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Falcke, J.: Considérations sur l'histoire de l'habitation, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0078
CONSIDÉRATIONS SUR L'HISTOIRE DE L'HABITATION. 67
aux xvn6 et xvme siècles, les ornements disparaissent, il ne reste plus que des murs absolument nus,
comme on les voit aujourd'hui. Voilà pour la façade.
A l'intérieur aussi, le hall subit les mêmes transformations que dans la maison de campagne, bien
que dans les villes cette salle n'ait jamais eu l'importance qu'elle avait dans l'habitation rustique, où
les devoirs de l'hospitalité la rendaient plus nécessaires.
En résumé donc, l'habitation anglaise, comme nous l'avons montré, a pour point de départ le hall,
la salle unique de l'habitation primitive. Les développements postérieurs se font toujours au détriment
de cette salle commune, à mesure que les nouveaux bâtiments juxtaposés lui enlèvent quelque partie
de ses premières attributions. Elle diminue d'importance en raison inverse de l'importance toujours
grandissante de la vie de famille et de l'amélioration des conditions morales. Ce n'est pas toutefois
instantanément qvie ses dimensions architecturales s'amoindrissent, car elle fleurit précisément au
xve siècle. Ce n'est que peu à peu, c'est après la transformation du baron féodal en gentilhomme
moderne, après que tout l'apparat guerrier eut disparu, après que les devoirs de l'hospitalité eurent
changé de caractère, c'est alors seulement que nous voyons le hall complètement délaissé. Il n'est
plus alors qu'une simple salle où se tient le personnel domestique, une antichambre et môme, dans la
maison bourgeoise, un cabinet de petites dimensions. Il est remplacé, dans les maisons de grand
style, par le salon. Ce qui prouve que cette antichambre insignifiante, que cette sorte de vestibule est
bien le reste de l'ancien hall, c'est le nom même de « hall », qu'elle reçoit encore aujourd'hui comme
il y a quinze cents ans.
Cette simple esquisse de l'histoire de l'habitation anglaise, qu'on peut suivre ainsi pas à pas à
travers les siècles, prouve que l'habitation anglaise d'aujourd'hui n'était originairement que l'habitation
primitive des Anglo-Saxons, bien qu'elle semble n'avoir plus aucun trait d'analogie avec celle-ci. L'his-
toire en est continue, claire, simple, entière. En Hollande et dans l'Allemagne du Nord, la marche
a dû être la même. Le tout est de le prouver et de reconstruire, d'après les vestiges qui subsistent,
l'histoire des transformations successives de l'habitation dans ces pays. Ce travail n'a pas encore été
fait. 11 va sans dire que le type primitif a dû subir une infinité de modifications aussi variées que les
particularités propres à l'histoire de la civilisation de chaque peuple. On peut suivre cependant encore
aujourd'hui dans ces pays la trace de l'ancien hall, par exemple dans les anciennes maisons de com-
merce des villes maritimes de l'Ouest; Lubeck, entre autres, le possède en grand nombre.
Laissant à d'autres le soin de réunir les matériaux nécessaires pour faire cette preuve, occupons-
nous maintenant de l'habitation des peuples méridionaux.
.1. Falcke.
(La fin prochainement.)
aux xvn6 et xvme siècles, les ornements disparaissent, il ne reste plus que des murs absolument nus,
comme on les voit aujourd'hui. Voilà pour la façade.
A l'intérieur aussi, le hall subit les mêmes transformations que dans la maison de campagne, bien
que dans les villes cette salle n'ait jamais eu l'importance qu'elle avait dans l'habitation rustique, où
les devoirs de l'hospitalité la rendaient plus nécessaires.
En résumé donc, l'habitation anglaise, comme nous l'avons montré, a pour point de départ le hall,
la salle unique de l'habitation primitive. Les développements postérieurs se font toujours au détriment
de cette salle commune, à mesure que les nouveaux bâtiments juxtaposés lui enlèvent quelque partie
de ses premières attributions. Elle diminue d'importance en raison inverse de l'importance toujours
grandissante de la vie de famille et de l'amélioration des conditions morales. Ce n'est pas toutefois
instantanément qvie ses dimensions architecturales s'amoindrissent, car elle fleurit précisément au
xve siècle. Ce n'est que peu à peu, c'est après la transformation du baron féodal en gentilhomme
moderne, après que tout l'apparat guerrier eut disparu, après que les devoirs de l'hospitalité eurent
changé de caractère, c'est alors seulement que nous voyons le hall complètement délaissé. Il n'est
plus alors qu'une simple salle où se tient le personnel domestique, une antichambre et môme, dans la
maison bourgeoise, un cabinet de petites dimensions. Il est remplacé, dans les maisons de grand
style, par le salon. Ce qui prouve que cette antichambre insignifiante, que cette sorte de vestibule est
bien le reste de l'ancien hall, c'est le nom même de « hall », qu'elle reçoit encore aujourd'hui comme
il y a quinze cents ans.
Cette simple esquisse de l'histoire de l'habitation anglaise, qu'on peut suivre ainsi pas à pas à
travers les siècles, prouve que l'habitation anglaise d'aujourd'hui n'était originairement que l'habitation
primitive des Anglo-Saxons, bien qu'elle semble n'avoir plus aucun trait d'analogie avec celle-ci. L'his-
toire en est continue, claire, simple, entière. En Hollande et dans l'Allemagne du Nord, la marche
a dû être la même. Le tout est de le prouver et de reconstruire, d'après les vestiges qui subsistent,
l'histoire des transformations successives de l'habitation dans ces pays. Ce travail n'a pas encore été
fait. 11 va sans dire que le type primitif a dû subir une infinité de modifications aussi variées que les
particularités propres à l'histoire de la civilisation de chaque peuple. On peut suivre cependant encore
aujourd'hui dans ces pays la trace de l'ancien hall, par exemple dans les anciennes maisons de com-
merce des villes maritimes de l'Ouest; Lubeck, entre autres, le possède en grand nombre.
Laissant à d'autres le soin de réunir les matériaux nécessaires pour faire cette preuve, occupons-
nous maintenant de l'habitation des peuples méridionaux.
.1. Falcke.
(La fin prochainement.)