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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Rousseau, Jean: J. B. Carpeaux, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0216

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J. B. CARPEAUX

I

arpeaux était né à Valenciennes en 1827. Quelques critiques sont
partis de là comme de son tempérament de sculpteur coloriste poul-
ie rattacher à l'école flamande.

Est-ce qu'il y aurait eu, par hasard, une sculpture flamande avant
Carpeaux ?

Voilà qui serait fait pour étonner singulièrement M. Viardot.
Galant homme et critique honnête, mais un peu expéditif, auteur
d'une série de volumes d'art un peu bâclés et qui ne semblent pas
du moins avoir été assez revus et assez corrigés, tant les erreurs ma-
térielles y abondent, M. Viardot, dans son Histoire de la Sculpture,
n'a consacré un chapitre à la sculpture flamande que pour dire qu'elle n'existait pas, ou autant vaut.
« La sculpture, écrit-t-il, a été peu cultivée dans les Flandres, et fort médiocrement. »
Et plus loin : « ... C'est à Bruges que se trouvent non-seulement les meilleures, mais les uniques
(sic) preuves que l'art de sculpter fut pratiqué dans les Flandres en môme temps que l'art de peindre. <■
Et plus loin : « Il ne m'a pas été possible de savoir à Bruges quels étaient les auteurs des tombeaux
de Charles le Téméraire et de Marie de Bourgogne. Leurs noms y sont peut-être oubliés. »

Et plus loin : « Entre cette époque des origines et notre temps je ne trouve plus rien à mentionner
pour les Flandres de ce qui mériterait d'être classé parmi les merveilles de la sculpture; et Rubens,
Van Dyck, Teniers, n'ont pas eu plus de rivaux que Rembrandt dans l'art de la statuaire. »

Nulle malveillance du reste dans cette appréciation. On sait que l'estimable critique en est inca-
pable. 11 rend, dans le même chapitre, pleine justice à des monuments de sculpture flamande,
conservés au Musée de Dijon, les Tombeaux des ducs de Bourgogne, dont il déclare les détails « com-
parables aux bas-reliefs de Ghiberti et de Jean Goujon » ; M. Viardot ajoute qu'ils pourraient bien
être les plus précieuses reliques du siècle qui précéda immédiatement la grande Renaissance. Il dit
encore de la fameuse Cheminée de Bruges qu'il « serait difficile de pousser plus loin le bon goût de
l'arrangement et la perfection du travail ». Et il décerne gracieusement, pour finir, la qualification
d'éminents à quelques statuaires belges contemporains dont il semble avoir tiré les noms à la loterie,
MM. Geefs, Fiers, Sopers, Wiener.

L'honorable critique-voyageur n'a qu'un tort, c'est d'écrire ses livres d'art sur des renseignements
d'hôtelier.

Tomï VI 26
 
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