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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 2)

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Jouin, Henry: Les bustes de Montal
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https://doi.org/10.11588/diglit.18878#0020

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LES BUSTES DE MONTAL.

brodequins qu'un ange agenouillé lui passe avec précaution. Cette scène forme le second tableau.
Deux anges recueillent l'âme du pauvre, et les mêmes messagers nous apparaissent dans une
sorte de tympan, remettant cette âme au Père éternel.

Dans le troisième tableau le mauvais riche vient de mourir. Il est couché sur le sol et,
pendant que sa femme enveloppée d'un long voile se penche silencieusement sur sa dépouille
mortelle, des démons hideux fixent la face décomposée du défunt. La satire est sanglante.

Mais la franche gaieté de nos ancêtres a réclamé ses droits. Tout ce que l'imagination la
plus désordonnée est capable d'inventer, le sculpteur l'a modelé dans le dernier tableau. L'âme
du riche sans entrailles est en enfer. Quelle aubaine ! Tous les diables sont en fête. C'est une
ronde insensée, burlesque, échevelée. Callot n'a rien qui surpasse cette page étonnante; Hoffmann
dans ses rêves ne l'eût pas trouvée.

Anne (Nine) de Montal.

Buste provenant du château de Montal. (Publié avec l'autorisation spéciale des propriétaires.) — Dessin de Ch. Kreutzberger.

Les fautes de grammaire abondent dans cette épopée, sculptée sur le manteau d'une
cheminée, mais en revanche que de style et quel spiritualisme! Les maîtres d'oeuvres qui ont
créé ce poème étaient plus philosophes que maint imitateur de l'antiquité. La prééminence du
pauvre dans le monde moderne les avait séduits.

Je reviens à Montal. Le manoir n'est pas moins riche au dedans que curieux au dehors.
Il y a d'abord la cheminée du Cerf, que M. le baron Hirsch s'est empressé d'acquérir aussitôt
qu'on Ta exposée à Paris. Trois couronnes ornent la frise et sur la hotte est sculpté en bas-relief
un cerf couché portant un écusson suspendu au cou. Une seconde cheminée, de grand caractère,
dont la hotte est privée d'ornement, mérite encore d'être citée.

Laisserons-nous l'escalier sans en rien dire ? Les propriétaires de Montal ne l'ont pas déplacé,
mais Le Blanc du Vernet en parle en ces termes :

« L'escalier, en pierre blanche de Carennac, est à rampe droite et le plafond est entièrement
couvert de sculptures variées et d'une ravissante exécution. Le dessous de chaque marche est un
cadre où l'artiste a prodigué des dessins différents : des bustes, des amours, des griffons, des
 
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