Dessin de Saint-Elme Gautier, d'après une frise du palais Cornaro
MUSÉE MUNICIPAL DE SAINT-JEAN D'ANGERS
DEUX STATUES SÉPULCRALES DU XIVe SIÈCLE
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ors de la visite qu'il fit, en septembre 1879, au Musée Saint-Jean avec
notre savant archiviste M. Port, M. J. Quicherat, directeur de l'École des
chartes, nous disait que les deux statues sépulcrales, classées sous le même
n° du nouvel inventaire, méritaient d'être moulées et qu'il ferait
auprès de l'autorité tous ses efforts pour qu'elles pussent être jointes à la
collection des monuments de la sculpture française au Trocadéro. Il nous
engagea même à rédiger une note historique à ce sujet, et c'est afin de
répondre à son invitation que nous présentons les lignes suivantes.
Ces statues, destinées à être étendues horizontalement, sont en pierre
uure tirée d'un alphabet-gothique calcaire, d'un grain fort dur, provenant, croit-on, des anciennes carrières
Dessm de m». HL w«ber. de Montreuil-Bellay.
Les instruments qui servirent à les sculpter furent la râpe, la pointe,
le ciseau-fermoir et la gradine.
L'artiste dut opérer d'après des maquettes revêtues d'étoffes en laine1.
En ce qui concerne la statue de la femme, on distingue : i" une tunique de dessous à
manchettes collantes ; 20 une robe de dessus plus ample, et enfin un manteau, sans compter sur
la tête une sorte d'aumusse relevée en pointe, à la manière d'un bonnet phrygien.
Chose à noter : le visage fait complètement défaut, non pas qu'il ait été brisé, croyons-nous,
mais parce qu'il fut formé d'une matière différente : bronze, cuivre ou marbre, ainsi que cela
s'est pratiqué quelquefois, même dès les temps les plus reculés.
La chaussure est légèrement pointue. Quant aux avant-bras, ils ne sont pas sculptés en plein
cœur de pierre, l'artiste s'étant contenté de les travailler à part et de les fixer ensuite. Pressées
1. Observations du sieur Blouin, habile sculpteur.
Tome XXV. 23
MUSÉE MUNICIPAL DE SAINT-JEAN D'ANGERS
DEUX STATUES SÉPULCRALES DU XIVe SIÈCLE
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ors de la visite qu'il fit, en septembre 1879, au Musée Saint-Jean avec
notre savant archiviste M. Port, M. J. Quicherat, directeur de l'École des
chartes, nous disait que les deux statues sépulcrales, classées sous le même
n° du nouvel inventaire, méritaient d'être moulées et qu'il ferait
auprès de l'autorité tous ses efforts pour qu'elles pussent être jointes à la
collection des monuments de la sculpture française au Trocadéro. Il nous
engagea même à rédiger une note historique à ce sujet, et c'est afin de
répondre à son invitation que nous présentons les lignes suivantes.
Ces statues, destinées à être étendues horizontalement, sont en pierre
uure tirée d'un alphabet-gothique calcaire, d'un grain fort dur, provenant, croit-on, des anciennes carrières
Dessm de m». HL w«ber. de Montreuil-Bellay.
Les instruments qui servirent à les sculpter furent la râpe, la pointe,
le ciseau-fermoir et la gradine.
L'artiste dut opérer d'après des maquettes revêtues d'étoffes en laine1.
En ce qui concerne la statue de la femme, on distingue : i" une tunique de dessous à
manchettes collantes ; 20 une robe de dessus plus ample, et enfin un manteau, sans compter sur
la tête une sorte d'aumusse relevée en pointe, à la manière d'un bonnet phrygien.
Chose à noter : le visage fait complètement défaut, non pas qu'il ait été brisé, croyons-nous,
mais parce qu'il fut formé d'une matière différente : bronze, cuivre ou marbre, ainsi que cela
s'est pratiqué quelquefois, même dès les temps les plus reculés.
La chaussure est légèrement pointue. Quant aux avant-bras, ils ne sont pas sculptés en plein
cœur de pierre, l'artiste s'étant contenté de les travailler à part et de les fixer ensuite. Pressées
1. Observations du sieur Blouin, habile sculpteur.
Tome XXV. 23