Galerie Flechtheim [Contr.]
Der Querschnitt
— 5.1925
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https://doi.org/10.11588/diglit.63706#1198
DOI article:
Martin, Grace: Foreign correspondence: being a thought flashed into a city office in a London November during the translation of a letter to Messieurs Chose & Cie. "in re" goods lost in transit from Marseille
DOI article:Morand, Paul: Eloge de la marquise de Beausemblant
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.63706#1198
Wben tbe sea, sky and air, and all is blae
Save tbe stars and tbe Cbäteau d’If ;
And tbe so ul, all beauty-oppressed, erles out
Reyond tbe borizon, and seeks in vain
To soar to tbe stars
Ab, yes —
Et nous vous serlons tres obliges de bien ooidoir —
GRACE MARTIN
Pascin
ELOGE DE LA MARQUISE DE BEAUSEMBLANT
Par
PAUL MORAND
Daphne se reveilla, par hasard, car la nuit en arrivant ne temoigne
d’aucune de ces turbulences qui annoncent le jour. II etait sept heures
du soir. Ce repos esthetique d’avant diner, ce beauty sleep, formait partie
de l’administration de son visage. Suivit une enquete, tres poussee, sur
son corps, couleur de cannelle, dans le miroir ä trois faces.
Daphne croyait obeir librement ä des lois particulieres; eile etait regie
au contraire, et plus que d’autres, par le commun. Une unite humaine*
parmi les 1.660.000.000 qui peuplent le monde. C’etait une jeune fille
d’aujourd’hui, c’est-ä-dire ä peu pres un jeune homme d’hier. Elle avait
pris aux mäles leur vivacite, leur petulance et faisait mentir l’histoire
naturelle qui veut les femelles calmes, lourdes et stationnaires. Elle courait
comme une folle ä travers les verdures de la vingtieme annee, ce qui ne
l’empechait pas de s’etrangler au passage dans nos plus vieux nceuds
coulants. L’argent (qui suivant eile, libere de tout) la tenait pour le
moment ä sa merci et ne lächait plus. Jamais eile n’en avait eu.
802
Save tbe stars and tbe Cbäteau d’If ;
And tbe so ul, all beauty-oppressed, erles out
Reyond tbe borizon, and seeks in vain
To soar to tbe stars
Ab, yes —
Et nous vous serlons tres obliges de bien ooidoir —
GRACE MARTIN
Pascin
ELOGE DE LA MARQUISE DE BEAUSEMBLANT
Par
PAUL MORAND
Daphne se reveilla, par hasard, car la nuit en arrivant ne temoigne
d’aucune de ces turbulences qui annoncent le jour. II etait sept heures
du soir. Ce repos esthetique d’avant diner, ce beauty sleep, formait partie
de l’administration de son visage. Suivit une enquete, tres poussee, sur
son corps, couleur de cannelle, dans le miroir ä trois faces.
Daphne croyait obeir librement ä des lois particulieres; eile etait regie
au contraire, et plus que d’autres, par le commun. Une unite humaine*
parmi les 1.660.000.000 qui peuplent le monde. C’etait une jeune fille
d’aujourd’hui, c’est-ä-dire ä peu pres un jeune homme d’hier. Elle avait
pris aux mäles leur vivacite, leur petulance et faisait mentir l’histoire
naturelle qui veut les femelles calmes, lourdes et stationnaires. Elle courait
comme une folle ä travers les verdures de la vingtieme annee, ce qui ne
l’empechait pas de s’etrangler au passage dans nos plus vieux nceuds
coulants. L’argent (qui suivant eile, libere de tout) la tenait pour le
moment ä sa merci et ne lächait plus. Jamais eile n’en avait eu.
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