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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Hoppin, William J.: L'avenir de l'art monumental en Amérique
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Exposition de la Société des amis des arts de Pau
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0160

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CHRONIQUE

FRANÇAISE.

cipe, ec de déployer devant eux les grands triomphes des siècles
passés en sculpture et en peinture, — lorsque ce jour arrivera,
l'on trouvera que dans aucun pays du monde il n'y aura jamais eu
de circonstances plus favorables à l'éclosion de l'art monumental.

« Mais ce n'est pas assez des circonstances pour utiliser l'art
monumental, il faut en outre de grandes idées et de fortes con-
victions pour le soutenir, pour en faire quelque chose de plus
qu'un simple exercice d'habileté artistique. Examinons si ces
idées manqueront aussi à l'Amérique de l'avenir. Il est vrai que
notre histoire et notre vie sociale ne sont pas pittoresques; que
les grands événements de notre passé consistent en délibérations
et conseils, en pensées et résolutions invisibles d'hommes sages et
patriotiques, plutôt qu'en actes extérieurs et soufFrances d'hommes
braves, quoique les héros ne nous aient pas fait défaut. Il est
vrai aussi que nous manquons de ces symboles, insignes et cos-
tumes qui ajoutent de la vivacité ec du relief aux aspects exté-
rieurs de la vie européenne. Il est vrai que les matériaux pour
la peinture de genre et pour l'art mignon de la décoration des
salons et des boudoirs sont clair-semés. Mais pour le grand
art, pour l'arc monumental, pour Fart de Bramante et de Michel-
Ange , jamais nation a-t-elle eu sa vie extérieure inspirée par
d'aussi grandes idées et images, d'aussi sérieuses convictions,
d'aussi profondes croyances, qui peuvent sembler ternes et à
moitié éteintes sous les rudes nécessités des occupations ordi-
naires , mais qui, si l'on tisonne les cendres, s'enflamment d'un
éclat inattendu, éclaircies et terrifiées par le souffle mourant des
héros ec des marcyrs? Où, parmi couces les nations européennes
et tous les âges du monde, y a-t-il eu des idées plus grandes
que celles que l'Américain associe à son amour de la patrie ; —
l'idée de l'espace, qui embrasse la moitié du monde; l'idée de la

force, qui s'appuie sur la large et immuable base de la souverai-
neté du peuple ; l'idée du progrès, dont la marche irrésistible
n'est arrêtée par aucune barrière matérielle; l'idée de la justice,
qui ne recule devant aucun sacrifice pour maintenir les droits du
plus faible et du plus pauvre; l'idée de la richesse, qui réunit
dans ses entrepôts tous les trésors de la terre entière ; l'idée de la
charité, qui ouvre les bras aux déshérités de couces les nacions ;
ec finalemenc l'idée de la paix, pour laquelle chaque guerre ec
chaque conflic n'a écé qu'un précurseur ec une garancie, ec qui,
aussi universelle que le soleil par quelque jour serein de L'été,
baigne le concinenc encier dans sa splendeur échérée.

« Telles sonc quelques-unes des grandes pensées qui doivenc
guider l'arc monumencal en Amérique. Avons-nous la puissance
de les incarner dans nocre archiceccure, nocre sculpcure ec nocre
peincure; de leur donner une forme visible comme les arcisces
des siècles passés l'onc faic pour les grandes idées de leur époque,
comme Phidias a . faic sur le froncon du Parchénon ; comme les
Romains dans la vasce enceince du Colisée; comme les moines
pieux du moyen âge, avec la flèche de la cachédrale d'Anvers ec
la grande rosace, qui réflèce la lumière étincelantc du Paradis à
travers la nef de Reims ; comme Buonarroti l'a fait lorsqu'il a
évoqué d'un monde inconnu les effrayantes formes des Prophètes
et des Sibylles qui abaissent leurs regards du haut du plafond de
la chapelle Sixcine? Aurons-nous le génie et l'habileté d'enchâsser
aussi les grandes idées de l'Amérique à venir dans les formes im-
périssables de l'art monumental ?

« Espérons, malgré les doutes et les obscurités de la situation
actuelle, que le Ciel nous accordera, dans un âge futur, cette gloire
suprême.

« William J. Hoppin. »

EXPOSITION

de la

SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS DE PAU

Le succès avait écé crès-grand l'an dernier; il esc cecte fois
plus complec encore. Le cacalogue ne comprend pas moins de
353 numéros, donc 340 pour la peincure ec 13 pour la sculpcure.
Nous trouvons parmi les exposancs les noms de MM. Appian,
Armand-Dumaresq, Barrias, Baudic, Boudin, Bresc, Brissoc de
Warville, Clairin, Eugène Claude, Guscave Colin, Cormon,
Coroc, Courbée, Daliphard, Daubigny, César de Cock, Defaux,
Biaise Desgoffe, Viccor Dupré, Français, Armand Gaucier, Mar-
cellin, de Groiseilliez, Guillaumec, Harpignies, Hédouin, Jules
Hereau, Jongkind, Laposcolec, Lépine, Manet, Philippoteaux,

Pils, Protais, Renoir, Ribot, Teyssonnières, Vayson, Worms ec
Yon. Si l'on y ajouce le crès-incéressanc concingenc de Mlles Ab-
bema, Beernaerc, Bourges, Berche Morisoc ec Townsend ec de
M""'* Anselma, Darru ec Puyroche-Wagner, on reconnaîcra
que peu d'exposicions de province sonc aussi heureusemenc parca-
gées ; aussi les acquisicions s'annoncenc-elles plus nombreuses
encore qu'en 1875, ec témoignent-elles de la féconde influence de
la Sociécé des Amis des Arts de Pau dont tous les membres delà
Commission administrative rivalisenc de zèle pour ajoucer chaque
année un nouvel accraic à ces solennicis arcisciques.

CHRONIQUE FRANÇAISE

— On organise au Musée du Louvre deux nouvelles salles qui
seronc consacrées à la Sculpcure Moderne ; elles s'écendronc de
la Salle de Chaudec à la Chalcographie.

— Voici une bonne nouvelle qui va combler d'aise cous les
bibliophiles ec cous les admiraceurs du génie de Molière. On saie à
quel poinc sonc précieuses les archives de la Comédie-Française;
encre cane de richesses l'une des plus enviables esc cercainemenc le
Registre de La Grange. La publicacion en a écé décidée ec esc
aujourd'hui un faic accompli. Pour elle M. Jules Claye s'esc décidé
à se faire édiceur, excellence résolucion qu'il eûc dû prendre depuis
longtemps. Nous ne pouvons mieux faire que de cicer le prospeccus
en nous réservanc de revenir sur cec ouvrage qui ne faic pas
moins honneur à l'éminenc cypographe qu'à la Comédie-Fran-
çaise. Nous espérons que cecce iniciacive incelligence sera suivie
d'aucres empruncs faics à ces mêmes archives dans Fincérêc de

l'histoire de Farc ec pour la plus grande sacisfaccion de cous les
amis de la maison de Molière.

« Le Registre de La Grange, on le saie aujourd'hui par couces
les récences publicacions sur Molière, qui le cicenc à l'envi comme
la source ec la garancie de leurs renseignemencs nouveaux, le
Registre de La Grange, en ce qui concerne Molière, esc le jour-
nal des représentations données à Paris, de 1659 à 1673, par la
Troupe de l'illustre comique. Des quinze registres, y compris
celui de 1658, qui représentaient la suite des spectacles, des
dépenses, des recettes du Petit-Bourbon et du Palais-Royal, trois
seulement sont parvenus jusqu'à nous, les douze autres ont dis-
paru ; mais le petit registre de La Grange y supplée. Celui qui
Fa tenu, ce registre, le camarade et l'ami de Molière, ne croyait
pas rendre ce service à l'avenir. Il ne mettaic son livre à jour
que pour lui-même. Dans ces croupes d'acceurs associés, qui se
 
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