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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 2)

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Fouqué, Octave: Art musical, [7]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18878#0298

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270

L'ART.

personne, et c'est uniquement dans la simplicité du style, dans
l'expression du sentiment qu'elle chercherait ses effets.

Nous parlons là de la partie dramatique du rôle. Quant
au côté brillant, M110 Van Zandt l'exécute avec une virtuosité
qui donne le vertige. Gammes chromatiques partant du mi
inférieur et parcourant deux octaves avec un son homogène et
parfait, mi suraigus attaqués sans préparation et tenus indéfi-
niment, notes piquées, jetées sur la mélodie comme des points
d'argent sur une fine broderie, elle prodigue tous les effets
les plus surprenants avec une facilité qui tient du prodige.
Le succès de M110 Van Zandt a été très grand, et, après la
célèbre valse de l'Ombre, s'est transformé en un véritable
triomphe.

M. Dufriche, qui joue Hoël, est un baryton d'avenir dont
la voix chaude et timbrée rend avec vigueur le sentiment qui

vibre chez l'artiste. M. Bertin dit, en chanteur expérimenté, le
rôle de Corentin. M. Belhomme fait bisser la chanson du chas-
seur; Mmc Engally obtient également un bis avec les couplets
du pâtre, écrits par Meyerbeer pour Mmc Nantier-Did iee, lors de
la création de Dinorah à Londres. M. Chenevière rend avec
une précision remarquable le couplet du faucheur. Le quatuor
religieux sur les paroles du Pater est bien exécuté par les deux
chevrières, M"cs Dupuis et Dalbret, le faucheur et le chasseur.
Les chœurs sont excellents, surtout le chœur d'hommes du
second acte, et l'orchestre, sous la direction de M. Danbé, fait
admirer tour à tour la vigueur de ses tutti, la délicatesse de
ses nuances, et le talent de solistes choisis et éprouvés, habiles
à fondre leur personnalité dans la sonorité générale de la pha-
lange symphonique.

Octave Fouque.

NOTRE BIBLIOTHEQUE

CCXLV

La Sculpture au Salon de i8jg. Un volume in-8° de 64 pages,
par Henry Jouin, lauréat de l'Institut. Paris, Pion. 1880.

Nos lecteurs connaissent M. Henry Jouin. Nous avons déjà
parlé de plusieurs des Salons rétrospectifs, qu'il a pris depuis
sept années l'habitude de consacrer aux expositions annuelles
de sculpture. Tandis que les salonniers des journaux politiques
et artistiques se trouvent forcés par les exigences de leur public
de faire au courant de la plume des comptes rendus hâtifs et
rapides, sans même avoir eu le temps de se reconnaître, au
milieu de la multitude des œuvres exposées, sous le coup des
impressions confuses et parfois contradictoires qu'ils n'ont pas
le loisir de préciser et de classer, M. Jouin, qui tient à faire
œuvre sérieuse, se donne plusieurs mois de réflexion et regagne
par la maturité de ses jugements ce qu'il peut perdre au point
de vue de l'actualité.

Cette méthode est tout à l'avantage de l'auteur et de l'art.
Il est certain que de cette manière ses appréciations ont infi-
niment plus de chances de trouver crédit auprès des personnes
qui cherchent des estimations sérieuses que celles de la cri-
tique improvisée. L'improvisation est toujours pleine de dan-
gers, plus peut-être en matière d'art que partout ailleurs, et
surtout quand il s'agit de juger dans les conditions qu'impose
l'organisation de nos Salons, c'est-à-dire de cette grande foire
aux tableaux et autres œuvres d'art, au milieu desquels il faut
voyager plusieurs semaines avant d'en posséder la géographie
complète, et où l'œil est tellement agacé par la multitude des
choses mauvaises, ridicules ou médiocres, qu'on finit par être
même pour les bonnes d'une sévérité, pour ne pas dire d'une
rigueur exagérée. Bien heureux encore quand on n'arrive pas
jusqu'à l'injustice.

Quand on a le temps de se calmer et de réfléchir, on
devient de meilleure composition. L'impression trop vive du
mauvais s'atténue, et le tout se fond en une moyenne de bonne
volonté indulgente qui prédispose à regarder les plus faibles
ouvrages par le côté le plus favorable et à y chercher la trace
plus ou moins obscure des bonnes intentions mal réalisées.

Ce genre de critique, qui est celui de M. Jouin, peut
avoir son utilité. L'autre est pénétrée de l'idée que le plus
grand service qu'elle puisse rendre aux artistes sans talent est
de les décourager de la persévérance dans une voie où ils
n'aboutiront pas. Perseverare diabolicum. Quand on n'est pas
né artiste, il vaut mieux vendre de la cannelle. M. Jouin croit
au contraire qu'il peut suffire de quelques encouragements pour
relever les faibles et les pousser au bien. C'est un bon senti-

ment que je n'oserais pas blâmer, bien qu'à dire vrai je ne sois
pas absolument convaincu de l'efficacité <le la méthode. Je
crois qu'en tout cas il n'en faut pas abuser, et j'avoue que les
appréciations de M. Jouin me paraissent quelquefois d'un
optimisme peut-être excessif.

On sait que M. Jouin a l'habitude de faire précéder son
compte rendu d'un chapitre consacré à une partie spéciale de
la sculpture. Il a traité, cette année, du bas-relief. Nous avons
eu déjà l'occasion de nous expliquer sur la tendance de son
esthétique. Elle nous parait en général quelque peu acadé-
mique. Nous croyons que le culte de la forme sculpturale
n'exclut pas la recherche du mouvement et de l'expression.
C'est une question de mesure. Sans doute M. Jouin ne con-
damne pas expressément cet effort de la statuaire moderne,
mais il me semble que ses préférences ne sont pas de ce côté.
Je conçois parfaitement que l'on préfère la statuaire grecque à
celle des temps postérieurs, mais n'est-il pas évident que, pour
une foule de raisons, il est absolument impossible à nos artistes
de lutter avec les Grecs sur leur propre terrain? Quoi qu'on
fasse et quoi qu'on dise, on ne recommencera pas la sculpture
grecque. Dès lors, à quoi bon se donner tant de mal pour faire
des œuvres nécessairement inférieures? N'est-il pas plus naturel
et plus raisonnable d'admettre en théorie des modifications qui
s'imposent dans la pratique ? Et pourquoi refuser aux artistes du
xix° siècle d'accommoder leur art aux exigences de leur climat,
de leur esprit et de leur temps, comme ont fait ceux de la Grèce ?

Ces observations, du reste, s'adressent plutôt aux chapitres
antérieurement publiés qu'à celui de 1880. Le bas-relief repré-
sentant une action collective se rapproche par certains côtés
de la peinture et M. Jouin ne fait aucune difficulté pour le
reconnaître. Nous n'insisterons donc pas. Nous nous conten-
terons de recommander aux jeunes sculpteurs la lecture de ces
pages, où ils trouveront un grand nombre d'observations dont
ils pourront tirer profit.

Eugène Véron.

CCXLVI

Grammaire élémentaire du dessin. Ouvrage destiné à l'ensei-
gnement méthodique et progressif du dessin appliqué aux
arts. Première partie : dessin linéaire. Un volume grand in-4»
de 72 pages et 3o planches, par L. Cernesson, architecte de
la ville de Paris. — Paris, Librairie générale de l'architecture
et des travaux publics. Ducher et Cio, 5i, rue des Écoles.

« Établi suivant un ordre méthodique et rationnel, ce
traité comprend l'étude analytique et synthétique des éléments
 
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