EXPOSI
N° 27. Backer. Portrait d une dame noble. — 1,020 fr.
N° 2. Bonington. Marée basse. — i,goo fr., à M. le prince
d'Aremberg.
N° 120. Van Vliet. Intérieur d'église. — 950 fr., à
M. Kcechlin.
N° 36. F. Van der Casteelen. Port de mer. — 780 fr., à
M. Cottreau.
N' 11. Mulready. L'Abreuvoir. — 990 fr., à l'Art, qui en a
fait don au Musée du Louvre.
N°s 126-127. Margarita Caffi. Fleurs. — 1,800 fr., à
M. A. Fanien.
N° 88. Van der Poel. Intérieur de cuisine. — 3S0 fr., à
M. Kann.
N» 10. Morland. Le Chasseur heureux. Qualité très mé-
diocre du maître. — 800 fr., à M. de Villemarest.
N° 113. Van Toi. L'Oiseau favori.— 1,550 fr., à M. Tirard.
N° 114. Van Toi. Effet de lumière. — 1,400 fr.
N° 84. Van Os. Fleurs et fruits. — 450 fr., à M. de Ville-
marest.
N° 41. Crayer. Sujet allégorique. — 100 fr., à M. Jules
Veillon.
La grande majorité des tableaux de cette brillante collec-
tion se sont vendus à des prix très élevés et que justifie leur
belle qualité. Comme dans toutes les ventes célèbres, il s'est
rencontré, à côté d'enchères formidables, quelques bons mar-
chés plus qu'imprévus. L'école anglaise, par exemple, s'est
^IONS. 69
trouvée fort injustement délaissée; les amateurs du continent
qui l'apprécient comme elle le mérite, sont malheureusement
encore bien peu nombreux.
En ce qui concerne les acquéreurs, le fait le plus saillant,
c'est l'effacement de la plupart des grands collectionneurs devant
l'entrée en scène de M. Secretan, qui paraît procéder en acca-
pareur. Ses passions artistiques sont-elles des plus éclairées? Et
la qualité est-elle autant en honneur auprès de lui que la quan-
tité ? S'il ne fallait en juger que par ses choix de la vente Wilson.
la réponse ne serait guère douteuse. Mais M. Secretan a tout au
moins un amour trop grand du changement, et même du chan-
gement rapidissime. Son enthousiasme pour l'Angelus s'est
éteint avec une promptitude que justifie sans doute à ses yeux
le chiffre très sonore que l'amateur vient de réaliser au profit
de l'homme d'affaires. M. Secretan n'est déjà plus le proprié-
taire de l'Angelus de Millet , il l'a revendu pour la bagatelle de
200,000 francs. Voilà une toile qui lui a procuré en moins d'un
mois 40,000 francs de bénéfice. Il y a là de quoi se consoler
d'avoir débuté par quelques très faux tableaux et d'avoir tout
récemment encore acquis une croûte audacieusement donnée à
Paul Potter, à moins cependant que M. Secretan n'ait réalisé
un chef-d'œuvre en faveur de ce retour aux premières amours.
Ce Paul Potter de contrebande orne peu l'escalier de cet hôtel
des Champs-Elysées que la reine Christine fit dorer sur toutes
les coutures. « Aimez-vous le clinquant, on en a mis partout »,
se répétaient autrefois les visiteurs de cette royale retraite.
EXPOSITIONS
France. —• Le 8 avril ont eu lieu les élections pour le jury
de sculpture du Salon.
Ont été nommés : MM. Paul Dubois, 237 voix; Chapu, 205;
Mercié, 201 ; Guillaume, 186; Schœnewerck, 161; Falguière, 161;
Fremiet, 150; Barrias, i4g;Thomas, 141; Malhurin Moreau, 140,
Captier, 107; Cavelier, 105; Degeorge, 101; Levillain, 99, Gal-
brunner, 98.
Ces deux derniers sont graveurs. M. Degeorge est sculpteur
et graveur en médailles.
Ont été nommés jurés supplémentaires : MM. Dela-
planche, 92 voix; Millet, 90; A. Dubois, 90; Gautherin, 89;
Leroux, 84; Doublemard, 71.
Montpellier. — Une exposition des beaux-arts devait avoir
lieu très prochainement dans la salle des concerts, située au
premier étage du théâtre récemment incendié. Un grand nombre
de tableaux étaient déjà arrivés à destination.
La commission artistique, prévenue à temps, a pu opérer le
sauvetage de tous ces tableaux, sans exception, qui ont été mis
en lieu sûr au cercle artistique.
Reims. — Le 15 octobre, ouverture de l'exposition de la
Société des Amis des Arts ; clôture le 4 décembre. Prochaine-
ment nous publierons le règlement de cette exposition.
Angleterre. — Une intéressante exposition vient de
s'ouvrir au Musée de South Kensington, à Londres. C'est une
exposition de broderies, de tapisseries et d'ouvrages à l'aiguille.
Elle est riche surtout en ouvrages anciens, parmi lesquels on
remarque ce point particulier qui distingue Yopus anglicanum.
On y voit de curieuses devises, oeuvres d'artistes aussi habiles et
patients que cette dame qui est ensevelie à Westminster, et de
laquelle on lit sur la pierre funéraire qu'elle savait coudre d'une
manière exquise.
Le chapitre et le doyen de Worcester ont envoyé des pièces
de soie rouge brodée avec du fil d'or et portant les effigies de
rois couronnés tenant le sceptre. Ces broderies formant rouleau
proviennent du cercueil de l'évèque de Blois, qui administrait le
diocèse de Worcester au commencement du xm° siècle.
Des fragments de tissus, quelques-uns tout étincelants de fil
d'or, recueillis dans la tombe de Walter Cantilupe, dans la
cathédrale de Worcester, et qui datent également du xme siècle,
attirent l'attention, ainsi qu'une chasuble du xivc siècle. Le
recteur de Dunstable expose une magnifique draperie de velours
rouge, tissée en or et remontant au xv" siècle.
Lord Middleton a prêté une curieuse collection de bonnets,
— bonnets fourrés et de cérémonie, en toile piquée avec fil d'or,
ou bien brodés à la mode espagnole, en noir sur toile blanche,
comme les dames anglaises apprirent à les faire du temps de
Catherine d'Aragon et de sa fille Marie. Il y a plusieurs canevas
avec inscriptions et une variété infinie de gilets brodés. On
remarque encore une chancelière brodée; un travail à l'aiguille
représentant Orphée avec sa lyre; des broderies japonaises; un
rideau ayant appartenu, dit-on, à Marie-Antoinette.
— La Society of British Artists a ouvert sa cinquante-
huitième exposition à Londres, dans sa galerie de Sufïolk
Street.
— Une nouvelle et très intéressante société, celle des
peintres-aquafortistes (Painters Etchers), a inauguré dans New
Bond Street, à Londres, sa première exposition qui comprend
plus de quatre cents eaux-fortes originales.
—■ La célèbre société d'Aquarellistes présidée par Sir John
Gilbert, R. A., a devancé d'une quinzaine de jours l'époque
annuelle de son exposition de printemps; l'ouverture en effet en
a eu lieu le 1 1 avril.
— Le 9 avril, MM. Goupil et C'° ont ouvert dans leur
galerie de Londres, située au n° 25 de Bedford Street, Covent
Garden, une exposition d'aquarelles et de tableaux modernes de
l'école hollandaise.
— L'administration du South Kensington Muséum orga-
nise une exposition rétrospective de l'Art décoratif espagnol et
portugais, sous la présidence de Son Altesse Royale le Prince
Léopold. L'exposition ouvrira vers la fin du mois de mai
prochain.
Le sous-comité français, présidé par M. F. Ottiwell Adams,
N° 27. Backer. Portrait d une dame noble. — 1,020 fr.
N° 2. Bonington. Marée basse. — i,goo fr., à M. le prince
d'Aremberg.
N° 120. Van Vliet. Intérieur d'église. — 950 fr., à
M. Kcechlin.
N° 36. F. Van der Casteelen. Port de mer. — 780 fr., à
M. Cottreau.
N' 11. Mulready. L'Abreuvoir. — 990 fr., à l'Art, qui en a
fait don au Musée du Louvre.
N°s 126-127. Margarita Caffi. Fleurs. — 1,800 fr., à
M. A. Fanien.
N° 88. Van der Poel. Intérieur de cuisine. — 3S0 fr., à
M. Kann.
N» 10. Morland. Le Chasseur heureux. Qualité très mé-
diocre du maître. — 800 fr., à M. de Villemarest.
N° 113. Van Toi. L'Oiseau favori.— 1,550 fr., à M. Tirard.
N° 114. Van Toi. Effet de lumière. — 1,400 fr.
N° 84. Van Os. Fleurs et fruits. — 450 fr., à M. de Ville-
marest.
N° 41. Crayer. Sujet allégorique. — 100 fr., à M. Jules
Veillon.
La grande majorité des tableaux de cette brillante collec-
tion se sont vendus à des prix très élevés et que justifie leur
belle qualité. Comme dans toutes les ventes célèbres, il s'est
rencontré, à côté d'enchères formidables, quelques bons mar-
chés plus qu'imprévus. L'école anglaise, par exemple, s'est
^IONS. 69
trouvée fort injustement délaissée; les amateurs du continent
qui l'apprécient comme elle le mérite, sont malheureusement
encore bien peu nombreux.
En ce qui concerne les acquéreurs, le fait le plus saillant,
c'est l'effacement de la plupart des grands collectionneurs devant
l'entrée en scène de M. Secretan, qui paraît procéder en acca-
pareur. Ses passions artistiques sont-elles des plus éclairées? Et
la qualité est-elle autant en honneur auprès de lui que la quan-
tité ? S'il ne fallait en juger que par ses choix de la vente Wilson.
la réponse ne serait guère douteuse. Mais M. Secretan a tout au
moins un amour trop grand du changement, et même du chan-
gement rapidissime. Son enthousiasme pour l'Angelus s'est
éteint avec une promptitude que justifie sans doute à ses yeux
le chiffre très sonore que l'amateur vient de réaliser au profit
de l'homme d'affaires. M. Secretan n'est déjà plus le proprié-
taire de l'Angelus de Millet , il l'a revendu pour la bagatelle de
200,000 francs. Voilà une toile qui lui a procuré en moins d'un
mois 40,000 francs de bénéfice. Il y a là de quoi se consoler
d'avoir débuté par quelques très faux tableaux et d'avoir tout
récemment encore acquis une croûte audacieusement donnée à
Paul Potter, à moins cependant que M. Secretan n'ait réalisé
un chef-d'œuvre en faveur de ce retour aux premières amours.
Ce Paul Potter de contrebande orne peu l'escalier de cet hôtel
des Champs-Elysées que la reine Christine fit dorer sur toutes
les coutures. « Aimez-vous le clinquant, on en a mis partout »,
se répétaient autrefois les visiteurs de cette royale retraite.
EXPOSITIONS
France. —• Le 8 avril ont eu lieu les élections pour le jury
de sculpture du Salon.
Ont été nommés : MM. Paul Dubois, 237 voix; Chapu, 205;
Mercié, 201 ; Guillaume, 186; Schœnewerck, 161; Falguière, 161;
Fremiet, 150; Barrias, i4g;Thomas, 141; Malhurin Moreau, 140,
Captier, 107; Cavelier, 105; Degeorge, 101; Levillain, 99, Gal-
brunner, 98.
Ces deux derniers sont graveurs. M. Degeorge est sculpteur
et graveur en médailles.
Ont été nommés jurés supplémentaires : MM. Dela-
planche, 92 voix; Millet, 90; A. Dubois, 90; Gautherin, 89;
Leroux, 84; Doublemard, 71.
Montpellier. — Une exposition des beaux-arts devait avoir
lieu très prochainement dans la salle des concerts, située au
premier étage du théâtre récemment incendié. Un grand nombre
de tableaux étaient déjà arrivés à destination.
La commission artistique, prévenue à temps, a pu opérer le
sauvetage de tous ces tableaux, sans exception, qui ont été mis
en lieu sûr au cercle artistique.
Reims. — Le 15 octobre, ouverture de l'exposition de la
Société des Amis des Arts ; clôture le 4 décembre. Prochaine-
ment nous publierons le règlement de cette exposition.
Angleterre. — Une intéressante exposition vient de
s'ouvrir au Musée de South Kensington, à Londres. C'est une
exposition de broderies, de tapisseries et d'ouvrages à l'aiguille.
Elle est riche surtout en ouvrages anciens, parmi lesquels on
remarque ce point particulier qui distingue Yopus anglicanum.
On y voit de curieuses devises, oeuvres d'artistes aussi habiles et
patients que cette dame qui est ensevelie à Westminster, et de
laquelle on lit sur la pierre funéraire qu'elle savait coudre d'une
manière exquise.
Le chapitre et le doyen de Worcester ont envoyé des pièces
de soie rouge brodée avec du fil d'or et portant les effigies de
rois couronnés tenant le sceptre. Ces broderies formant rouleau
proviennent du cercueil de l'évèque de Blois, qui administrait le
diocèse de Worcester au commencement du xm° siècle.
Des fragments de tissus, quelques-uns tout étincelants de fil
d'or, recueillis dans la tombe de Walter Cantilupe, dans la
cathédrale de Worcester, et qui datent également du xme siècle,
attirent l'attention, ainsi qu'une chasuble du xivc siècle. Le
recteur de Dunstable expose une magnifique draperie de velours
rouge, tissée en or et remontant au xv" siècle.
Lord Middleton a prêté une curieuse collection de bonnets,
— bonnets fourrés et de cérémonie, en toile piquée avec fil d'or,
ou bien brodés à la mode espagnole, en noir sur toile blanche,
comme les dames anglaises apprirent à les faire du temps de
Catherine d'Aragon et de sa fille Marie. Il y a plusieurs canevas
avec inscriptions et une variété infinie de gilets brodés. On
remarque encore une chancelière brodée; un travail à l'aiguille
représentant Orphée avec sa lyre; des broderies japonaises; un
rideau ayant appartenu, dit-on, à Marie-Antoinette.
— La Society of British Artists a ouvert sa cinquante-
huitième exposition à Londres, dans sa galerie de Sufïolk
Street.
— Une nouvelle et très intéressante société, celle des
peintres-aquafortistes (Painters Etchers), a inauguré dans New
Bond Street, à Londres, sa première exposition qui comprend
plus de quatre cents eaux-fortes originales.
—■ La célèbre société d'Aquarellistes présidée par Sir John
Gilbert, R. A., a devancé d'une quinzaine de jours l'époque
annuelle de son exposition de printemps; l'ouverture en effet en
a eu lieu le 1 1 avril.
— Le 9 avril, MM. Goupil et C'° ont ouvert dans leur
galerie de Londres, située au n° 25 de Bedford Street, Covent
Garden, une exposition d'aquarelles et de tableaux modernes de
l'école hollandaise.
— L'administration du South Kensington Muséum orga-
nise une exposition rétrospective de l'Art décoratif espagnol et
portugais, sous la présidence de Son Altesse Royale le Prince
Léopold. L'exposition ouvrira vers la fin du mois de mai
prochain.
Le sous-comité français, présidé par M. F. Ottiwell Adams,