LES INDUSTRIES DU VERRE
L'Art, dans une première série d'études consacrées au verre, a
examiné son emploi comme clôture, tour à tour transparente ou brillante,
de nos demeures. Nous allons jeter maintenant un rapide coup d'ceil sur
les différentes applications dont il est susceptible, en nous efforçant tou-
jours de mettre en lumière le côté artistique de cette production, et de
dégager l'idée du beau de toutes les transformations qu'il peut subir.
Jamais peut-être cette matière éclatante et fragile n'a joué un rôle
plus magnifique ; jamais elle ne s'est associée plus harmonieusement que
de nos jours aux pompes et aux splendeurs dont l'homme de fortune et
de goût aime à s'entourer. C'est donc une tâche aimable qui nous
incombe, celle d'examiner les divers emplois de cette substance précieuse
et incorruptible, qui s'accommode, à toutes les nécessités, et se prête à
tous les usages, en gardant un caractère d'incomparable éclat et d'irré-
prochable élégance. Nous la suivrons dans ces multiples applications aux
Vase, besoins de l'homme; nous la verrons resplendissant sur'sa table, en
style égyptien, .
(Manufacture de naccarat.) coupes et en flacons ; suspendue sur sa tete en lustres et en girandoles ;
posée, comme torchères, sur sa cheminée et sur ses dressoirs; mariée
aux artifices de la toilette des femmes, comme un ornement à la fois étincelant et fragile.
Au point de vue de la forme comme de la couleur, de la taille comme de l'émaillage, le
verre et le cristal, qui n'en est que le succédané, ont fait des progrès auxquels peut-être on
n'avait pas le droit de s'attendre, et que l'exposition de 1878 nous a mis à même d'apprécier à
leur juste valeur.
Né avec les sociétés primitives, et destiné à durer aussi longtemps' que la civilisation elle-
même , le verre est un des agents les plus féconds du bien-être, de la science et de l'industrie
des nations. Si l'on excepte le fer et la céramique, il n'est pas de matière qui puisse rivaliser
avec lui sous le rapport de l'utilité. Sans lui, les sociétés humaines perdraient les plus vives
jouissances de la vie domestique; les sciences physiques et chimiques n'existeraient pas; l'astro-
nomie ne sonderait plus les abîmes de l'espace, et l'observation microscopique ne fouillerait plus
les mystères des organismes morts ou vivants; l'infiniment grand et l'infiniment petit nous
seraient également fermés. Le verre nous protège contre l'action désastreuse des éléments ;
pendant qu'ils sévissent au dehors, il nous met à l'abri des excès du froid, de la chaleur ou de
la pluie, sans nous priver pour cela de l'inappréciable bienfait de la lumière. Revêtu d'une
couche de métal, il devient miroir, et reproduit la fidèle image des choses. Façonné en vases,
L'Art, dans une première série d'études consacrées au verre, a
examiné son emploi comme clôture, tour à tour transparente ou brillante,
de nos demeures. Nous allons jeter maintenant un rapide coup d'ceil sur
les différentes applications dont il est susceptible, en nous efforçant tou-
jours de mettre en lumière le côté artistique de cette production, et de
dégager l'idée du beau de toutes les transformations qu'il peut subir.
Jamais peut-être cette matière éclatante et fragile n'a joué un rôle
plus magnifique ; jamais elle ne s'est associée plus harmonieusement que
de nos jours aux pompes et aux splendeurs dont l'homme de fortune et
de goût aime à s'entourer. C'est donc une tâche aimable qui nous
incombe, celle d'examiner les divers emplois de cette substance précieuse
et incorruptible, qui s'accommode, à toutes les nécessités, et se prête à
tous les usages, en gardant un caractère d'incomparable éclat et d'irré-
prochable élégance. Nous la suivrons dans ces multiples applications aux
Vase, besoins de l'homme; nous la verrons resplendissant sur'sa table, en
style égyptien, .
(Manufacture de naccarat.) coupes et en flacons ; suspendue sur sa tete en lustres et en girandoles ;
posée, comme torchères, sur sa cheminée et sur ses dressoirs; mariée
aux artifices de la toilette des femmes, comme un ornement à la fois étincelant et fragile.
Au point de vue de la forme comme de la couleur, de la taille comme de l'émaillage, le
verre et le cristal, qui n'en est que le succédané, ont fait des progrès auxquels peut-être on
n'avait pas le droit de s'attendre, et que l'exposition de 1878 nous a mis à même d'apprécier à
leur juste valeur.
Né avec les sociétés primitives, et destiné à durer aussi longtemps' que la civilisation elle-
même , le verre est un des agents les plus féconds du bien-être, de la science et de l'industrie
des nations. Si l'on excepte le fer et la céramique, il n'est pas de matière qui puisse rivaliser
avec lui sous le rapport de l'utilité. Sans lui, les sociétés humaines perdraient les plus vives
jouissances de la vie domestique; les sciences physiques et chimiques n'existeraient pas; l'astro-
nomie ne sonderait plus les abîmes de l'espace, et l'observation microscopique ne fouillerait plus
les mystères des organismes morts ou vivants; l'infiniment grand et l'infiniment petit nous
seraient également fermés. Le verre nous protège contre l'action désastreuse des éléments ;
pendant qu'ils sévissent au dehors, il nous met à l'abri des excès du froid, de la chaleur ou de
la pluie, sans nous priver pour cela de l'inappréciable bienfait de la lumière. Revêtu d'une
couche de métal, il devient miroir, et reproduit la fidèle image des choses. Façonné en vases,