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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Chronique étrangère
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0059

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48

L'ART.

Lorenzo in Lucina n'était guère riche et il ne semblait menacé
par aucun héritage.

Avec le Musée de l'art appliqué à l'industrie, la collection de
musées du Collège romain va être à peu près complète. Cette
ancienne résidence des jésuites est, en effet, devenue le musée des
musées. Il y en a partout. Le musée de l'instruction élémentaire,
nouvellement créé par M. Bonghi, n'est pas moins intéressant.
On n'en a pas assez parlé.

Il est installé au rez-de-chaussée du Collège et on peut y
parvenir par la porte qu'on aperçoit du Corso au coin du palais
Simonetti. Quand on le parcourt, on ne peut s'empêcher de
constater que l'on a résolu le problème de l'instruction facile. Et,
à notre avis, on a bien fait de le résoudre. En voyant ces
méthodes nouvelles, quelques-uns disent : De mon temps, tout
ce matériel n'existait pas, et cependant on apprenait à lire comme
aujourd'hui.

C'est vrai. Mais on peut répondre que l'instruction qu'on
donne aujourd'hui aux enfants est beaucoup plus complète que
jadis ; qu'on doit autant que possible ne pas leur faire perdre du
temps aux bagatelles de la porte, si l'on veut qu'ils aient le temps
d'étudier toutes les matières qui composent le bagage scientifique
d'un simple homme bien élevé.

Et puis, avec les anciennes méthodes, combien de choses
échappaient à l'intelligence des enfants ! Quel est l'élève, si intel-
ligent qu'on le suppose, qui ait jamais compris, par exemple, à
l'aide des anciens atlas, la théorie du mouvement de la terre, des
éclipses, du jour et de la nuit, etc. } Aucun. Il faut, générale-
ment, à la sortie de l'école, refaire son éducation à cet égard, si
l'on ne veut pas rougir, les jours d'éclipsé, devant un enfant qui
demandera une explication.

Eh bien, on construit actuellement pour les écoles de petites
machines extrêmement ingénieuses qui, du premier coup d'œil,
donnent à l'enfant une idée de la machine céleste. On tourne une
manivelle et voilà la terre qui se met en mouvement, la lune qui
accomplit son orbite elliptique ; une bougie placée devant un
réflecteur éclaire la terre; cette bougie est le soleil. Quelques
tours de manivelle, quelques explications verbales, et l'enfant en
sait bientôt aussi long que le père Secchi sur l'astronomie élémen-
taire. Des heures d'explications données d'après le vieux système
ne lui en apprendront pas autant qu'un quart d'heure de démons-
tration avec cet ingénieux joujou.

Parmi les autres choses curieuses, il faut noter aussi une
sorte d'armoire de fabrication française qui contient dans ses
flancs tout l'enseignement élémentaire. L'enfant ne saisit, ne com-
prend que ce qu'il voit, que ce qu'il touche.

Partant de ce principe, comment voulez-vous qu'un pauvre
gamin vous comprenne lorsque vous lui dites : Un carré est la
seconde puissance d'un nombre, on trouve la surface d'un carré
en multipliant par lui-même le nombre qui exprime la longueur
de son côté.

Ces mots dansent dans la tête de l'enfant; il ne comprend
rien. Alors, on lui fait apprendre par cœur la définition donnée,
et on passe à la définition suivante : Le cube est le produit d'un
nombre élevé à sa troisième puissance.

Naturellement, il ne comprend pas davantage. Mais où sa
tête se perd, c'est quand vous essayez de lui faire comprendre
qu'un mètre carré a dix mille centimètres carrés et qu'un mètre
cube a un million de centimètres cubes. Ce saut de dix mille à
un million le renverse.

Eh bien! tout cela est très-simple, si vous prenez la peine de
le lui faire toucher du doigt. Et les machines de l'armoire sont
faites pour cela. D'autres machines lui enseignent la numération
sans qu'il s'en aperçoive ; d'autres encore le mettent à même
d'apprendre à lire en peu de leçons. Tous les ustensiles consti-
tuant l'arsenal du système métrique lui font comprendre la sim-
plicité de ce système et son application, car il a vu ces ustensiles
chez les marchands.

Autre ustensile pédagogique bien intéressant. C'est une boîte
élégante contenant des échantillons de la plus grande partie des
matières premières, avec des échantillons des objets manufacturés
que l'on obtient avec ces matières. Je passe beaucoup de choses,
les cartes sans nombre, les figures géométriques en laiton, bien
plus compréhensibles que celles tracées sur le tableau. Il y a
aussi dans ce musée des spécimens nombreux de matériel d'école,
et ce n'est pas là un des côtés les moins intéressants de la ques-
tion scolaire, car il ne s'agit pas seulement d'instruire les enfants,
il importe que, sous prétexte de développer leur cerveau, on ne
les condamne pas au rachitisme, qu'on ne cultive pas chez eux les
déviations de la colonne vertébrale. Or, avec les bancs et le
matériel des anciennes écoles, c'est généralement le résultat qu'on
obtenait.

Pays-Bas. — L'éditeur si artiste du Kunskrouyk, dont notre
collaborateur, M. C.Vosmaer, est le rédacteur en chef, M. Sijthoff,
de Leyde, à qui l'on doit les superbes publications de l'œuvre de
Fram Hais, gravées à l'eau-forte par W. Unger, annonce la
prochaine apparition des chefs-d'œuvre du Musée d'Amsterdam,
reproduits par le même aquafortiste célèbre. On trouve à la
Librairie de l'Art tous les grands ouvrages artistiques édités par
M. Sijthoff.

Russie. — Le Musée impérial de l'Ermitage à Saint-Péters-
bourg vient de s'enrichir récemment d'un casque grec en or,
légèrement endommagé par le feu, mais d'un ouvrage exquis d'a-
rabesques en filigrane. De nombreuses monnaies d'or à l'effigie
d'Alexandre le Grand, trouvées en même temps, font supposer
que ce casque appartient à l'époque du conquérant macédonien.
Cette curieuse relique a été trouvée en Crimée, à Kertsch, l'an-
tique Panticapée.

NÉCROLOGIE

Le peintre sur verre Cari Julius Milde est mort
le 20 novembre, à Lubeck. Né à Hambourg en 1803, il
avait fait ses études artistiques à Munich et à Dresde, les
avait développées en Italie, puis s'était fixé définitivement à
Lubeck. Dans la peinture décorative à l'encaustique, il avait
acquis un style très-élevé. Dans le cours des années 1843-1848,
il a publié les Monuments des Arts plastiques, à Lubeck, et il
y a environ dix ans, une collection de dessins des antiquités I

de Lubeck, deux séries d'ouvrages très-réussis. Ses travaux
les plus importants sont : le Christ sur la mer (au lac de
Tibériade), vitrail dans la chapelle baptismale de la nouvelle
église Saint-Pierre, à Hambourg, et le grand vitrail pour la
cathédrale de Cologne, fait en commun avec le verrier Ache-
lius, à Lubeck (mort il y a quelque temps), représentant le
Jugement dernier, dans de grandes dimensions, 45 pieds de
I haut sur 25 pieds de large.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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