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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Chronique étrangère
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Chronique de l'hôtel Drouot
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0375

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35o L'A

l'artiste anglais a toujours une grande prédominance et qu'elle
absorbe tout. L'artiste anglais ne sait pas s'élever au-dessus de
lui-même, se placer à un point de vue général pour voir les
choses; aussi ne cherche-t-il pas à reproduire dans ses concep-
tions ce que l'homme en général y peut voir ; mais simplement
ce que lui seul y voit. Il manque de vue d'ensemble ; il ne repro-
duit que ce qui l'a frappé.

C'est surtout dans ses études du désert que M. Haag mani-
feste son tempérament. Certes, il a parcouru les solitudes de
sable et il les aime, celui qui a signé les aquarelles suivantes :
le Danger dans le désert, tout éclatant d'une belle couleur orien-
tale ; la Terreur du désert, où il y a beaucoup à admirer ; enfin
le Bonheur dans le désert, qui est rempli d'un sentiment char-
mant et de plus en plus personnel. C'est ce qu'on peut appeler
une œuvre sentie, vécue.

Les aquarelles qui ont ensuite le plus attiré notre attention
sont : The Dom of the Rock, Jérusalem, a Alan from Berber, the
Black Bedan ee, et l'Entrée du khan à Jérusalem.

Le Chasseur tyrolien et la fille de la montagne, quoique ex-
primant les meilleures qualités de l'artiste, est un peu théâtral.
Mais l'Acropolis d'Athènes et la Vue générale de Palmyre sont
deux paysages parfaitement beaux. »

En définitive, l'exposition des œuvres de M. Haag témoigne
d'un très-grand progrès chez cet artiste. Nous avons vu ses
ouvrages de 1848 et de 1858. Avec ceux dont nous parlons ici,
ils lui assurent un rang distingué parmi les nombreux aquarel-
listes anglais.

Belgique. — Dans la dernière séance du Comité général de
l'Exposition rétrospective des arts industriels, le secrétaire
général M. Mignot-Delstanche, a exposé le but et l'organisation
de cette entreprise nouvelle, due, comme son aînée, l'exposition
contemporaine de 1874, à la seule initiative privée.

« Depuis longtemps, a-t-il dit, tous ceux que préoccupe la
gloire artistique de la patrie belge, souhaitaient un retour vers
nos traditions nationales, en matière d'art industriel. Tandis que
nos artistes peintres, pour la plupart du moins, ont su conserver
les qualités qui ont porté si loin dans le monde le renom de
l'école flamande, nos artistes industriels, au contraire, obéissant
trop complaisammer.t aux exigences de la mode, ayant eu à subir
d'ailleurs l'influence néfaste de trois dominations étrangères suc-
cessives, oublièrent les traditions du xve et du xvie siècle, et
perdirent ainsi peu à peu les caractères distinctifs qui avaient
constitué l'originalité et le mérite des œuvres denos an-
cêtres.

« Mais la Belgique, rendue à l'indépendance et maîtresse de
ses destinées, ne pouvait tarder plus longtemps à voir ses archi-
tectes et ses artistes industriels consacrer leurs efforts à renouer
les chaînes rompues de nos traditions artistiques.

« Aujourd'hui, après un trop long oubli, un mouvement
sérieux, plein de promesses et qui chaque jour s'accentue davan-
tage, nous y ramène enfin, et nous saluons avec joie ce retour au
vieux style national flamand, toujours plein de séve et de
vie.

« Pourtant, il faut bien le reconnaître, si de toutes parts nous
constatons les mêmes préoccupations, le même désir de bien

RT.

faire, les résultats cependant sont loin d'être tous égaux. A côté
d'œuvres parfaites, dignes d'être comparées aux chefs-d'œuvre
du passé, combien n'en voyons-nous pas où se lisent, comme
dans un livre ouvert, des aveux d'ignorance ! combien où se tra-
hissent les tâtonnements, la recherche pénible, l'effort infruc-
tueux !

« Pour que nos espérances deviennent une réalité, il ne suffit
donc pas d'applaudir à ce mouvement, il ne faut pas l'aban-
donner à lui-même. Il faut l'éclairer, le guider, l'instruire. Et
pour cela quel meilleur moyen que de fournir à tous nos artistes,
à nos industriels et à nos artisans, par l'organisation d'une expo-
sition rétrospective, l'occasion nécessaire de se retremper aux
sources vives de notre art national, l'occasion d'y trouver des
inspirations fécondes par l'examen et l'étude des chefs-d'œuvre
les 'plus remarquables du passé !

« Notre exposition vient donc bien à son heure ; ni trop tôt,
ni trop tard. Organisée il y a dix ans, il est probable qu'elle
n'aurait pas trouvé les esprits suffisamment préparés à ses ensei-
gnements ; de même, remise à cinq ou dix ans, elle risquerait de
ne plus rencontrer le moment favorable, nos artistes pouvant, en
l'absence d'une inspiration éclairée, s'abandonner aux écarts
d'une fantaisie trop exubérante. »

Après avoir fait ressortir l'utilité et l'opportunité de l'expo-
sition rétrospective, M. Mignot Delstanche est entré dans le
détail de son organisation. Pour réussir, l'exposition doit résoudre
trois difficultés : obtenir le concours des amateurs propriétaires
des objets qu'il faudrait réunir et exposer ; trouver un local
convenable pour abriter les trésors d'art ; enfin réunir le capital
nécessaire pour couvrir les frais.

Cette dernière difficulté est déjà résolue, et cela sans aucun
subside du gouvernement, l'exposition rétrospective s'organisant
sous les auspices et au profit de l'Association des arts industriels
qui a été fondée à la suite de l'Exposition de 1874.

Quant aux exposants, un grand nombre déjà, et des plus im-
portants, ont promis leur concours, de telle sorte que le succès
le plus complet serait dès à présent assuré, si quelques amateurs
n'avaient soulevé une opposition absolue au sujet du local choisi^
à défaut d'autres. Ce local est celui du dernier Salon de Bruxelles,
place du Petit-Sablon. Avant de s'y arrêter, la commission, vou-
lant avoir tous ses apaisements et offrir aux exposants toutes les
garanties, soumit la question aux principaux architectes de
Bruxelles, et ceux-ci, réunis en commission consultative, décla-
rèrent unanimement que, moyennant certaines conditions faciles
à remplir, ce local présenterait toutes les garanties désira-
bles.

Quelques amateurs persistant néanmoins dans leur opposition,
la commission s'adressa alors au ministre de l'intérieur pour lui
demander le Palais-Ducal. Malgré l'insuccès des premières
démarches, les membres du comité général, ne pouvant se
résoudre à sacrifier l'exposition, ont décidé de faire encore
auprès de M. le ministre de l'intérieur une suprême ten-
tative.

Les membres de la commission directrice ont été reçus par
le Roi, qui leur a promis de conférer avec le ministre de l'inté-
rieur au sujet de leur requête.

CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT

— M. le chevalier J. von Lippmann de Lissingen qui a
appris par la préface de son catalogue, — il n'est rien de tel que
de s'instruire, — que « des raisons de santé le contraignent à se
retirer en Italie, • et que « sur les cinquante-trois pièces qui
composent sa galerie, on n'en compterait pas une qui ne fût delà
plus rare valeur et de la plus scrupuleuse authenticité », M. de
Lissingen, un galant homme que son amour des tableaux avait

fait écorcher tout vif, bénit aujourd'hui Paris qui lui a permis de
« se séparer de ses maîtres chéris » moyennant la bagatelle de
468,210 fr. !... Cette étourdissante opération de sauvetage s'est
effectuée sans douleur le 16 mars, au lendemain des enchères si
molles de l'excellente vente Tesse; les prévisions pessimistes
abondaient naturellement, mais elles avaient compté sans MeChar-
les Pillet qui s'était juré de dépasser les surprises de la mémo-
 
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