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Ménard, René: Le salon de 1881, [5]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18878#0287
LE SALON DE i 881. 25g
donnée sur laquelle M. Brozik a composé un tableau dont la mise en scène est un peu théâtrale,
mais qui offre d'excellents morceaux comme détails d'exécution. Au fond, c'est moins peut-être
l'enthousiasme de la reine pour l'exploration de contrées inconnues, qui a tenté l'artiste dans la
conception du sujet, que la faculté de montrer une cour pompeuse avec tout l'étalage des somp-
tueux vêtements et d'un riche mobilier. Aussi le spectateur, dont l'œil est ébloui par cet attirail
luxueux, est-il tenté d'oublier l'action représentée, et son attention est attirée surtout vers les
superbes joyaux offerts par la reine, et par la magnificence de son entourage. Les tètes sont
fort bien peintes pourtant et les expressions sont justes, mais on les remarque à peine, tant elles
s'/ / /
La Coulée de l'acier; — usine de Seraing (Belgique).
Croquis de Constantin Meunier, d'après un fragment de son tableau. (Salon de 1881.)
se trouvent perdues au milieu des brillants oripeaux que l'artiste a prodigués. On éprouve une
impression analogue devant le second tableau du même artiste, où il nous montre la Présentation
de Pétrarque et de Laure à l'empereur Charles IV, à la cour du pape, à Avignon. Ce n'est ni
Laure ni Pétrarque, qui nous intéressent dans cette toile, ce sont les tentures, les étoffes, tous
les accessoires excellemment peints et qui dissimulent un peu trop le sujet. M. Brozik est un fort
habile peintre, mais son amour démesuré du bric-à-brac nous rappelle avec excès le romantisme
de i83o, et il a le tort pour des Français de manquer de modernité dans sa facture aussi bien
que dans le choix de ses sujets.
René Ménard.
Cul-de-lampe
composé par Ranson et gravé par Berthaut.
donnée sur laquelle M. Brozik a composé un tableau dont la mise en scène est un peu théâtrale,
mais qui offre d'excellents morceaux comme détails d'exécution. Au fond, c'est moins peut-être
l'enthousiasme de la reine pour l'exploration de contrées inconnues, qui a tenté l'artiste dans la
conception du sujet, que la faculté de montrer une cour pompeuse avec tout l'étalage des somp-
tueux vêtements et d'un riche mobilier. Aussi le spectateur, dont l'œil est ébloui par cet attirail
luxueux, est-il tenté d'oublier l'action représentée, et son attention est attirée surtout vers les
superbes joyaux offerts par la reine, et par la magnificence de son entourage. Les tètes sont
fort bien peintes pourtant et les expressions sont justes, mais on les remarque à peine, tant elles
s'/ / /
La Coulée de l'acier; — usine de Seraing (Belgique).
Croquis de Constantin Meunier, d'après un fragment de son tableau. (Salon de 1881.)
se trouvent perdues au milieu des brillants oripeaux que l'artiste a prodigués. On éprouve une
impression analogue devant le second tableau du même artiste, où il nous montre la Présentation
de Pétrarque et de Laure à l'empereur Charles IV, à la cour du pape, à Avignon. Ce n'est ni
Laure ni Pétrarque, qui nous intéressent dans cette toile, ce sont les tentures, les étoffes, tous
les accessoires excellemment peints et qui dissimulent un peu trop le sujet. M. Brozik est un fort
habile peintre, mais son amour démesuré du bric-à-brac nous rappelle avec excès le romantisme
de i83o, et il a le tort pour des Français de manquer de modernité dans sa facture aussi bien
que dans le choix de ses sujets.
René Ménard.
Cul-de-lampe
composé par Ranson et gravé par Berthaut.