deux
galeries latérales de 210 pieds de longueur. Le long du côté nord
des galeries principales et du hall central, sur tout leur déve-
loppement, s'étend un corridor de 14 pieds de largeur, qui ouvre
sur sa ligne nord en une série de chambres ou salles particulières,
au nombre de treize, affectées aux études et à des expositions de
menus objets.

Toutes les galeries et le hall central sont éclairés du haut ;
les pavillons et salles d'études (studios) sont éclairés par les
côtés. Les pavillons et le hall central sont spécialement dési-
gnés pour les expositions de sculpture.

Un tableau de Raphaël. — Une des meilleures revues des
Etats-Unis, le Lippincott's Alagajine. qui s'imprime à Philadel-
phie, a publié, il y a quelque temps, une intéressante notice sur
une question qui passionne ici nos amateurs d'arc. Il s'agit de
savoir si certain tableau dont M. Hooker, le chef des importantes
maisons de banque de Rome, Florence, etc., a fait l'acquisition,
est ou n'est pas de Raphaël. M. Hooker. le banquier bien connu
de la Piazza di Spasna à Rome, est un de nos concitoyens. Aussi
la question d'authenticité, qui intrigue les artistes et les crudits,
se complique-t-elle pour nous d'un peu d'amour-propre national. A
ce point de vue le fait vous est assez indifférent, sans doute, mais
abstraction faite de tout élément chauvin, il y a là un problème
à élucider, et dont la solution est de nature à exciter la curiosité
de quiconque s'occupe d'art et d'histoire de l'art. Dans le Lip-
pincott's Magajine. un écrivain distingué, un critique compétent,
M.- T. Adolphe Trolloppe, se prononce résolument pour l'au-
thenticité du tableau. N'ayant pas vu le panneau, je ne puis
prendre parti ni pour ni contre, mais il me semble que les argu-
ments produits par M. Trolloppe méritent d'être pris en sérieuse
considération. Jugez-en :

« Le tableau, peint sur bois, a ora,45 de haut sur on,,35 de
large. Il représente la Vierge et l'enfant Jésus. La jeune mère
est debout, et le tableau la donne à mi-corps. Elle tient le Sau-
veur dans ses bras, sur lesquels il est assis dans une attitude
pleine de grâce et de beauté enfantines. La figure de la Vierge a
bien le caractère de la première manière du grand peintre, qui
subit encore si fortement l'empreinte du génie et des traits dis—

1 tinctifs de son maître le Pérugin... Il est impossible d'imaginer
une personnification plus angélique de la pureté et de l'innocence
de la jeune fille sous l'influence et l'inspiration du sentiment
religieux, mêlé aux premières et douces émotions de l'amour
maternel. Les longues tresses de cheveux d'or, entièrement éche-
velées, et peintes avec une légèreté et une transparence merveil-
leuses, tombent de chaque côté sur ses épaules, et ajoutent à la
figure une grâce inexprimable. Le divin enfant est peint aussi
d'une façon ravissante, non pas, comme chez la plupart des pein-
tres de l'époque, entièremeut nu, mais enveloppé en partie d'un
long voile d'étoffe légère, dont les plis sont supérieurement dra-
pés. Il dirige ses yeux avec un sourire serein vers les spectateurs
et lève la main droite comme pour les bénir. La première idée
qui s'offre à l'esprit des personnes habituées à examiner les
tableaux italiens de cette époque, est que le tableau de M. Hoo-
ker esc bien de la main de Raphaël. Mais des impressions sem-
blables, même kpartagées par les juges les plus compétents, ne
peuvent être acceptées comme constituant une certitude quant à
l'auteur de l'œuvre, fut-elle, comme celle-ci, conservée, par une
bonne fortune bien rare, dans sa pureté originale, sans avoir été
endommagée par des restaurations et des retouches. Tout ce qu'on
peut affirmer après l'examen de ce tableau ou de tout autre, c'est
que l'œuvre est d'une beauté exquise, et que, — si une comparai-
son des plus soigneuses avec les œuvres les plus counues de l'ar-
tiste nous permet de formuler un jugement, — elle peut avoir
été peinte par Raphaël.

« Mais lorsque le connaisseur a ainsi rendu son verdict, l'histo-
rien et l'antiquaire sont souvent en mesure, d'une façon plus ou
moins satisfaisante selon les circonstances, de reprendre la ques-
tion au poinc où on l'a laissée, ec de vérifier les présomptions
a priori du connaisseur par une évidence a posteriori d'un genre
plus positif. Ec relativement au tableau qui nous occupe il en est
ainsi à un degré des plus remarquables et des plus curieux.

« En premier lieu, nous trouvons écrit sur le revers du pan-
neau, sur lequel le tableau est peint, l'inscription suivante :

« ... fu cornperato da Isabetta da Gjbio matre di... RaJTael
« Santi... i<,-fS...per Jiorim 2^. »

Il est constaté d'une façon irréfutable que cette inscription
est positivement de la date qu'elle indique, qu'elle a été tracée au
- milieu du xvr siècle. Passavant y fait allusion de la façon
suivante dans son célèbre et savant "ouvrage sur Raphaël :

« Parmi les œuvres de la toute première jeunesse de
« Raphaël se range un petit tableau extrêmement beau in tem-
« pera. conservé au couvent de Sainte-Claire, à Urbino, et qu'on
« énumère comme existant dans une chronique de l'an 1500. On
« peut ajouter que ni Algarotti, qui désirait l'acheter pour le roi
« Frédéric de Prusse, ni un seigneur du nom de Willi, n'ont
« réussi à l'acheter. La Vierge, à mi-corps et debout, tient dans
« les bras l'enfant Jésus, qui donne des bénédictions. Dans la
» partie inférieure du tableau se trouve un paysage sur fond
« d'or. Au dos du tableau esc une inscription mentionnant que
« ce tableau a été acheté en 1548 par Isabetta de Gubbio, la
« mère de Raphaël, au prix de 25 florins. Mais c'est une grosse
» erreur que d'appeler Isabelle de Gubbio, la mère de Raphaël. »

« Ainsi parle le savane écrivain, mais c'est une erreur plus
grossière encore, que de décrire ce qu'on n'a jamais vu. Si Passa-
vant avait jamais vu la peinture, il n'aurait point dit que le pay-
sage de la partie inférieure se trouve sur fond d'or. Il aurait dit
tout simplement, comme c'est le cas, que le tableau entier est sur
fond d'or. Et s'il avait vu l'inscription au revers, il n'aurait pas
commis l'erreur de la déchiffrer, en essayant de la lire tout d'une
traite, comme si elle ne contenait pas de blancs. Jamais personne
n'a songé à écrire que Isabetta de Gubbio était la mère de
Raphaël. L'inscription se lit ainsi :

h ... a été acheté par Isabetta de Gubbio, mère de...
« Raphaël Santi ... 1548 ... pour 25 florins. «

« Les mots qui remplissaient les vides indiqués ci-dessus ne
I sont plus lisibles. La méprise de l'auteur français s'éclaircit, lors-
 
Annotationen