DOI article:
Ménard, René: Le salon de 1881, [4]
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.18878#0257
23o
L'ART.
Michelet, tandis que la peinture en est encore à Anquetil et à Rollin. Le Musée de Versailles
tout entier, ou à bien peu d'exceptions près, est conçu dans ce mode à la fois prétentieux et
indigeste , qui consiste à enregistrer le fait sans tenir compte de la vie, en montrant des person-
nages dépourvus de chair et d'os, qui se meuvent dans un milieu dépourvu d'atmosphère. Les
recherches archéologiques, en donnant à nos peintres un certain goût du bric-à-brac, les ont
Les Vieux Saules, a Wissant (Artois).
Dessin d'Emile Breton, d'après son tableau. (Salon de 1881.)
amenés à préciser avec plus ou moins de certitude le procès-verbal d'une époque, sans ajouter un
bien grand intérêt aux scènes qu'ils représentent. La peinture historique ne peut se vivifier que
par l'étude constante du monde extérieur, et l'école réaliste est seule aujourd'hui capable de lui
donner un corps. Nous avons rappelé à propos de MM. Bastien-Lepage et Duez les rares tenta-
tives qui ont été faites de nos jours dans cette direction ; nous devons maintenant parler des rares
artistes qui appliquent les mêmes principes à la représentation des faits contemporains.
On se rappelle la sensation que produisirent à diverses reprises les ouvrages de M. de Neuville,
L'ART.
Michelet, tandis que la peinture en est encore à Anquetil et à Rollin. Le Musée de Versailles
tout entier, ou à bien peu d'exceptions près, est conçu dans ce mode à la fois prétentieux et
indigeste , qui consiste à enregistrer le fait sans tenir compte de la vie, en montrant des person-
nages dépourvus de chair et d'os, qui se meuvent dans un milieu dépourvu d'atmosphère. Les
recherches archéologiques, en donnant à nos peintres un certain goût du bric-à-brac, les ont
Les Vieux Saules, a Wissant (Artois).
Dessin d'Emile Breton, d'après son tableau. (Salon de 1881.)
amenés à préciser avec plus ou moins de certitude le procès-verbal d'une époque, sans ajouter un
bien grand intérêt aux scènes qu'ils représentent. La peinture historique ne peut se vivifier que
par l'étude constante du monde extérieur, et l'école réaliste est seule aujourd'hui capable de lui
donner un corps. Nous avons rappelé à propos de MM. Bastien-Lepage et Duez les rares tenta-
tives qui ont été faites de nos jours dans cette direction ; nous devons maintenant parler des rares
artistes qui appliquent les mêmes principes à la représentation des faits contemporains.
On se rappelle la sensation que produisirent à diverses reprises les ouvrages de M. de Neuville,