72
L'ART.
l'auteur pour deux pianos. M. et Mmc de Zarembski interprè- ! Pays-Bas. — Notre éminent collaborateur, M. Charles
teront le concerto pathétique écrit pour deux pianos sans | Vosmaer vient de publier à La Haye, chez l'éditeur Martinus
orchestre. M"0 Antonia Kufferath dira des lieder du maître.
Hongrie. — Les Hongrois ont fondé l'année dernière un
Cercle français à Pesth. Le comte Albert Apponyi en est le pré-
sident. Ce Cercle a été ces jours-ci le théâtre d'une fête donnée
en l'honneur de M. Léo Delibes. L'aristocratie, les arts et les
Nijhoff, un nouvel ouvrage qui a pour titre : Amazone, et qui a
été inspiré par le voyage que l'auteur fit en Italie, en compagnie
de son éditeur et ami. MmG Élise A. Haighton a très chaleureu-
sement rendu compte de ce beau livre dans le numéro du 9 avril
de The Academy. Elle n'exprime qu'un regret auquel nous ne
lettres étaient brillamment représentés à cette fête, dont la pré- j saurions trop nous associer, c'est que le savant et si sympathique
sence de Liszt rehaussait encore l'éclat. Au souper, on a échangé historien de Rembrandt n'ait pas publié sa nouvelle œuvre en
des toasts français et magyars. Le comte Apponyi a porté un
toast enthousiaste au compositeur français, qui a vidé son verre
à la prospérité de la Hongrie.
français; aussi lui souhaitons-nous promptement un traducteur.
Amazone, qui revêt la forme d'une nouvelle, est en réalité une
étude artistique et littéraire du plus puissant intérêt.
— M. Davioud, l'éminent architecte, est mort le 6 mars
dernier, en son domicile, 108, boulevard Saint-Germain.
On se souvient que ce sont les projets de MM. Davioud
et Bourdais qui furent adoptés pour la construction de
l'Exposition universelle de 1878.
M. Davioud était né en 1823, à Paris. Après avoir
remporté tous les prix à l'école spéciale de dessin, il était
entré comme dessinateur à la préfecture de la Seine, au
service du nouveau plan de Paris. Nommé élève de l'École
des beaux-arts en 1844, il obtint en 184g le second grand
prix de Rome et le prix départemental en 1850. Sa première
construction fut le théâtre d'Étampes, en 1850.
En 1855, M. Davioud fut nommé architecte inspecteur
du service des promenades et plantations. Sur ses plans ont
été exécutés le kiosque, les embarcadères, les pavillons des
gardes, les grilles, les serres du bois de Boulogne, ainsi que
la tribune des courses, en collaboration avec M. Bailly;
c'est aussi à lui qu'est due la restauration du moulin de
Longchamp.
Devenu architecte en chef du service des promenades,
M. Davioud a décoré les squares les plus importants de
Paris ; c'est lui qui a construit, en 1859, la fontaine Saint-
Michel d'abord dédiée à la Paix, et dont le projet fut modifié
par la commission municipale après la guerre d'Italie. Ce
fut aussi en 1859 qu'il acheva le panorama des Champs-
Elysées.
De 1860 à 1862, tout en dirigeant les travaux du square
des Arts-et-Métiers, du canal Saint-Martin, du parc Mon-
ceaux et du Jardin d'acclimatation, M. Davioud achevait sur
la place du Châtelet les deux théâtres du Châtelet et des
Nations.
M. Davioud a été décoré de la Légion d'honneur en
1862 et promu officier le rr mai 1878, jour de l'ouverture
de l'Exposition universelle.
— Nous apprenons la mort du peintre Auguste
Fleury, beau-frère de M. Édouard Siebecker, rédacteur du
National.
M. Fleury était élève de Drolling et Yvon. Il avait
décoré en grande partie le château de Combourg, où était
né Chateaubriand.
— Un élève distingué de M M. Gérôme et Jalabert,
M. Paul-Marie Lenoir, que l'Orient fascinait, vient de
mourir au Caire. M. Lenoir avait exposé au dernier
Salon : Les Courses à Osaka {Japon).
— Un des cinq peintres anglais qui furent les initia-
teurs du mouvement préraphaélite, M. James Collinson,
vient de mourir fort oublié.
— Un autre artiste anglais, M. Thomas Brigstocke, vient
de mourir à l'âge de soixante-douze ans. Il s'était surtout
fait connaître comme portraitiste. Depuis quelques années,
il s'occupait moins de peinture que de littérature, et le
matin même de sa mort il mettait la dernière main à des
fables qu'il allait livrer à son éditeur.
— Un artiste genevois, M. Charles Humbert, est mort
le 31 mars. Il avait obtenu une médaille de troisième classe
au Salon de Paris de 1842.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
L'ART.
l'auteur pour deux pianos. M. et Mmc de Zarembski interprè- ! Pays-Bas. — Notre éminent collaborateur, M. Charles
teront le concerto pathétique écrit pour deux pianos sans | Vosmaer vient de publier à La Haye, chez l'éditeur Martinus
orchestre. M"0 Antonia Kufferath dira des lieder du maître.
Hongrie. — Les Hongrois ont fondé l'année dernière un
Cercle français à Pesth. Le comte Albert Apponyi en est le pré-
sident. Ce Cercle a été ces jours-ci le théâtre d'une fête donnée
en l'honneur de M. Léo Delibes. L'aristocratie, les arts et les
Nijhoff, un nouvel ouvrage qui a pour titre : Amazone, et qui a
été inspiré par le voyage que l'auteur fit en Italie, en compagnie
de son éditeur et ami. MmG Élise A. Haighton a très chaleureu-
sement rendu compte de ce beau livre dans le numéro du 9 avril
de The Academy. Elle n'exprime qu'un regret auquel nous ne
lettres étaient brillamment représentés à cette fête, dont la pré- j saurions trop nous associer, c'est que le savant et si sympathique
sence de Liszt rehaussait encore l'éclat. Au souper, on a échangé historien de Rembrandt n'ait pas publié sa nouvelle œuvre en
des toasts français et magyars. Le comte Apponyi a porté un
toast enthousiaste au compositeur français, qui a vidé son verre
à la prospérité de la Hongrie.
français; aussi lui souhaitons-nous promptement un traducteur.
Amazone, qui revêt la forme d'une nouvelle, est en réalité une
étude artistique et littéraire du plus puissant intérêt.
— M. Davioud, l'éminent architecte, est mort le 6 mars
dernier, en son domicile, 108, boulevard Saint-Germain.
On se souvient que ce sont les projets de MM. Davioud
et Bourdais qui furent adoptés pour la construction de
l'Exposition universelle de 1878.
M. Davioud était né en 1823, à Paris. Après avoir
remporté tous les prix à l'école spéciale de dessin, il était
entré comme dessinateur à la préfecture de la Seine, au
service du nouveau plan de Paris. Nommé élève de l'École
des beaux-arts en 1844, il obtint en 184g le second grand
prix de Rome et le prix départemental en 1850. Sa première
construction fut le théâtre d'Étampes, en 1850.
En 1855, M. Davioud fut nommé architecte inspecteur
du service des promenades et plantations. Sur ses plans ont
été exécutés le kiosque, les embarcadères, les pavillons des
gardes, les grilles, les serres du bois de Boulogne, ainsi que
la tribune des courses, en collaboration avec M. Bailly;
c'est aussi à lui qu'est due la restauration du moulin de
Longchamp.
Devenu architecte en chef du service des promenades,
M. Davioud a décoré les squares les plus importants de
Paris ; c'est lui qui a construit, en 1859, la fontaine Saint-
Michel d'abord dédiée à la Paix, et dont le projet fut modifié
par la commission municipale après la guerre d'Italie. Ce
fut aussi en 1859 qu'il acheva le panorama des Champs-
Elysées.
De 1860 à 1862, tout en dirigeant les travaux du square
des Arts-et-Métiers, du canal Saint-Martin, du parc Mon-
ceaux et du Jardin d'acclimatation, M. Davioud achevait sur
la place du Châtelet les deux théâtres du Châtelet et des
Nations.
M. Davioud a été décoré de la Légion d'honneur en
1862 et promu officier le rr mai 1878, jour de l'ouverture
de l'Exposition universelle.
— Nous apprenons la mort du peintre Auguste
Fleury, beau-frère de M. Édouard Siebecker, rédacteur du
National.
M. Fleury était élève de Drolling et Yvon. Il avait
décoré en grande partie le château de Combourg, où était
né Chateaubriand.
— Un élève distingué de M M. Gérôme et Jalabert,
M. Paul-Marie Lenoir, que l'Orient fascinait, vient de
mourir au Caire. M. Lenoir avait exposé au dernier
Salon : Les Courses à Osaka {Japon).
— Un des cinq peintres anglais qui furent les initia-
teurs du mouvement préraphaélite, M. James Collinson,
vient de mourir fort oublié.
— Un autre artiste anglais, M. Thomas Brigstocke, vient
de mourir à l'âge de soixante-douze ans. Il s'était surtout
fait connaître comme portraitiste. Depuis quelques années,
il s'occupait moins de peinture que de littérature, et le
matin même de sa mort il mettait la dernière main à des
fables qu'il allait livrer à son éditeur.
— Un artiste genevois, M. Charles Humbert, est mort
le 31 mars. Il avait obtenu une médaille de troisième classe
au Salon de Paris de 1842.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.