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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 1)

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Gherardi, Pompeo: La céramique et les produits de la fabrique du Comte Ferniani à Faënza
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https://doi.org/10.11588/diglit.16689#0228

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LA CÉRAMIQUE

et les

PRODUITS DE LA FABRIQUE DU COMTE FERNIANI

A FAËNZA

l y a déjà quelque temps qu'en Italie et à l'étranger s'est révélé le goût de la céra-
mique qui, par son double caractère artistique et industriel, représente parfaite-
ment l'union du beau et de l'utile. Nous voyons, en effet, de riches amateurs de
tous les pays rechercher et acquérir à des prix très-élevés les plats, les vases et
les carreaux (c'est leur dénomination habituelle) de vieilles majoliques. Avec une
patience admirable, ils vont partout étudiant l'origine et l'histoire de cette fabrica-
tion, relevant les inscriptions, compulsant les dates,s'enquérant du nom des artistes
et de leurs divers procédés, suivant en un mot toutes les phases et toutes les transformations de cet art.

L'origine de la céramique (ou de l'art de la poterie) est des plus anciennes ; on en retrouve les
traces à l'époque de la civilisation romaine, et même dans les siècles barbares, où elle était employée
à orner les façades des églises. Quand plus tard, les Pisans, vers 115 5, firent la conquête des îles
Baléares, ils rapportèrent de la plus grande d'entre elles, appelée Majorque — en toscan Majolica— ou
existaient alors des poteries célèbres, ils rapportèrent, dis-je, le secret de ces couleurs vitrifîables
conservant leur éclat sous la transparence de l'émail, et le vulgarisèrent en Italie.

Mais par la suite des temps, écrit le marquis Giuseppe Campori1, et seulement vers la fin du
xve siècle, le nom de majolique s'appliqua à toute œuvre d'argile ou d'émail et à tous les objets soumis
à la vitrification. Les Français, au contraire, les appelaient plus justement faïences, du nom de Faen-a
la ville romagnole, alors le centre le plus important de ce commerce.

Dans les chroniques des premières années du xvi° siècle, on trouve les mots « terre ou pierre de
Faënza » pour désigner les produits de cette fabrique, et Benvenuto Cellini, dans le passage consacré
au séjour qu'il fit à Faënza en 1540, signale « une amphore de terre blanche — de cette terre de
Faënza — très-délicatement travaillée ».

Cependant la] manufacture de l'argile n'aurait jamais atteint le degré de perfection et de solidité
auquel elle est parvenue sans la découverte d'un grand artiste italien, Luca della Robbia, qui fut le
véritable créateur de cet art enchanteur. Il réussit d'abord à recouvrir entièrement ses modèles d'une
couche d'émail blanc ou de couleur, puis ensuite trouva le moyen de peindre sur ces fonds appliqués à
des poteries de toute espèce, et à l'aide de ces mômes couleurs vitrifîables, des figures et des orne-
ments. Ainsi l'art du potier, participant à la fois de la sculpture et de la peinture, parvint rapidement
à perfectionner et à vulgariser ses procédés, la composition de ses émaux et les combinaisons variées
de ses couleurs.

Pendant près d'un siècle l'art ainsi rajeuni de la céramique fut particulièrement en honneur dans
le centre de l'Italie, parce que là, plus que partout ailleurs, se rencontraient en abondance et en
qualité supérieure ses éléments essentiels. Il était en outre encouragé par des princes intelligents, tels
que les ducs d'Urbino qui couvrirent de leur .protection les Georgio Andreoli, Francesco, Xanto,
Guido et Horaccio Fontana, auxquels on doit, ainsi qu'à quelques autres moins célèbres, les fabriques

1. Giuseppe Campori : Notice historique et artistique sur les majoliques et les porcelaines de Ferrure au XVe et au XVIe siècle,
Modène, 1871.
 
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